L’Apocalypse selon Godzilla : Présentation et avis sur le livre de Third Editions
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Rédigé par Ludvig Auvens
Les séries et le cinéma, ce sont deux choses qui nous tiennent très à cœur chez ActuGaming. En témoignent largement nos nombreux articles sur le sujet, ou du moins sur des livres traitant de ces sujets. Kaamelott, Disney, ou encore Star Wars pour ne citer que ceux-là. Nous avons l’œil sur tout. Même sur un gros lézard du nom de Godzilla ? Évidemment !
Tiens, verrais-je un sourcil se lever au loin ? Oui, même Godzilla a droit à son livre d’analyse en français. L’éditeur ? Comme pour les trois autres titres évoqués dans le paragraphe précédent, ce sont encore et toujours nos camarades toulousains de chez Third Editions. Côté pratique, le présent ouvrage est sorti le 8 avril 2021, fait 312 pages de long et nous est proposé par le duo Nicolas Deneschau et Thomas Giorgetti (Arke0n).
Une sortie que va donc plutôt bien avec celle de Godzilla vs. Kong, comme c’est surprenant de leur part. Si vous êtes libres de partager votre avis sur le film dans les commentaires de cet article, sachez que nous n’en parlerons pas plus ici. Allez, allons voir ce que vaut ce bouquin !
Sommaire
ToggleGojira fait du metal sur le toît du cinéma
En premier lieu, sachez qu’il s’agit ici du premier livre signé par Arke0n chez Third Edition. Mais le deuxième membre de ce duo n’en est pas à son coup d’essai. Également auteur des ouvrages sur Monkey Island et Uncharted, l’auteur connaît très bien cet exercice d’écriture. Ensemble, ils ont décidé de partager leur amour de Godzilla, un monstre japonais, né de l’histoire et de la souffrance du peuple nippon (non, le tableau n’est pas très beau quand on dit ça comme ça).
Mais de quelle souffrance suis-je donc en train de parler ? Comme le rappellent très bien les deux auteurs, Godzilla (de son vrai nom Gojira) a vu le jour en 1954. A cette époque, le Japon a encore du mal à se remettre de la seconde guerre mondiale, où leur pays a vu s’écraser deux bombes atomiques, détruisant le paysage d’Hiroshima et Nagasaki, ôtant la vie à tant d’hommes et de femmes sur leur passage.
Oui, c’est ainsi que commence L’Apocalypse selon Godzilla, par un retour en arrière au mois d’août 1945. Nicolas et Thomas nous narrent la vie dans les villes d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945 où un jeune enfant voit les bombes tomber du ciel. La suite, vous la connaissez, 20% de la population du Japon disparaît dans les explosions. Débuter l’ouvrage d’une façon aussi frappante et cruelle était-il nécessaire ? Pour comprendre comment la naissance d’un tel géant du cinéma a pu avoir lieu, c’est malheureusement le cas.
Bien entendu, la cruauté du duo s’arrête assez rapidement. Si la naissance de Gojira a due à l’histoire, ce n’est pas non plus sur cette histoire qu’il faut s’arrêter. Suite à la défaite nippone dans la seconde guerre, les artistes de l’archipel vont tenter de rivaliser avec ceux nés sur le sol américain, comme pour faire table rase de leur défaite. Et quoi de mieux pour faire mal à l’égo américain que de les attaquer sur leur terrain : le cinéma.
Après tout, le folklore japonais regorge de monstres en tous genres, la population s’intéresse aux monstres, et deux décennies plus tôt, sortait King Kong (1933). L’adversaire était donc tout trouvé, l’énorme singe devait être vaincu. Et c’est exactement ce qui arrivera avec Gojira. Mais réaliser une telle prouesse technique demande beaucoup de travail. Entre le suitmotion, les maquettes, et l’absence des technologies actuelles, la tâche est gargantuesque, mais ils vont y arriver !
Un nom, un lézard, 67 ans plus tard
Sans doute saviez-vous déjà cela auparavant. En tout cas, Nicolas et Thomas s’évertuent, au travers de moult exemples, à nous présenter ces difficultés et prouesses techniques de l’époque. Comme souvent chez l’éditeur, donc, l’ouvrage revient sur la production et la réalisation des décors, du monstre, et le montage du film en lui-même. C’est un vrai plaisir de découvrir l’envers du décor tout en s’imprégnant de l’ambiance qui régnait à l’époque.
Et puis, l’ouvrage nous rappelle aussi qui est Godzilla, quelle est sa fonction pour le Japon. Il devient, avec le temps, le protecteur du pays, les aidant à faire face à la menace alien et autres monstres peuplant l’univers (il suffit de voir l’incroyable bestiaire auquel la créature fait face pour se rendre compte de l’imaginaire très développé au Japon, on parle tout de même de monsterverse).
Puis, le livre laisse l’histoire du Japon, le pays, l’histoire de la production et de la réalisation de côté et à mesure que les pages se tournent, nous arrivons en France. C’est en 1957 que le premier film Godzilla est sorti chez nous. Compte-tenu de l’époque, le film ne fait pas grand succès, une seule salle dans le pays le diffusant. Et, encore une fois, ce sera le temps qui permettra à la créature de connaître un succès retentissant chez nous.
Évidemment, l’ouvrage ne s’intéresse pas qu’au premier Godzilla et nous sert une analyse poussée de chaque film sorti, offrant ainsi une vue d’ensemble des équipes, studios, hommes et femmes ayant pu apporter leur pierre à l’édifice. Sans oublier l’importance de la technologie dans la réalisation de certains opus.
Mais, un livre qui analyse une œuvre, c’est barbant, non ? Pas vraiment. L’ouvrage est captivant, le style d’écriture est accessible et la lecture est fluide. Malgré sa longueur et son absence d’images, il se dévore rapidement. Et puis, on découvre tellement de petits « secrets » et d’anecdotes sur la création du monstre que l’on ne peut qu’apprécier tout parcourir.
En plus, le duo se base sur des sources fiables pour l’écriture de l’ouvrage. Des sources qui sont, comme toujours, présentes dans la bibliographie. Elles sont multiples, de plusieurs horizons géographiques, et l’on ressent très bien le sérieux du travail de recherche, d’analyse et de synthèse des deux hommes lorsque l’on parcourt leur bébé.
Faut-il craquer pour L’Apocalypse selon Godzilla ?
Ainsi, nous ressortons très satisfaits de notre lecture de ce L’Apocalypse selon Godzilla. En marge de la lecture elle-même, sachez aussi que les artistes ayant travaillé avec l’éditeur à la réalisation des couvertures (first-print et classique) ont effectué un excellent boulot en proposant deux superbes premières de couverture. Ce livre est donc un régal pour les yeux, tant en mots qu’en images.
Et si j’ai beau me souvenir de l’ensemble des films que j’ai pu voir du lézard géant (non je n’ai pas vu l’entièreté de la trentaine de films disponibles), découvrir l’envers du décor de ces derniers est plaisant. Voir l’importance de l’histoire, d’une rivalité géo-politique et les enjeux économiques dans la création d’un tel nom du cinéma m’a toujours fasciné. Et quand on voit l’histoire même de cette licence, l’intérêt n’en est que décuplé.
Acheter L'Apocalypse selon Godzilla sur AmazonDès lors, je n’ai d’autre choix que de recommander cet ouvrage à tous les aficionados du lézard géant. De même, les amoureux du 7e art trouveront leur compte en lisant ce livre, tant ce dernier regorge d’éléments importants de l’industrie. C’était la première fois que je lisais ce duo, et je replongerai en leur compagnie avec plaisir si l’occasion venait à se représenter !
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