Gamescom 2018 : On a joué à Twin Mirror, nos impressions
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Rédigé par Jordan
La Gamescom nous a montré que Bandai Namco semble de plus en plus mettre l’accent sur les jeux narratifs, avec l’inclusion dans son catalogue du très joli 11-11: Memories Retold, l’horrifique Man of Medan et le sujet du jour, Twin Mirror. Dévoilé en catimini avant l’E3, ce titre aux relents de Alan Wake n’avait pas vraiment impressionné les foules lors de son premier trailer, mais restait tout de même intriguant grâce aux promesses narratives qu’il mettait en place. Le salon allemand fut l’occasion pour l’éditeur de mettre encore plus avant son titre, qui rappelons-le, est développé par Dontnod.
Mon doppelgänger et moi
Lors de la keynote qui s’est tenue juste avant que l’on puisse essayer la démo, nous avons pu mieux faire connaissance avec le héros de Twin Mirror et le contexte de l’intrigue, qui sera découpée en trois épisodes. On suit alors le personnage de Sam, qui revient de sa ville natale après l’avoir quitté pour diverses raisons, comme le fait de s’être fait rejeté lors de sa demande en mariage. Malheureusement pour lui, une tragique nouvelle va l’amener à faire son retour à Basswood, alors qu’il souhaite éviter tout contact avec les personnes de son passé. Les choses vont encore plus se compliquer lorsqu’il se réveille dans un chambre de motel, la chemise tâché de sang et sans aucun souvenir de ce qui s’est passé. Sam va alors se mettre en quête de trouver à qui appartient ce sang, mais c’est sans compter sur sa schizophrénie, qui lui fait voir un double de lui-même, une version améliorée presque dandy qui est aussi charismatique qu’inquiétant.
Jeu narratif oblige, vous serez amené à faire des choix tout au long de votre enquête, tandis que votre double vous susurrera quelques conseils à l’oreille. Libre à vous de l’écouter ou non, tant il peut paraître peu fiable au premier abord, mais la façon dont le personnage est traité nous amène à croire qu’il est tout sauf manichéen. Ces différents choix promettent d’ailleurs de ne pas punir le joueur à la manière des jeux Telltale (avec des décisions entraînant des morts), mais simplement d’être à l’image de ses convictions. Un bon point donc pour ce Twin Mirror, qui permettra de donner un peu plus d’épaisseur à Sam, qui en manque cruellement sans cela.
On reste en revanche assez sceptique sur la qualité de l’écriture, même s’il est encore trop tôt pour se prononcer définitivement là dessus. Mais les quelques minutes passées en compagnie de Sam nous ont donné la sensation que tout était bien trop classique et parfois cliché, sans véritable finesse. Avouons que la manie qu’à Sam de se parler à lui-même tel Geralt de Riv, sans le charisme, a vite tendance à agacer, surtout quand il ne fait que répéter des éléments déjà compris par le joueur. Il faudra alors voir cela sur le long terme, d’autant plus que nous n’avons pas eu l’occasion de voir beaucoup le double de Sam, qui pourrait bien être le personnage principal à retenir du jeu. Le postulat de base reste tout de même intéressant et pourrait donner lieu a des situations qui bousculeront peut-être un peu la narration.
The game is on
Outre son double, le protagoniste pourra surtout compter sur son palais mental, sorte de fourre-tout à l’intérieur de son esprit où tous ses souvenirs s’entrechoquent dans un gigantesque puzzle. C’est via l’exploration de ce palace qu’il pourra résoudre son enquête, tel un Sherlock en herbe, en associant les bons souvenirs à la bonne place. Avec une simple pression sur la gâchette, il est possible de passer du monde réel à cet endroit rempli de souvenirs, qui va nous aider à stocker tous les indices récoltés pour ensuite les réutiliser dans des phases d’énigmes. La mise en scène de cet endroit est particulièrement réussie et pourrait bien donner de beaux résultats lorsque l’intrigue s’emballera un peu plus que ce que l’on a pu voir pour l’instant.
Ici, Sam devait reconstituer les événements de la veille en se rappelant exactement dans quel ordre il a effectué telle action. Il fallait alors associer plusieurs souvenirs possibles afin de voir si la combinaison pouvait être crédible ou non. La reconstitution de ce souvenir n’était pas sans rappeler un autre jeu de Dontnod, à savoir Remember Me, mieux mis en scène mais qui donne tout de même une impression de déjà-vu. D’autant plus que cette séquence se révélait être plutôt redondante, avec peu de possibilités dans les options proposées, sans parler de la lourdeur des déplacements du personnage et des animations qui ont un train de retard.
Difficile de se faire un avis sur un jeu narratif en seulement quinze minutes mais Twin Mirror est définitivement bourré de bonnes intentions, avec un postulat de départ qui, s’il est bien amené par la suite, pourrait lui permettre de se trouver une vraie identité. Car jusqu’ici, seule la matérialisation de l’esprit torturé de Sam attire l’oeil, notamment dans la représentation de son palais mental qui donne lieu à une mise en scène intéressante et un peu plus folle que le reste. Reste maintenant à voir si la qualité de la narration sera au rendez-vous, ce qui est ici le plus gros doute que l’on a actuellement.
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Date de sortie : 01/12/2020