Hitman – La Naissance de l’Agent 47 : Avis sur la BD de Mana Books
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Rédigé par Ludvig Auvens
En février dernier, et plus précisément le 21 du mois, Mana Books sortait en librairie un comics des plus intéressant : Hitman – La Naissance de l’Agent 47. Après un titre Hitman 2 très bien reçu par la presse et les fans, il était donc tout naturel de retrouver l’Agent 47 dans un autre format.
Ainsi, le tueur à gage le plus efficace de la planète revient pour nous présenter son passé, avant de travailler pour I.C.A ou même avant que l’on entende parler de Diana Burnwood. D’ailleurs, cette dernière n’étant pas étrangère à ce qu’est devenu notre agent, elle fait autant partie de l’histoire narrée par ce comics que l’Agent 47.
Selon l’éditeur, ce préquel nous permet de découvrir le passé du fameux « Hitman », dont le succès avec IO Interactive n’est plus à prouver. Nous entraînant au cœur de ses missions, que cela soit au mur de Berlin ou dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, le comics se veut complet. Mais la sauce est-elle vraiment bonne ? Ou cette tentative n’est rien d’autre qu’une adaptation en demi-teinte, comme tant d’autres avant elle ?
Hitman, une histoire à laquelle il manquait un fragment
Derrière ce comics, on ne retrouve bien entendu pas uniquement Mana Books. C’est avant tout l’œuvre de Christopher Sabela, homme ayant déjà travaillé sur du DC Comics ou Marvel, ainsi que Jonathan Lau et Ariel Mendel pour les illustrations.
Dès lors, la recette promet pas mal de belles choses d’entrée de jeu. Après tout, Hitman est une série vidéoludique qui parle à de nombreux joueurs et qui, malgré ses passations entre les différents éditeurs du milieu, parvient toujours à revenir sur le devant de la scène. Ainsi, rien de plus normal pour Mana Books que de proposer une localisation française pour cette BD quand on sait que Danganronpa, Sonic ou encore The Division y ont eu droit.
Dans son genre, Hitman – La Naissance de l’Agent 47 revient à la source de la licence, avant même que le joueur ne pose la main sur le premier titre. L’Agent 47 avait déjà mené bien des missions et Diana Burnwood vécu bien des choses avant que le premier titre vidéoludique ne voit le jour. Cette adaptation se concentre donc sur leur construction pré-jeu et le cheminement qui a mené à leur rencontre.
En outre, le lecteur pourra suivre la péripéties d’une Diana Burnwood adolescente, cherchant à se faire une place dans le milieu, évinçant rivaux et ennemis, jusqu’à finir par rencontrer l’Agent 47 qui, lui, aura fait couler bien du sang pour se libérer de l’emprise de son « créateur ». De ce fait, Hitman – La Naissance de l’Agent 47 se présente au premier abord comme un nouvel ajout dans la collection d’un fan, plus que comme une porte d’entrée pour un nouvel arrivant.
La Naissance de l’Agent 47, une BD à destination des fans ?
Néanmoins, ce comics cherche à proposer tout ce qu’il faut, sans fioritures quelconques. Si les différents jeux font preuve de détails, caractéristique inhérente au format, Christopher Sabela tranche dans le vif, il va à l’essentiel sans laisser au lecteur le temps de souffler. Sans doute cette sensation vient-elle du fait que cette BD amenée par Mana Books était, à l’origine, divisée en six tomes de plus petites taille. Mais, soyons clairs, cela n’enlève rien à la qualité générale de l’œuvre.
La construction se fait alors en alternance. D’un côté, nous suivons la quête de liberté frénétique et meurtrière de l’Agent 47, tandis que de l’autre, nous arpentons les sombres couloirs empruntés par Diana. Son évolution étant, par ailleurs, bien plus dramatique s’avère plus poignante et intéressante que celle de notre assassin chauve, par moment beaucoup trop hachée par une envie d’aller vite, délaissant certains détails qui auraient pu rendre l’histoire plus palpitante et prenante.
Vous l’aurez compris, la narration de ce Hitman – La Naissance de l’Agent 47 est divisée en deux. Une alternance entre les aventures de l’Agent 47 et de Diana se fait, jusqu’à ce que ces deux lurons se rencontrent enfin. Ce choix, bien que défendable, amène cependant une certaine touche de confusion, avec des transitions manquant de finesse tout en ajoutant une rupture de rythme dans la trame générale. Après tout, la narration de notre assassin est bien moins rythmée, déséquilibrant l’histoire dans son ensemble.
Ainsi, la sensation de « pensé pour les fans » s’accentue, bien que l’ensemble reste agréable à parcourir même pour un néophyte. Quoi qu’il en soit, les illustrations de qualité de Jonathan Lau et Ariel Medel ajoutent une pointe de réussite à l’ensemble, tout en rendant le tout plus lisible, notamment grâce au soin apporté par ces derniers dans leur travail.
On regrette toujours, néanmoins, le manque de clarté de la narration qui, malgré de très bonnes idées et une envie de bien faire très présente, ne parvient pas à donner toutes les informations dont le lecteur pourrait avoir besoin. Un parallèle entre les jeux vidéo et le comics reste nécessaire pour parvenir à jongler avec toutes les complexités de l’Agent 47 et de Diana Burnwood.
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En conclusion, Hitman – La Naissance de l’Agent 47 s’adresse avant tout aux vétérans de la licence. Ceux n’ayant pas de bagages ou d’attaches pour les personnages ou l’univers perdront rapidement l’envie de continuer à lire ce comics. Trop rapide, manquant parfois de détails, il vise un lectorat avide dune pièce manquante plutôt que d’une encyclopédie complète.
Pour un prix acceptable (15€), cela reste tout de même une belle opportunité d’ajouter une œuvre de qualité à votre collection. Mais en tout cas, ce n’est pas la bonne porte si vous souhaitez entrer dans la licence de l’assassin chauve au code-barre.
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