Fuga: Melodies of Steel : le prochain titre de la série Little Tail Bronx inspiré de la Seconde Guerre mondiale
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Rédigé par Quentin
Si l’on connaît surtout le studio CyberConnect2 avec la série des Naruto Ultimate Ninja Storm, il est également à l’origine de nombreuses licences originales qui ont marqué une partie des joueurs sur PS1 et PS2. On peut citer la fameuse franchise .hack (ils ont d’ailleurs sorti hack//G.U. Last Recode en 2017, un remaster de la trilogie G.U. à l’occasion des 15 ans de la série), mais surtout la série Little Tail Bronx puisque c’est celle qui nous intéresse dans le cas ici présent. Avec Tail Concerto en 1998 sur PS1 et Soratorobo sur DS en 2010, nous avions deux jeux très enfantins mais pas dénués d’intérêt grâce à un univers attrayant peuplé d’animaux anthropomorphes avec un petit côté steampunk, et un gamemplay basé sur le contrôle d’un mecha.
A l’occasion de la Japan Expo 2019, nous avons pu nous entretenir avec Yoann Guéritot (game director) et Hiroshi Matsuyama (PDG de CyberConnect2) pour parler de Fuga: Melodies of Steel.
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ToggleC5 et Trilogy of Vengeance : Quand CyberConnect2 édite ses propres jeux
Malgré le succès commercial mitigé, ces titres ont marqué les esprits (en particulier Soratorobo) de bon nombre de joueurs. Présenté lors d’un live diffusé par Famistsu en mars dernier, CyberConnect2 est passé à la Japan Expo 2019 pour nous parler plus en détail de Fuga: Melodies of Steel. Il s’agit en outre du premier projet développé par la branche « C5 » (CyberConnect 2 Creative Challenge Compétition) qui regroupe des jeux auto-édités qui émergent via des concours en interne. Pour faire simple, leur stratégie consiste à travailler sur trois projets de grandes envergures, et trois productions plus petites en gardant cette équilibre de 6 projets permanents.
Pour prendre un exemple, un jeu comme Dragon Ball Z: Kakarot nécessite 4 ans de développement pour un effectif de 200 personnes (100 de chez CyberConnect2 et 100 autres venant d’acteurs extérieurs). Fuga, quant à lui, demande environ 1 an pour un effectif d’une quinzaine de personnes. Le studio est d’ailleurs en plein recrutements et a organisé plusieurs entretiens lors de la Japan Expo, en outre ils ont récemment ouvert un autre studio à Montréal qui aide également sur le projet Fuga.
Ce dernier fait d’ailleurs partie de la « Trilogy of Vengeance » qui regroupe des titres du même acabit ayant pour thème : la vengeance. Initialement prévu pour sortir en 2019 (à commencer par Fuga cet été), le programme a finalement été déplacé pour l’année 2020. On nous a confié que le développement est d’ailleurs encore loin d’être terminé, et que les deux autres titres ( Tokyo Ogre Gate et Cécile) sont toujours en phase de pré-production.
Fuga : Melodies of Steel : la guerre et les enfants
A la tête de Fuga: Melodies of Steel, nous avons Yoann Guéritot qui officie en tant que directeur du jeu. Après être passé par des studios comme Cyanide ou Ubisoft, le Français est parti au Japon pour « faire des jeux à la japonaise » comme il nous l’a lui-même confié. Ainsi, il n’ y a pas réellement de « French Touch » dans la manière de faire, en revanche il précise que sa vision occidentale lui permet de fixer plus facilement des limites pas forcément évidentes pour des Japonais. Car Fuga collectionne les sujets sensibles.
Le soft met en scène onze enfants, qui n’ont pas plus de 12 ans pour les plus vieux, qui prennent le contrôle d’un char gigantesque afin de sauver leurs familles capturées par l’empire fasciste Berman. Malgré le contexte très dramatique, on nous promet que le titre ne sera pas si sombre que ça car la série Tail Concerto est tout de même connue pour son côté bon enfant.
Par contre, les joies de l’auto-édition permettent à C5 d’avoir une plus grande liberté de ton, ce qui n’était pas forcément possible auparavant avec Bandai Namco comme nous le précise monsieur Matsuyama. Fuga s’inspire la Seconde Guerre mondiale, et on aura facilement fait le rapprochement entre le royaume de Berman et les nazis. Notez que l’intrigue se déroule 1000 ans avant les deux précédents opus Little Tail Bronx d’où cette absence de mechas et la présence d’environnements plus archaïques.
A l’image de Soratorobo, Fuga: Memories of Steel bénéficiera de doublages français (surtout des réactions à la « Nom d’un chien » ou « Et voilà »). Yoann Guéritot a d’ailleurs insisté pour que ce soit des Japonais qui prononcent les phrases en français. Personnellement nous sommes assez d’accord avec cet exotisme qui donne un charme certain aux différentes voix surtout qu’il n’y aura apparemment pas de long dialogues entièrement doublés. Sachez que l’on pourra également opter pour des voix japonaises si l’on préfère quelque chose de plus classique.
Visuellement la direction artistique fait mouche, on ressent toute l’expertise de CyberConnect2 en matière de cel-shading. De plus, on apprécie toujours cette inspiration au Sherlock Holmes de Hayao Miyazaki au niveau du chara-design. Et cela va même jusqu’au char qui fait référence au studio Ghibli, et notamment Le Château Ambulant.
Entre jeu de stratégie et J-RPG au tour par tour
Cette « Trilogy of Vengeance » est aussi le désir de créer des choses se rapprochant des jeux indépendants et de leurs concepts originaux qui contrastent avec les standards des jeux AAA. On peut donc comparer ces titres à ce qu’avait fait Ubisoft avec Child of Light. Fuga: Memories of Steel est un savant mélange de stratégie et de combats au tour par tour à l’ancienne. Le char, appelé Taranis, est une véritable forteresse remplie de salle offrant de nombreux services (boutiques, cuisine…). C’est à la fois une arme puissante aux multiples canons mais aussi un lieu de vie pour les enfants.
Vous pourrez tisser des liens entre eux grâce aux nombreux événements aléatoires qui ne seront pas toujours positifs, le moral des troupes pourra éventuellement en prendre un coup ce qui aura une incidence sur les batailles à venir. En outre il sera possible de pêcher des matériaux afin d’améliorer vos armes ou tout simplement récupérer de la nourriture.
De ce que l’on a pu voir, le char est constitué de trois canons : un avec des dégâts moyens mais qui perce l’armure adverse, un qui inflige de lourds dégâts et un autre avec des faibles dommages mais faisant reculer l’ennemi. Les enfants que l’on place aux commandes de ces armes apportent différents bonus. Cet aspect très stratégique promet donc un challenge corsé. L’atout ultime de la machine est dévastatrice mais nécessite le sacrifice de l’un des enfants, il sera donc nécessaire de recommencer le jeu plusieurs fois pour le terminer sans pertes humaines.
Fuga: Melodies of Steel a été reporté au début de l’année 2020 et sortira sur PC, PS4, Xbox One, et Switch.
Nous remercions Yoann Guéritot et Hiroshi Matsuyama pour tous ces éclaircissements.
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Date de sortie : 29/07/2021