Les jeux de F1 ont encore une belle marge de progression devant eux
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Rédigé par PikaDocMaster78/PikaDoc42
Cela fait maintenant plusieurs années que les jeux vidéo de F1 développés par Codemasters proposent des itérations de bonne voire de très bonne qualité. Disponible depuis le 10 juillet 2020, F1 2020 ne déroge pas à ce constat comme l’atteste la note de 8,5/10 qui lui a été attribuée peu de temps après sa sortie.
Alors que le prochain épisode de la franchise, qui devrait logiquement s’appeler « F1 2021 », devrait être officialisé dans les prochaines semaines, je me suis demandé quelles pistes pourraient être explorées par le studio britannique afin de permettre à la série de franchir un nouveau cap cette année et sur le long terme.
L’avis exprimé dans cet article ne reflète par nécessairement celle de la rédaction et n’engage que son auteur.
Sommaire
ToggleUn premier pas vers la next-gen
Contrairement aux titres sportifs NBA 2K21 et FIFA 21, la saga s’est entièrement focalisée sur la current-gen l’an dernier. Un choix louable permettant à Codemasters de mieux gérer le développement de F1 2020 malgré les nombreux bouleversements causés par la crise sanitaire et d’éviter de créer des versions du jeu qui n’auraient pas forcément trouvé preneur au vu du lancement assez chaotique des nouvelles plateformes de Sony et de Microsoft un peu partout dans le monde.
Même si celles-ci seront encore vendues au compte-gouttes pendant une bonne partie de l’année, il est presque évident que l’entreprise ne pourra pas se permettre de faire à nouveau l’impasse sur la next-gen. A la manière des promesses faites par Milestone lors de l’annonce de MotoGP 21 en février dernier, F1 2021 devra donc proposer des améliorations graphiques impactantes, sans pour autant être révolutionnaires pour le moment, afin d’afficher un rendu visuel encore plus qualitatif qu’il ne l’était jusqu’à présent.
Textures plus détaillées, modélisations des visages plus réalistes, usure et dégâts de la voiture plus marqués, temps de chargement réduits et prise en charge du ray-tracing ainsi que de la résolution 4K native et du framerate à 60 fps sur PlayStation 5 et Xbox Series X|S, la marge de progression est suffisamment importante pour que le studio parvienne à repousser les limites techniques de sa licence.
Mais ce n’est pas tout car, qui dit next-gen, dit également DualSense. Dans le but de renforcer les sensations de pilotage en jeu, les développeurs auraient tout intérêt à exploiter à fond les fonctionnalités de la nouvelle manette de Sony, notamment le retour haptique et les gâchettes adaptatives.
Avec un travail de conception bien pensé, conduire notre monoplace pourrait devenir presque aussi saisissant et réaliste que si nous possédions un volant de course. Cela permettrait aussi de désactiver plus rapidement et facilement certaines aides à la conduite comme, par exemple, le système ABS (anti-blocage des roues) dont il est compliqué de se passer en jouant avec une manette standard.
Encore et toujours plus de contenu
Si ses versions next-gen seront attendues au tournant, F1 2021 gagnerait grandement à étoffer un peu plus son contenu.
Là encore, plusieurs pistes sont envisageables comme l’ajout des véhicules, écuries et pilotes de Formule 3 ainsi que l’intégration des fonctionnalités présentes en F1 dans les modes Mon Équipe et Carrière en F2 et F3. Gestion du quartier général, système de planning et d’activités, développement de pièces pour améliorer la voiture…, toutes ces mécaniques renforceraient considérablement l’utilité et surtout le plaisir de courir une saison complète dans ces deux catégories.
Mais s’il y a bien un aspect que j’aimerais beaucoup que Codemasters exploite pleinement, c’est celui de la scénarisation et de la mise en scène dans les modes Mon Equipe et Carrière, un élément présent dans F1 2019 avant d’être retiré dans F1 2020. Souvenez-vous des petites cinématiques et autres interviews croisées avec Lukas Weber et Devon Butler, ce n’était pas extraordinaire mais ça apportait un petit quelque chose en plus non ?
Afin de renforcer le sentiment d’immersion, un peu à la manière de ce qu’est capable de faire la série NBA 2K, les développeurs devraient vraiment concevoir une dimension narrative poussée pour les deux modes de jeu cités précédemment.
Relation avec son coéquipier sur et en-dehors du circuit, tensions en interne avec son écurie, rivalité(s) avec le reste du paddock, gestion de sa réputation de pilote auprès des fans et des sponsors, diversification de la manière de s’exprimer devant la presse, attitude à adopter face aux rumeurs et à certaines « opportunités », prise en compte des arrangements politiques négociés en coulisse, il y a énormément de choses à faire dans ce domaine.
Quelques ajustements attendus
F1 2020 a beau être un très bon titre, cela ne veut pas dire qu’il est exempt de défauts, et ce, malgré le déploiement d’une quinzaine de mises à jour depuis sa sortie. Après plus de 160 heures de jeu dessus (contre une vingtaine lors de la publication du test), il me paraît évident que la licence devra procéder à quelques ajustements afin de se rapprocher toujours un peu plus de la perfection.
Pour commencer, l’IA doit être améliorée car, bien qu’elle conduise correctement sur la piste et oppose une résistance plutôt réaliste, elle a du mal à mettre les gaz à chaque départ de Grand Prix. De plus, elle lui arrive encore d’agir de manière assez surprenante à certaines occasions au point de ruiner purement et simplement ma course, soit en endommageant mon aileron avant, soit en me faisant perdre le contrôle de la monoplace, une action qui lui vaudra au mieux un avertissement mais jamais une pénalité.
La transition est toute trouvée avec le deuxième point qui mériterait d’être revu et corrigé, à savoir le système du respect du règlement et des pénalités. Là encore correct mais loin d’être parfait, il a tendance à être trop laxiste ou trop sévère, ce qui devient frustrant sur le long terme et me contraint à garder activé les flashbacks (fonctionnalité permettant de revenir en arrière de quelques secondes pendant un Grand Prix).
Le studio britannique doit arriver à trouver un juste milieu car cela peut avoir de fâcheuses conséquences aussi bien contre l’IA que contre d’autres joueurs ou joueuses dans les courses en ligne. En effet, même si chaque participant(e) se voit attribuer un rang pour ses performances et un autre pour son niveau de sécurité en piste, il m’est déjà arrivé de me faire envoyer dans le mur dans des parties classées. Bilan : un abandon, et, dans le meilleur des cas, cinq misérables secondes de pénalité pour la personne qui m’a éjectée.
Même s’il s’agit d’un ajustement plus mineur, il serait appréciable que l’option « Performances égales », disponible dans les lobbys en ligne depuis le lancement et en contre-la-montre depuis la mise à jour 1.15, soit également intégrée dans les modes Grand Prix et Championnats afin de pouvoir affronter l’IA à armes égales quelle que soit la catégorie.
Autres idées : il faudrait que le marché des transferts soit plus cohérent dans la Carrière lorsqu’on passe de la F2 à la F1 (être le seul pilote promu dans l’élite, peu importe ses résultats, n’est pas vraiment réaliste) et que les négociations de contrat, une mécanique trop simplifiée dans F1 2020, regagnent en profondeur en s’inspirant de celles de F1 2019.
Enfin, apporter quelques modifications concernant le récapitulatif vidéo d’une course ne serait pas de refus. Les développeurs pourraient, par exemple, faire en sorte que les temps forts d’un Grand Prix ne se résument plus uniquement aux actions du joueur ou de la joueuse mais à l’ensemble des pilotes de la grille car, je le redis, l’IA est loin d’être stupide et est capable de proposer une conduite agréable à regarder.
Avoir également accès à cette fonctionnalité dans la « Salle de Projection », après avoir quitté une session en ligne, permettrait aux compétiteurs/compétitrices les plus chevronné(e)s de faire des analyses poussées de leurs performances afin de s’améliorer par la suite.
Quelle place pour EA dans le développement ?
Cela ne vous aura sans doute pas échappé mais je n’ai pas encore parlé d’Electronic Arts jusqu’à présent. Pour rappel, le géant américain a officialisé le rachat de Codemasters en février dernier pour la modique somme de 1,2 milliards de dollars. Il n’est donc pas impossible qu’il édite et ait même un droit de regard sur le développement de F1 2021.
Rassurez-vous, étant donné que cette acquisition est très récente, il serait surprenant et même terrifiant que ce nouvel épisode de la franchise tourne sous le moteur Frostbite Engine tant critiqué depuis plusieurs années. En revanche, là où EA pourrait bien mettre son grain de sel, c’est dans tout ce qui touche au modèle économique adopté par le jeu.
En espérant très fort que la firme de Redwood ne tentera pas de briser l’équilibre économique trouvé par F1 2020 (Podium Pass composé de récompenses cosmétiques, monnaie virtuelle PitCoin, microtransactions présentes mais parfaitement dispensables), celle-ci se tournerait vers les DLC pour chercher à maximiser la rentabilité du titre et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne serait pas forcément une mauvaise chose, à condition bien entendu que sa politique ne soit pas trop agressive.
Explication : F1 2020 propose deux éditions à l’achat, une Standard et une Deluxe. La seconde, 10€ plus cher que la première, ajoute au jeu de base un accès anticipé de trois jours au titre ainsi que plusieurs voitures rétro exclusives. Un contenu supplémentaire plutôt sympathique mais qui ne justifie pas complètement la hausse de prix imposée.
On pourrait donc imaginer que EA, en partant encore une fois du principe que la société saura se montrer raisonnable sur ce point, pourrait collaborer avec Codemasters afin de rendre la version Deluxe de F1 2021 plus attractive.
Quitte à ce que celle-ci soit plus chère, elle pourrait au moins ajouter plus de voitures rétro ainsi que certains circuits absents cette saison et de F1 2020 au moment de sa sortie mais présents dans le calendrier de la saison passée, remanié à cause de la crise sanitaire, comme les Grands Prix de Toscane (Mugello), de l’Eifel (Nürburgring) et de Turquie (Istanbul).
Et, si on veut vraiment rêver, pourquoi ne pas espérer avoir droit un jour à une extension entièrement dédiée à la catégorie Formule E avec un gameplay, des monoplaces, des règles et des tracés complètement différents, tel un mode de jeu voire un jeu à part entière. Au final, tout sera une question de rapport qualité-prix mais, s’il est bon, alors ce sera tout bénef pour Codemasters, Electronic Arts, les joueurs et les joueuses.
Vous l’aurez compris, je pense sincèrement que F1 2021 et les épisodes qui suivront ont une vraie belle marge de progression devant eux. Évolutions dues à la next-gen, contenu à étoffer, scénarisation et mise en scène des modes Mon Équipe et Carrière, ajustements à apporter afin de rendre l’expérience de jeu toujours plus réaliste, fun et moins perfectible, Codemasters a de nombreuses pistes à explorer afin d’offrir à sa franchise un avenir radieux, à condition bien sûr que l’entente avec Electronic Arts se déroule sans accroc.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Êtes-vous d’accord ou pas avec les idées proposées dans cet article et pourquoi ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires.
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