God of War : Présentation et avis sur la BD de chez Mana Books
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Rédigé par Ludvig Auvens
God of War, nous n’en finissons plus de vous en parler. Après vous avoir présenté le roman retraçant l’aventure de l’opus sorti sur PS4, voilà que nous allons vous proposer la présentation d’une adaptation en comics de la dernière aventure de Kratos. Et par adaptation, n’imaginez pas une nouvelle version de l’histoire écoulée à plus de 10 millions d’exemplaires. Non, il s’agit plutôt d’une préquelle à cette histoire. Intrigués ? Nous aussi !
D’emblée, le comics sorti aux USA sous la coupelle de Dark Horse avait de quoi plaire. Proposant une histoire se déroulant entre le dernier God of War sorti sur la génération précédente et celui sur PlayStation 4, tous les fans ne pouvaient qu’espérer de bien belles choses. C’est donc sans surprise que Mana Books s’est fourni les droits d’édition de cette BD dans nos contrées.
Mais soyez d’ores et déjà assurés d’une chose : ce comics ne retrace pas le voyage de Kratos de son pays d’origine aux terres nordiques qu’il occupe avec sa famille. Non, il s’agit plutôt d’une mini-aventure se situant un peu avant les événements du mastodonte disponible sur nos consoles (ce dernier étant actuellement à 19,99 €!).
Sommaire
ToggleVisite en terres nordiques
Si Cory Barlog (créateur de la licence) rêve d’une série TV ou d’un film, il peut déjà se montrer heureux de l’expansion de l’univers God of War avec cette nouvelle BD. D’ailleurs, sachez qu’il a également participé à l’élaboration de cette dernière, ayant écrit la préface du bouquin.
Malheureusement, une fois quelques pages tournées, on se rend vite compte qu’une déception nous attend. En effet, pas question donc de retracer l’épopée du dieu à travers son périple vers le nord. Atreus est là et déjà bien âgé. Dès lors, les lecteurs pourront vite se sentir lésés tant c’est le voyage de notre héros qui soulève les interrogations.
Ainsi, ces 112 pages sont avant tout centrées sur un Kratos en quête de contrôle. Sa colère lui est devenue insupportable et il cherche tant bien que mal à la contrôler. A cela, vous pouvez ajouter quelques éléments relationnels, notamment la création du lien entre l’enfant et son père. Pour Faye, cette dernière n’est aperçue que rapidement. Son buste est montré mais toujours pas de visage. Sans doute un choix assumé, que l’on accepte même s’il est malheureux de voir que cette dernière n’est jamais vraiment présente dans l’histoire.
Dans sa recherche de contrôle, Kratos sera alors confronté à plusieurs adversaires, dont des loups et un ours. Plus tard, il fera la rencontre d’un clan barbare nommé les « Berserkers ». Entre temps, nous en découvrirons plus sur la manière dont il éduque son fils, à la façon des spartiates dont notre protagoniste descend.
Vous l’aurez compris, il y a énormément de choses dans ce premier tome (étant en fait un rassemblement des tomes 0 à 4 publiés chez Dark Horse). Et c’est sans doute cela le problème : il y a trop de choses en peu de temps. Dès lors, tout est un peu survolé sans prendre le temps d’approfondir. Tout se règle en l’espace de quelques cases, sans que le lecteur n’ait jamais l’occasion de se poser et de profiter de l’univers qu’on lui sert.
Beaucoup d’idées mais trop peu creusées
Néanmoins, le scénariste semble vouloir offrir une thématique qui sied à merveille à notre héros. Après tout, ce dernier est connu pour sa colère sans bornes, et mettre cette dernière au centre de tout semble être une excellente idée. Sans doute Chris Roberson peut-il compter sur son expérience dans le domaine pour servir cette thématique mature.
Cette trame centrée sur la colère rend, par la même occasion, la présence des « Berserkers » tout à fait logique. Si ces antagonistes sont peu connus, il n’en demeure pas moins que leur attrait pour la folie et la fureur en font des adversaires de choix pour un Kratos en quête de maîtrise de soi. Ce conflit interne (et externe) nous est conté par notre héros lui-même.
En effet, le scénario évolue au rythme des échanges entre le dieu de la guerre et ses interlocuteurs, mais aussi à mesure que ce dernier nous parle directement. Cette double façon de procéder entre narration (via quelques bulles rouges où Kratos s’adresse à nous) et échanges sociaux (ou pas) entre les personnages est bien amenée. Et puisque nous nous plaignons de la rapidité avec laquelle la trame avance, autant mettre en avant la bonne mise en place de la narration par le personnage central de la BD.
Malgré tout, l’objectif final de ce comics reste un peu banal. Nous, joueurs habitués aux aventures incroyables de notre héros, avons du mal à tolérer une quête si absurde. Sans dévoiler cette quête, retenez qu’elle ferait à peine l’objet d’une quête secondaire dans le jeu. Non, l’histoire n’est pas mauvaise pour autant, mais en faire une BD reste discutable. Surtout que, au final, tous les personnages (même Atreus) restent secondaires et les ennemis oubliables tant ils restent peu de temps présents sur les pages de l’œuvre.
Mais, pour sa défense, cette adaptation de God of War jouit d’une jolie patte artistique. Tony Parker fait honneur à notre dieu grec avec un trait simple et des affrontements clairs et lisibles. Si le tout aurait pu gagner en profondeur, notamment avec des visages plus soignés et des décors un peu plus détaillés, le tout reste plus qu’acceptable et agréable à suivre, à lire. Le tout est très aéré et l’on ne croule pas sous un amas d’éléments perturbant le plaisir de lecture.
Faut-il craquer pour le comics God of War ?
Dans son ensemble, ce comics God of War reste correct. Le dessin et l’ambiance font honneur à l’œuvre d’origine, tout en présentant une période de la vie de Kratos que le joueur ne connaît pas. Malheureusement, quelques défauts viennent ternir ce tableau si prometteur.
Que cela soit au niveau de la trame scénaristique qui manque de profondeur, voire même de véritable enjeu et les antagonistes qui ne sont présents que pour donner un objectif à notre héros, le tout manque de travail, d’approfondissement. N’en demeure pas moins que l’ensemble reste cohérent et représentatif de ce que les personnages peuvent laisser apparaître dans le jeu.
En outre, l’intrigue de la rage tourne un peu en rond. Si cette dernière se veut mature et présentant une facette de Kratos que le lecteur n’a pas encore découverte, le fait est que l’on en revient toujours plus ou moins au point départ. Si cela ne nuit pas au plaisir de lecture, il reste que la BD se termine en laissant un goût d’inachevé à ceux qui l’ont parcourue.
Quoi qu’il en soit, l’éditeur (Mana Books) nous propose un travail de grande qualité. L’impression est parfaite, les couvertures cartonnées bien réalisées et la reliure est presque invisible tout en étant résistante. De quoi plaire à ceux soucieux du détail donc.
Acheter God of War, le comics sur AmazonAu final, ce comics reste une bonne découverte, un bon passe-temps. Si le tout est améliorable, on se plaît à parcourir l’aventure de Kratos. Ce livre plaira sans doute aux fans de la licence, qui y verront une occasion de plus de suivre leur héros. Nous ne serions pas contre une suite afin d’approfondir un peu certains éléments et personnages.
En bref, c’est une BD dont on peut se passer mais à laquelle les fans devraient s’intéresser. S’il ne s’agit pas du livre de l’année, cela reste une bonne manière de passer un peu de bon temps l’espace d’une soirée. Et puis, ça reste Kratos… donc ça reste bon !
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