Gannibal et The Unwanted Undead Adventurer : Retour sur l’Halloween de Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens
De nos jours, si l’on parle d’un éditeur qui se montre très prolifique, on peut rapidement penser à Meian, connu notamment pour quelques licences, comme Kingdom et Baltzar. Mais cette fois-ci, nous quittons le côté pseudo-historique de leur catalogue pour quelque chose d’un peu plus horrifique, avec Gannibal et The Unwanted Undead Adventurer.
Si l’hémoglobine n’a jamais fait peur à l’éditeur (coucou Ares), et que le sujet de la mort leur sied également très bien, l’éditeur nous gratifie désormais de deux nouveaux venus, l’un de Masaaki Ninomiya, qui lance sa carrière avec Gannibal, et l’autre de Haiji Nakasone, encore méconnu par chez nous.
Puisque nous fêtions Halloween tout récemment, nous pensons que nous plonger dans ces deux univers est plutôt d’actualité. Alors, est-ce le bon duo pour passer une belle petite soirée épouvante ?
Sommaire
ToggleUne chasse à l’homme façon Gannibal
Daigo Agawa, un policier récemment muté, sa femme et sa fille emménagent à Kuge, un petit village perdu au milieu des montagnes. A première vue, tout semble aller bien, puisque les voisins accueillent la famille comme il se doit, avant d’adopter un comportement de plus en plus étrange. Son prédécesseur a disparu dans des circonstances étranges, et Daigo vient le remplacer, ce qui explique sans doute la distance que les habitants mettent progressivement entre eux et la famille.
Après tout, l’ancien policier en charge du hameau s’était égosillé à plusieurs reprises en traitant les habitants de cannibales. Et si personne ne le prenait au sérieux jusque-là, Daigo se retrouve rapidement face à des événements qui pourraient bien donner raison à son collègue disparu.
Mais Gannibal, ce n’est pas une simple histoire de cannibalisme bien gore comme pourrait le suggérer le synopsis ou la couverture de Masaaki Ninomiya. Non, il s’agit d’un thriller subtil, où l’officier Agawa va devoir faire face à diverses situations quelque peu surprenantes, à commencer par le décès d’une vieille femme dont le corps est retrouvé charcuté. Si l’enquêteur estime reconnaître des traces de dents humaines sur le cadavre de la senior, il finira par se raviser et conclura qu’elle a été attaquée par un ours.
Dès lors, ce premier volume brille plutôt par son ambiance et la mise en place d’un récit prenant, où le malaise occupe une place primordiale, au lieu d’un simple amas de pages sanguinolentes, pour le plaisir malsain de certains. L’œuvre met aussi en scène la méfiance face aux étrangers, ainsi que la force de la communauté lorsque celle-ci est soudée. Et, pour en rajouter une couche, c’est aussi le sujet de « secte » qui est mis au premier plan. Bref, c’est un cocktail explosif auquel Daigo et sa famille doivent faire face.
Par le découpage de son récit, le mangaka nous happe alors dans une série haletante, où le suspens gagne en intensité à chaque chapitre. Si les rebondissements sont nombreux et surviennent très tôt dans l’œuvre, on ne peut que supposer que nous sommes loin d’être au bout de nos surprises puisque la série compte déjà sept tomes au Japon. Le premier tome ne serait-il, dès lors, qu’une mise en bouche pour d’autres révélations encore plus inattendues ?
Ce choc culturel est, au passage, superbement couché sur papier, grâce au style très propre de Masaaki. Jouant avec la moralité et la psychologie de ses personnages et des lecteurs, il parvient à nous offrir un début d’aventure des plus impressionnants (surtout pour une première œuvre). Ses décors sont bons, le détail de ses personnages est très juste, notamment lorsqu’il s’agit de rendre les visages inquiétants. Bref, c’est un premier tome plus que réussi !
Le destin tragique d’un aventurier dans The Unwanted Undead Adventurer
En accompagnement de Gannibal, Meian nous propose aussi The Unwanted Undead Adventurer. Dessiné par Haiji Nakasone, ce manga est l’adaptation du light novel de Yû Okano, en parution depuis 2016. Si le manga peut ressembler à un isekai, dans la même veine que Cube Arts ou Konosuba, la ressemblance s’arrête nette puisqu’il ne s’agit en rien d’un isekai.
En effet, cette aventure nous plonge dans un mode fictif très marqué par les éléments de la fantasy, avec aventuriers, guildes, et autres éléments que l’on retrouverait aussi dans tout bon jeu vidéo. Le lecteur suit les aventures de Lendt Faïna, un aventurier de la ville de Marthe. Habitué de la vie d’aventurier, notre héros préfère parcourir un donjon pour amateurs, sans risque, afin de vivre une vie paisible avec sa rente de rang bronze.
Mais tout va changer le jour où il découvre une nouvelle zone dans le donjon, une zone habitée par un dragon qui ôte la vie de notre héros. Mais plutôt que de s’éveiller au paradis, ce dernier revient sous la forme d’un démon squelette, l’un des monstres que les aventuriers cherchent à tuer donc. Oui, nous vous avions prévenus que ça avait des allures d’isekai sans en être un.
Si le mangaka est inconnu chez nous, cette adaptation est loin d’être son premier essai. Il nous dévoile donc un style très pro, soigné et des plus plaisants. Ses planches sont propres et détaillées, l’action est fluide et les combats en sont ainsi magnifiés. C’est donc un vrai régal pour les yeux que nous offre Haiji.
Mais ce premier tome, malgré son côté fantasy reste très calme, posant les bases de l’univers. On s’intéresse ainsi plus à la façon dont Lendt prend sa nouvelle vie et comment il va parvenir à regagner la société humaine malgré son apparence squelettique. C’est ainsi un premier volume posé, bondé de dialogues intéressants, où notre héros cherche des solutions, solutions qu’il trouvera grâce à une jeune aventurière.
Cette aventurière va procurer à Lendt tout ce dont il a besoin pour pouvoir regagner la ville. Après tout, il lui a sauvé la vie, elle lui doit bien ça. C’est ainsi que l’on découvre petit à petit le héros de cette histoire, un jeune homme amical, s’intéressant aux moins expérimentés et toujours prêt à aider son prochain. Bref, l’archétype du brave gars qui n’a juste pas de chance.
En outre, ce manga met aussi en scène d’autres personnages intéressants, tels que Lina Lepage et Lorraine Vivier, deux alliées de choix pour notre aventurier converti de force. Et ces personnages occupent directement une place importante dans la nouvelle vie de notre héros. C’est donc une série intéressante, pleine de classicisme mais aussi de bonnes idées que l’on apprécie et qui pose de bonnes bases pour la suite.
Faut-il craquer pour ces deux « nouvelles » séries ?
Avec ces deux nouveaux mangas, Meian développe donc son catalogue. Et ce sont deux nouvelles entrées de très bonne qualité. Gannibal brille par l’originalité de son scénario et le suspens distillé par le mangaka tout au long de son premier tome. The Unwanted Undead Adventure quant à lui le fait par sa bonne balance parfaite entre scénario posé et ses personnages secondaires intrigants.
Côté dessins, les deux œuvres sont superbement illustrées. Les yeux sont comblés et la mise en scène des deux séries, bien que très différentes, est du plus bel effet. Tout comme l’édition de Meian d’ailleurs, avec un papier de qualité, des pages en couleurs et des couvertures très réussies.
Dès lors, nous pouvons conclure en mettant en avant la qualité de ces deux nouvelles séries. Nous conseillons donc vivement aux amateurs de séries horrifiques de se jeter sur Gannibal, tandis que les fans de jeux vidéo et d’isekai devraient grandement apprécier The Unwanted Undead Aventurer.
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