Greedfall 2: The Dying World – On y a rejoué, le format accès anticipé est-il bénéfique à cette suite ?
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Rédigé par Mathieu Corso
Si l’information vous a échappé, Greedfall 2 : The Dying World est bien sorti en accès anticipé via Steam depuis le 24 septembre dernier. C’est donc après un premier opus excellent, que le studio français Spiders revient avec une suite, se déroulant trois ans avant les événements contés dans Greedfall premier du nom. Nous serons cette fois-ci dans la peau d’un natif de Teer Fradee enlevé de force de sa terre natale. Sur cette nouvelle prise en main, et avec quelques changements significatifs sur son gameplay il n’y a qu’une seule à chose à dire : il y a encore énormément de boulot pour faire de Greedfall 2 : The Dying World un incontournable.
Sommaire
ToggleDécouverte du vieux continent de Gacane
Comme évoqué en préambule de notre article, Greedfall 2 : The Dying World se situe trois ans avant les événements du premier volet. Bien qu’il ne s’agisse que d’une histoire parallèle plutôt que d’un vrai préquel, sachez que le soft nous permettra d’incarner un personnage natif de Teer Fradee. Après un prologue assez long permettant de nous familiariser avec notre faction mais aussi des mécaniques de jeu, voilà que des colons viennent arrêter et emprisonner nos héros pour les emmener de force sur le vieux continent de Gacane. C’est ici que vous et vos comparses devrez tout faire pour recruter de nouveaux compagnons d’armes dans l’optique de revenir sur votre île natale, alors que des événements peu joyeux prédisent un monde qui se meurt.
Sur les sept heures auxquelles nous avons pu jouer pour voir le bout de cet accès anticipé il faut dire une chose : l’écriture du soft est plaisante et captivante à suivre. Même si l’intrigue n’est pas terminée, celle-ci nous donne clairement envie d’en voir plus sur la suite des événements comme les différentes factions et personnages que l’on a hâte de découvrir plus en profondeur. Evidemment, on retrouve le thème fort du colonialisme et du pouvoir dans cette suite, qui reste fort bien traité, et avec un lore qui fait toujours mouche. L’accès anticipé termine sur un cliffhanger, et il faudra prendre notre mal en patience avant de découvrir où va nous emmener le titre jusqu’à sa toute fin.
Tout comme son prédécesseur, un éditeur de personnage est bien présent et il n’est pas si complet que ça. Il y aura très peu de choses à modifier sur notre protagoniste, si ce n’est son apparence parmi une poignée prédéfinies, son sexe, sa couleur de peau ainsi que sa voix et ses cheveux. Ce n’est vraiment pas extraordinaire et plutôt générique. Cela dit, il y a une notion personnalisable de notre héros en matière de compétences et d’attributs. Vous pourrez d’emblée choisir le profil qui vous plaira le plus via neuf classes différentes et assigner par la suite vos points sur divers attributs (force, volonté, constitution etc…), représentant divers types d’armures ou d’armes qui vous donneront des bonus d’attaque, de défense ou de magie par exemple.
Cette mécanique donne au moins la possibilité de se spécialiser sur une classe particulière, et une option création libre est de la partie, afin de tailler votre personnage en fonction de votre gameplay. Tout ceci aura le mérite de laisser une grosse liberté aux joueurs, et surtout de lui permettre jouer avec son protagoniste comme bon lui semble. En effet, tous les arbres de compétences seront d’entrée à votre disposition, sans être limité par le profil d’une seule classe dès le début du jeu, ce qui peut être effectivement handicapant pour certains gamers. Spiders a assuré sur cet aspect modulable et on espère qu’il sera mieux calibré pendant cet accès anticipé.
Gameplay remanié en mal comme en bien
Greedfall 2 : The Dying World a réalisé une refonte du gameplay de son prédécesseur qui va incontestablement diviser. Oubliez le côté Souls -lite du premier jeu, car le titre se calque désormais sur un gameplay à la Dragon Age. Désormais, outre le temps réel pour les combats, sachez que vous pouvez utiliser une pause tactique. Cela permet ainsi de préparer les attaques de vos héros en avance, et de mieux gérer les affrontements contre les diverses créatures, ou autres soldats de l’alliance du pont. Qui plus est, une barre d’action est également apparue, afin de lancer vos attaques classiques, vos compétences quand elles sont disponibles, voire utiliser des consommables.
Dans l’absolu, Spiders a de bonnes inspirations dans le remaniement de son gameplay, avec un aspect décidément beaucoup plus tactique et au début excitant. Seulement voilà, la jouabilité hybride entre vue tactique et temps réel n’est pas facile à maitriser, et il vous faudra concrètement une petite poignée d’heures avant de pouvoir dompter ces mécaniques de jeu. Bien que le titre laisse aux joueurs la liberté d’utiliser le temps réel comme la vue tactique, force est de constater que nous passons le plus clair de votre temps à rester sur la pause stratégique, afin de préparer nos attaques.
Chose qui était logique, dans la mesure où à partir du troisième niveau de difficulté, cette feature est cruciale pour mieux gérer les phases de baston. Notez qu’il y a parfois la possibilité d’éviter certains combats en utilisant des buissons pour ne pas se faire repérer, mais ces séquences de pseudo infiltration s’avèrent vite caduques, nous obligeant hélas à faire parler la lame et la magie à terme. L’idée de changer de gameplay est donc bonne mais il faut bien avouer que pour le moment, cela ne fait clairement pas l’unanimité. D’une part parce que le cœur du jeu fourmille de bugs et se dote d’errements dans la précision et la réactivité, et d’autre part parce que les combats à l’écran sont d’une mollesse affligeante.
Nous sommes loin de la production de Bioware qui, a l’époque, avait réussi avec brio cet exercice. Qui plus est, ce second opus propose à certains moments des combats dans des endroits beaucoup trop exiguës, pour qu’il y ait une lisibilité optimale. Ajoutons à cela que le seul boss à combattre sur cet accès anticipé a aussi à besoin d’un coup de polish tant ce dernier est facile. Encore une fois, si le jeu est bien équilibré, il doit davantage se peaufiner pour espérer avoir une jouabilité plus pêchue est intéressante. Mais soyons clairs, cette nouvelle orientation dans la jouabilité risque de laisser pas mal de joueurs sur le bord de la route.
Une structure plaisante avec ses écueils
En dehors des combats, il y a une exploration qui reste grisante. Contrairement à Greedfall premier du nom, cette suite va clairement se diviser en grandes zones ouvertes. Un peu à la manière d’un Atlas Fallen, vous serez amené par le biais de l’histoire à changer systématiquement d’endroit. Nous sommes donc loin de la grande carte que proposait le premier volet, mais il faut savoir que le jeu est quand même plaisant à parcourir. En plus de récupérer diverses ressources pour le craft qui n’est malheureusement pas encore totalement finalisé sur cet accès anticipé (et que nous avons très peu utilisé), vous pourrez aussi vadrouiller sur les diverses zones et découvrir pas mal de points d’intérêt.
Cela pourra vous amener au choix à découvrir de nouveaux lieux, des points de voyage rapide où vous pourrez vous reposer afin de régénérer la santé de vos compagnons, ainsi que pourquoi pas dénicher du loot plus intéressant en matière d’équipements. Quelques quêtes annexes sont de la partie et ne sont pas si excitantes, restant dans un classicisme flagrant. Idem pour l’architecture des zones. Si l’approche n’est pas mauvaise, celles-ci sont hélas bancales avec pas mal de murs invisibles agaçants, mais aussi divers bugs. Nous avons le sentiment à chaque fois que ce soi sur les déplacements comme sur le level-design, d’avoir une génération de retard.
À côté de cela, les compagnons seront importants lors de votre périple. Ils seront assez nombreux, et cela vous forcera à faire des choix dans la composition de votre équipe, limitée à quatre en comptant votre héros. Chacun aura sa propre spécialité, et il faudra très souvent mélanger les classes, afin d’obtenir un résultat flamboyant et en parfaite osmose lors des affrontements. Par exemple, avoir deux classes au corps à corps et à distance peut être bénéfique, afin de venir à bout de nos adversaires. Force est de constater que cette mécanique de jeu est bien huilée. La montée en niveau est de plus commune, ce qui fait que vous aurez juste à attribuer les points d’attributs ou de compétences à certains compagnons que vous n’utilisez pas.
L’interface en jeu est d’ailleurs bien agencée, comme le système de compétences. À chaque niveau vous obtenez au choix des points d’attributs ou compétences, voire de talents pour votre personnage créé. Vous pourrez ainsi débloquer ou améliorer des compétences via ces points, ou tout simplement améliorer ses attributs évoqués un peu plus haut dans notre article. Concernant les points de talent, vous pourrez ensuite les répartir dans différents domaines (survie, diplomatie, mécanismes etc…). Tout ceci vous autorisera par la suite à être meilleur en crochetage, crafting, ou encore dans les dialogues pour convaincre certains personnages lors de quêtes. On apprécie par ailleurs la liberté laissée aux joueurs dans la résolution des quêtes qui peut aller de la manière forte, à tout simplement l’utilisation du pacifisme via les dialogues pour finaliser certains objectifs plus facilement. Cette possibilité est diablement efficace, et cela peut vous permettre assez facilement d’éviter des combats qui peuvent s’avérer redondants ou compliqués.
Des graphismes rongés par la malichore
On termine sur l’aspect graphique et ensuite sonore, pour un résultat très contrasté. Si le jeu est au premier abord franchement joli, avec certains panoramas qui en jettent, le titre retombe vite dans ses travers vétustes. Entre des bugs et des animations voire textures d’un autre âge, on ne peut pas vraiment qualifier cette suite de bombe graphique. Alors oui, le jeu est bien plus beau que le premier opus mais soyons sérieux, il faut admettre que cette suite dispose d’une esthétique qui aurait pu bien tourner sur la génération antérieure.
Qui plus est, le titre s’offre des retards d’affichage encore affolants sur les textures des personnages, les crashs sont légion, et les bugs sont trop nombreux. L’optimisation laisse en plus à désirer avec des chutes de framerate incompréhensibles. En clair, il y a encore beaucoup de travail à faire sur ces points là. Un manque de finition que l’on peut estimer compréhensible puisque le titre est encore en accès anticipé mais qui fait tout de même tâche pour une suite présentée comme plus ambitieuse et qui repose sur un socle pourtant solide. Espérons que les prochaines mises à jour viennent embellir tout cela.
La satisfaction viendra au moins de la bande-son. Les doublages anglais sont corrects, mais on notera cependant des sous-titres français qui posent quelques problèmes, certaines répliques n’étant même pas encore traduites. Reste que la satisfaction viendra des musiques, en parfaite alchimie avec l’univers de Greedfall.
Le studio Spiders doit encore terminer cet immense chantier qu’est Greedfall 2 : The Dying World. On retrouve indéniablement la qualité du premier opus avec un lore captivant et une histoire qui devrait charmer. Les choix de dialogue au service du gameplay sont aussi grisants que le côté exploration. Mais pour l’heure, si le gameplay proposé sur cette suite est à première vue séduisant, nous sentons qu’il n’est pas suffisamment maitrisé par le studio français, qui s’essaie pour la première fois à un hybride entre tactique et temps réel à la Dragon Age. La mayonnaise ne prend qu’à moitié, le jeu dispose hélas de pas mal de bugs, de murs invisibles, d’imprécisions et certaines mécaniques qui ne prennent pas jusque dans les combats, trop mollassons et peu jouissifs visuellement. Cela risque de refroidir pas mal de fans du premier volet, et on espère que le jeu aura corrigé ses écueils trop nombreux lors de sa sortie définitive. Le résultat est plutôt tiède, et il semblerait bien d’un côté que le format accès anticipé puisse être bénéfique au studio Spiders, qui peut retourner la situation pour la sortie finale de son titre en 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S.
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Date de sortie : 24/09/2024