Bad Bones – Pas de mauvais os !
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Rédigé par Jordan
Dans notre précédent Meuble à Jeux, nous vous avions parlé de deckbuilding avec le très bon Samsara, un genre nettement plus répandu que celui que nous allons aborder aujourd’hui, du moins dans le monde des jeux de société. Bad Bones se définit comme un tower defense, un genre qui existe depuis longtemps mais dont peu de jeux ont réussi à bien s’emparer. Le jeu de David Flies, édité par Sit Down ! et distribué par Atalia, a cependant de quoi s’installer comme une véritable référence, comme nous allons le voir ensemble à travers cet article.
Pour les besoins de cette chronique, nous avons testé plusieurs configurations de jeu, à savoir une partie en solo, une partie à 4 compétitive et une autre partie à 2 en coopération. Nous reviendrons sur les spécificités de chacune, mais notez que Bad Bones est jouable jusqu’à 6 joueurs, pour des parties pouvant aller de 30 à 45 minutes selon les configurations.
Sommaire
TogglePas de quoi se faire de vieux os
Le principe de Bad Bones est en apparence simple. Chaque joueur possède son propre tableau de jeu, avec une tour de quatre étages au milieu et un village posé sur l’un des côtés, représenté par plusieurs tuiles de maisons. Le but est de protéger ces édifices contre la horde de squelettes qui surgissent de tous les côtés de la forêt. Pour cela, vous serez aidés d’un héros, qui peut écraser ces sacs d’os d’un claquement de doigts, mais qui ne peut pas être au four et au moulin, ni se déplacer à très vive allure. Pour combler cela, vous disposerez de pièges que vous pourrez placer où bon vous semble afin de disperser les squelettes.
Chaque squelette à une direction spécifique, et avance d’une case par tour. Sa direction peut changer s’il atterrit sur une case de redirection, où s’il est dévié de sa trajectoire par un squelette. Si l’un de ces squelettes parvient à toucher votre tour, celle-ci perdra un étage. Vous l’aurez compris, si vous perdez votre tour dans son intégralité, la partie est terminée. Il en est de même pour votre village, positionné sur l’un des côtés du plateau.
Pour gagner une partie, dans le cas où vous êtes confronté à d’autres joueurs, il suffit simplement d’être le dernier survivant. Et lors d’une invasion, tous les coups sont permis, ce qui veut dire qu’il ne faudra pas vous empêcher d’effectuer quelques crasses à vos adversaires. Vous pourrez en effet rediriger les squelettes sur les plateaux de jeu adversaires, afin qu’ils vous lâchent la grappe tout en embêtant vos ennemis. Mais pour cela, il va falloir utiliser vos pièges à bon escient.
Vous ne passerez pas !
Il existe tout un tas de pièges différents dans Bad Bones, mais dans la version de base, nous n’en utiliserons que quatre. Pour les citer rapidement, nous disposons de murs qui vont dévier la trajectoire des squelettes, d’une catapulte pour les éjecter du terrain, d’un trésor pour les attirer à un endroit spécifique et surtout de dragons, de féroces défenseurs qui les feront fuir. La pose de ces pièges est primordiale pour survivre, mais vous n’en disposez pas de manière illimitée. Les poser ou non (et surtout où) sera donc le moment déterminant de chaque tour.
Chaque tour se divise en trois phases. La première consiste à bouger le pion du héros, qui agit comme un roi sur un échiquier. Il peut donc bouger dans toutes les directions, mais seulement une case à la fois. Lorsque celui-ci rencontre un squelette, il le fracasse purement et simplement, ce qui fait de lui votre plus puissant allié. Vient alors la phase de poses des pièges, déterminante comme nous vous l’avons expliqué. Il est également possible d’utiliser cette phase pour récupérer un piège endommagé, qui pourra être utilisé à nouveau lors du prochain tour. C’est ensuite aux squelettes de se déplacer, case par case, avec trois nouveaux squelettes qui arrivent sur le jeu à chaque tour.
Ça, c’est pour la version de base, compétitive contre d’autres joueurs. Mais Bad Bones ne se résume pas qu’à cela. Il est tout d’abord possible d’y jouer seul, avec des règles remaniées pour l’occasion, toutes aussi intéressantes (il faut ici survivre dix tour pour remporter la partie). L’autre gros morceau du jeu se situe dans les parties en coopération, où les joueurs font front commun pour stopper l’invasion. Dès lors, ils partagent tous le même village mais ils ne disposent maintenant que de quatre petites tour chacun à un seul étage (chacun des joueurs a également son propre héros). Protéger ces édifices est bien plus laborieux, car les squelettes sont encore plus nombreux et surtout plus puissants avec l’apparition de chefs squelettes qui ont diverses capacités.
Heureusement, les joueurs disposent aussi d’un arsenal plus conséquent. Bien qu’ils partagent leurs pièges, ils sont désormais en mesure d’en avoir d’autres au « Marché », en utilisant des pièces d’or distribuées lors de la mise en place de la partie. Parmi ces pièges inédits, on note par exemple des labyrinthes pour désorienter les squelettes, des portails magiques ou bien des bombes, histoire de se débarrasser définitivement d’eux. Dernier autour de taille, chacun des participants a droit à une arme de combat, comme une épée, une arbalète ou un bâton magique, dont l’effet s’enclenche lorsque trois squelettes sont éliminés par le joueur. Cette effet varie selon l’arme et donne un sacré avantage, pouvant sauver la mise à de nombreuses reprises, et il vous faudra bien cela pour espérer survivre pendant dix tours là aussi.
Pour qui s’adresse Bad Bones ?
En voyant tous les livrets de jeu et les centaines de tuiles et de squelettes qui peuplent la boîte du jeu, Bad Bones nous apparaît tout d’abord comme un jeu exigeant, aux règles complexes. C’est pourtant tout le contraire. Doté d’une grande accessibilité, le titre peut même s’adresser aux plus jeunes tant la version de base se déroule de manière très fluide. Son esthétique marche aussi en sa faveur, avec des centaines de jetons à découvrir et des pions de héros sympathiques (bien que l’on aurait aimé avoir plusieurs modèles différents).
Sa simplicité ne le rend pas pour autant moins riche, et on prendra plaisir à mettre des bâtons dans les roues des adversaires et à établir des stratégies de défense au fil de la partie. D’autant plus que la version coopérative rajoute tout un tas de possibilités qui donnent une autre dimension au jeu, bien plus tactique tout en étant aussi amusante. Rajoutez à cela la possibilité de jouer en solo – une configuration toute aussi réussie que les autres, et vous obtenez certainement l’un des meilleurs tower defense de ces dernières années.
- Nombre de joueurs : 1 à 6 joueurs
- Temps de partie : 50 minutes
- Auteurs : David Flies
- Illustrateurs : Aoulad, Alexander Brick, Oliver Mootoo
- Éditeur : Sit Down !
- Distributeur : Atalia
- Prix : 40 €
Bad Bones est une excellente surprise, tant le jeu est modulable à l’envie et selon le nombre de participants. Accessible même pour les joueurs les plus jeunes, il est un formidable tower defense possédant un sacré rythme et un style visuel véritablement accueillant. Quand bien même vous êtes novice ou non dans ce genre, Bad Bones s’adresse à tous tant il est une réussite sur tous les sujets. Il ne reste maintenant plus qu’à lui faire une jolie place dans votre meuble à jeux.
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