Final Fantasy XVI : Le DLC The Rising Tide est-il le dernier grand coup d’éclat que méritait le jeu ?
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Rédigé par Jordan
Le discours de Naoki Yoshida déclarant qu’aucun contenu supplémentaire n’était prévu pour Final Fantasy XVI a mal vieilli depuis l’annonce d’Echoes of the Fallen et The Rising Tide. Restait encore à savoir si ces deux DLC apportaient un vrai plus à cet épisode ou s’ils étaient totalement dispensables. Le premier d’entre eux entrait plutôt dans la seconde catégorie, malgré une quête sympathique et un combat de boss très énervé qui permettait de faire ressortir le meilleur du système de combat de cet épisode. The Rising Tide (ou « La complainte du Ressac » en bon français) nous avait fait la promesse d’un contenu un peu plus conséquent en mettant en lumière le Primordial perdu Leviathan. Cinq heures de jeu plus tard, force est de constater que ce deuxième DLC est lui aussi très accessoire (et c’est peut-être mieux comme ça), même s’il a de belles choses à nous présenter.
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ToggleDans le creux de la vague
Avec The Rising Tide, l’équipe de Naoki Yoshida avait sans doute le postérieur entre deux chaises. Il fallait s’attarder sur le cas de Leviathan, le dernier Primordial, tout en le mêlant à la grande intrigue du jeu, sans pour autant rendre ce nouveau récit indispensable pour comprendre l’épopée globale de Clive. En résulte donc une histoire tout à fait annexe, malgré des sujets et des personnages qui sont intimement liés à l’intrigue principale de Final Fantasy XVI.
Clive et sa troupe sont ici invités à percer le secret autour de l’émissaire de Leviathan, qui se trouve emprisonné, ou plutôt figé dans le temps au sein de la sublime région de Mysidia. Une quête qui permet de changer d’air, littéralement, en nous faisait quitter la triste grisaille violette du monde pour une région où le ciel bleu brille, ce qui nous rappelle que Final Fantasy XVI peut offrir une vraie baffe technique quand il est servi par des éclairages qui le mettent en valeur.
Quand bien même cette nouvelle quête tente de donner des bouts de lore expliquant pourquoi Leviathan ne fait plus partie des Primordiaux sur lesquels il faut compter, ne vous attendez à aucune révélation fracassante, ni à quelque chose qui changera vraiment votre regard sur le récit du jeu de base. Ce qui n’est pas forcément un mal étant donné que l’on ne veut pas que le jeu se repose sur du contenu en DLC pour que l’on puisse saisir tout ce qu’il nous raconte (n’est-ce pas Final Fantasy XV), mais il faut bien en être conscient en achetant ce nouveau contenu. D’autant plus qu’il ne vous faudra que trois à quatre heures pour terminer cette mission.
On ne peut guère se consoler avec l’histoire peu surprenante mais dramatique entourant le Peuple de l’Eau, son émissaire et Shula, la guerrière qui nous sert de guide durant l’épopée et qui vient même nous prêter main forte en combat. Difficile de vraiment se passionner pour cette parenthèse dans l’aventure de Clive, qui offre malgré tout de grands moments de bravoure.
Un torrent d’action
On le doit en partie au nouveau et ultime combat de Primordiaux, opposant Ifrit à Leviathan. Ces boss étaient l’un des forts du jeu initial, et The Rising Tide veut célébrer cela avec un affrontement totalement épique et impressionnant, avec plusieurs phases distinctes ponctuées par des compositions de Masayoshi Soken toujours agréables (on aurait pas dit non à un peu plus de nouvelles pistes ici cela dit). On retrouve ce que Final Fantasy XVI sait faire de meilleur ici, même si le combat aurait sans doute gagné à être un peu plus court.
Les joutes contre les Primordiaux ont toujours traîné en longueur, mais c’est surtout visible contre Leviathan. Ce qui est aussi la faute à une grande difficulté, malgré les nombreux checkpoints. Même si on ne se plaindra pas trop d’avoir un peu de challenge, un meilleur équilibrage était sans doute possible. Cette bataille reste malgré l’apothéose du DLC, qui n’a pas non plus attendu sa conclusion pour en mettre plein les yeux.
Car les autres ennemis (comme les Tomberrys) que l’on rencontre réserve aussi des affrontements dignes de ce nom. En témoigne un boss capable de figer le temps et d’invoquer de nombreuses armes, qui offre lui aussi l’un des meilleurs affrontements de tout Final Fantasy XVI.
Surtout grâce à la diversité et au nombre de capacités en sa possession, puisque même s’il reste un sac à PV, il ne rend jamais le combat monotone. Cela permet encore une fois de montrer que le gameplay de cet épisode va bien plus loin que du simple button mashing comme on l’entend parfois.
D’autant plus que contrairement au précédent DLC, The Rising Tide apporte de quoi étoffer les capacités de Clive en combat. Grâce aux pouvoirs de Leviathan (que l’on récupère heureusement assez tôt dans le DLC), notre héros ténébreux peut tirer des salves d’eau à distance en transformant son bras en canon.
Il a droit à des compétences qui utilisent ce pouvoir à bon escient, mais aussi à une glissade qui rend Clive nettement plus habile qu’en temps normal. De quoi pousser encore un peu plus le curseur du dynamisme des combats tout en offrant un feeling assez différent de ce que les autres Primordiaux ont en réserve.
Les portes de l’enfer
Il gagne aussi un autre pouvoir (tout aussi plaisant) en allant se frotter au Portail de Kairos, le mode supplémentaire qui vient s’ajouter à la stèle d’entrainement dans le Repère.
Il s’agit là d’un mode presque rogue-like dans lequel on doit affronter une vingtaine de vagues ennemies, ponctuées par des boss, tout en augmentant les pouvoirs de Clive au fur et à mesure des étages. On peut par exemple choisir entre des Bienfaits et des Vertus, qui vont offrir des bonus passifs sur la durée ou seulement pour un nombre limité d’étages, avec beaucoup de choix possibles pour personnaliser au mieux son propre Clive.
En somme, un bon mode pour celles et ceux qui sont adeptes du scoring et qui recherchent de la difficulté. On aurait simplement aimé avoir un peu de folie dans les arènes présentées, qui sont tout le temps les mêmes (à part pour les boss) en dehors d’un filtre de couleur. On se console avec l’interface définitivement retro de ce mode, qui renvoie aux premiers épisodes de la saga. Un clin d’œil sympathique bien que surprenant.
Un dépaysement qui vaut le coup d’oeil
La tristesse de ces arènes tranche surtout avec ce que l’on a vu quelques heures auparavant dans le jeu, grâce à la région de Mysidia. C’est bien simple, il s’agit là de la plus belle zone jamais présentée par le jeu, qui offre des panoramas à couper le souffle. La vague figée qui sert de repère dans les décors est saisissante, mais toute la forêt luxuriante qui l’entoure l’est tout autant.
Les jeux de lumière sont particulièrement bien réussis et les ruines de temples anciens se mêlent à merveille avec le reste du décor, si bien que l’on ne rechigne pas à explorer cet endroit avec l’aide des nouvelles quêtes annexes du jeu, aussi réussies que dans le titre de base (donc, pas vraiment). Tout est encore très étriqué et coincé dans un grand couloir qui possède peu d’embranchements, et c’est bien dommage, mais la claque est là.
The Rising Tide est un peu plus conséquent et digne d’intérêt que ne l’était Echoes of the Fallen, notamment grâce à la somptueuse région qu’il apporte et au grand spectacle qu’il apporte. De là à le qualifier d’indispensable, même si vous avez aimé le jeu, c’est un grand pas que l’on ne franchira pas, la faute à une nouvelle quête assez convenue, un équilibrage toujours imparfait et une durée de vie un peu courte. Si, en revanche, vous avez été totalement conquis par le gameplay de cet épisode, l’ajout des pouvoirs supplémentaires et du mode Portail de Kairos justifieront sans doute un peu plus l’achat.
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Date de sortie : 22/06/2023