Infinity Nikki : Premières impressions sur ce free-to-play en monde ouvert axé sur la mode
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Rédigé par Jordan
Le mélange des termes « open world » et « dress-up adventure » ne vous dit probablement rien et ne va pas beaucoup vous aider à saisir le concept d’Infinity Nikki. Ce drôle de mélange intrigue car il met en place un tournant majeur pour la licence Nikki, qui était jusque-là surtout présente sur mobiles. Le focus de ces jeux a toujours été celui de la mode, dans la lignée de La Maison du Style ou Fashion Dreamer. Autrement dit, un ancrage dans notre société avec tous les codes du monde de la mode, et donc des titres qui n’invitent pas forcément à partir à l’aventure. Infinity Nikki veut changer cela en se montrant plus ambitieux puisqu’il garde cet intérêt pour les beaux tissus tout en le mixant à un jeu d’exploration et de plateformes. Un résultat étonnant.
Conditions d’aperçu : Nous avons joué durant environ 6 heures à la version PC du jeu, avec une machine embarquant un processeur AMD Ryzen 5 5600, 16 Go de RAM et une carte graphique AMD Radeon RX 6700 XT.
Princess Nikki
Pour mettre de côté l’aspect contemporain auquel est habituellement rattachée la série, Infinity Nikki démarre presque comme Le Monde de Narnia. Il est question d’une armoire magique dans un vieux grenier qui donne accès à un autre monde beaucoup plus typé fantasy, avec une histoire de robe magique et de ténèbres à purifier. On passera rapidement sur cette histoire déjà mille fois vue pour s’intéresser à la particularité de notre héroïne.
Nikki n’est qu’une jeune femme sans pouvoir accompagnée par sa petite créature de compagnie que l’on qualifiera de chat (le mignon Momo), si ce n’est qu’elle dispose dans ce monde de la faculté de pouvoir changer de tenue à la volée. Bien pratique pour économiser du temps le matin, mais l’intérêt de cette capacité réside dans le fait que certaines tenues disposent d’un pouvoir spécial.
On acquiert rapidement un look tout de bleu vêtu qui nous permet de planer pour effectuer de plus longs sauts, une robe verte pour lancer des boules de lumière, une salopette pour jouer les techniciennes de surface… Ces tenues sont des rôles que l’on va pouvoir switcher à l’envie pour résoudre les différents puzzles qui se présentent à nous. Pas toutes, puisque le jeu n’oublie pas ses racines et laisse malgré tout de la place à la personnalisation en vous laissant paramétrer votre look de départ avec des dizaines, ou plutôt des centaines d’options.
D’une personne à une autre, Nikki n’aura pas forcément la même apparence tant les choix sont nombreux et variés, avec des tenues vraiment réussies qui vont piocher dans des influences diverses et variées. Tout cela passe par une partie craft qui demande d’explorer le grand monde ouvert du jeu, avec des tas de matériaux à récolter. On peut d’abord croire que cela n’a finalement que peu d’impact si ce n’est pour les fashionistas, mais le jeu met aussi en place des challenges dans lesquels il faut constituer une tenue assez attrayante pour gagner le plus de points et obtenir plus de récompenses.
« L’enfer de la mode, c’est vraiment super sympa »
C’est là que l’on retrouve la partie « dress-up game » des autres jeux de la licence, qui reste le cœur de l’expérience. Son squelette, lui, change radicalement. Si l’on voulait flatter Google avec des raccourcis grossiers en guise de titres, on pourrait presque dire qu’Infinity Nikki est davantage un mélange entre Genshin Impact, Mario et Princess Peach qu’un simple jeu d’aventure. Et la comparaison ne serait finalement pas si galvaudée. Des Genshin-like, on en voit partout et on a parfois trop tendance à utiliser ce terme à tort ou à travers. Cependant, difficile de nier l’influence que le jeu de HoYoverse a eu sur la structure des open-world free-to-play.
Ce n’est pas tant dans son gameplay qu’Infinity Nikki rappelle ce genre, mais dans son enrobage. On retrouve tous les codes du free-to-play classique avec des menus qui se ressemblent tous, plusieurs monnaies, des tâches quotidiennes, un niveau global d’aventurière, de l’énergie à dépenser chaque jour, des défis dans le monde ouvert ou des coffres à aller dénicher… Ce qui aide à prendre facilement vos repères si vous êtes habitués des jeux de ce type.
C’est une fois que l’on s’intéresse aux activités qui nous sont proposées que l’on comprend mieux les autres comparaisons avec les jeux de Nintendo. Pour Princess Peach, pas besoin de vous le réexpliquer, le principe des différentes tenues a été abordé. Pour ce qui est de Mario, c’est simplement parce que le titre est aussi bien un jeu d’exploration que de plateformes. Nikki n’est pas une guerrière, et en dehors de pouvoir lancer des boules lumineuses qui vont one-shot ses adversaires, elle restera sans défense.
C’est pourquoi l’emphase est plutôt mise sur les défis de plateformes, avec des donjons qui demandent d’avoir un peu d’adresse pour en voir le bout. On retrouve même des boss qui auraient tout à fait eu leur place dans un Mario, et qui demandent soit de passer à travers leurs attaques, soit de connaître leurs patterns répétitifs pour les « attaquer ». Si l’on pense à Mario en premier lieu avant d’autres jeux du genre, c’est aussi parce que l’un des objectifs majeurs de votre quête sera de partir à la recherche d’étoiles géantes. Ces dernières s’obtiennent en réussissant des défis variés au sein du monde ouvert, qui prennent là encore la forme de phases de plateformes dans la plupart des cas.
Ces étoiles servent ensuite à faire progresser Nikki dans une arbre de compétences qui va débloquer de nouvelles tenues et donc de nouveaux rôles, et vous avez ici le cycle du jeu qui se répète. La finalité d’Infinity Nikki reste encore à voir puisqu’au-delà de ses qualités, ses dialogues peu engageants et son monde ouvert classique installent rapidement un sentiment de répétitivité, surtout si vous êtes déjà habitué à ce genre de level-design, qui n’a rien de fou. Il lui reste le charme de ses décors, bien aidé par le moteur Unreal Engine 5 qui fait des merveilles sur l’éclairage. Du moins, quand l’optimisation est au rendez-vous, puisque cette version bêta souffre encore de problèmes majeurs de ce côté-là avec quelques crashs au compteur et un framerate qui fait le yo-yo, même sur une machine qui est pourtant suffisante pour faire tourner correctement le jeu.
En clair, Infinity Nikki s’appuie sur les forces de la licence tout en effectuant un virage assez conséquent qui vient lorgner sur des aspects que l’on retrouve dans des dizaines de free-to-play aujourd’hui. Beaucoup de choses restent encore à vérifier sur la durée (comme son modèle économique forcément absent dans la bêta) afin de voir si ce mariage est heureux ou non. En l’état, Infinity Nikki a au moins le mérite de pousser la série vers des nouveaux horizons pour aller conquérir un public qui ignorait sans doute son existence jusqu’ici.
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Date de sortie : N/C