Ceylan – A la conquête du thé
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Rédigé par antoinerp
Alors que nous vous parlions de jeux d’ambiance décalés et déjantés dans notre dernier numéro, nous allons maintenant nous poser autour d’un petit thé. Ceylan, édité par Funnyfox, nous propose justement un jeu reposant vous demandant de développer votre activité de production et de vente de thé. Amoureux d’eau chaude, bienvenus au Sri Lanka !
Nous vous avions rapidement parlé du jeu à l’occasion du Festival des Jeux à Vichy, et nous avons pu désormais découvrir plus en profondeur le jeu. Au niveau des configurations, le titre se joue parfaitement de 2 à 4 joueurs. La différence se situe simplement sur le fait qu’un quartier ne sera pas utilisé sur la carte. Le premier sentiment qui ressort du jeu après plusieurs parties est qu’il est on ne peut plus reposant !
Sommaire
ToggleVous reprendrez un peu de thé vert ?
Ceylan est un jeu de développement pour deux à quatre joueurs dans lequel vous allez contrôler un jeune producteur de thé. Ce sera à vous de développer votre production, de passer des contrats avec des compagnies afin de gagner de nombreux points de victoire. A votre tour de jeu, vous aller jouer une carte de votre main, activant une des actions suivantes :
- Planter du thé : moyennant un coût de 5 roupies, vous pourrez poser où se trouve votre ouvrier une tuile de champs et un pion thé.
- Récolter le thé : Vous pourrez récupérer un cube de chaque thé disponible autour de votre ouvrier. Attention, à la fin de votre tour vous ne pourrez par contre pas conserver plus de 5 cubes de thés, qu’importe la couleur.
- Vendre le thé : Vous pourrez échanger trois cubes de thé contre un des trains disponibles sur la piste. Attention, pour poser un train d’une compagnie, il faut avoir un espace disponible sur votre plateau personnel.
- Recruter un des chefs de quartier : moyennant un coût de 5 roupies, vous pourrez vous offrir les services d’un des chefs de quartiers. Chacun des chefs a une spécificité aléatoire en début de partie qui pourra vous aider pour vos récoltes, la récupération de roupies ou encore de technologies.
- Améliorer sa technologie : moyennant un coût de 5 roupies, vous allez monter sur la piste d’amélioration. Vous obtiendrez également un jeton technologie que vous pourrez utiliser à tout moment lors de votre tour. Cependant, vos adversaires eux gagneront 1 roupie à chaque hausse de technologie.
Les cartes disposent toutes d’actions annexes :
- Avancer votre ouvrier : vous aurez un déplacement offert puis il faudra payer chaque déplacement supplémentaire
- Gagner 2 roupies.
Le sel du jeu réside dans une fonction toute bête mais très bien pensée : 2 actions sont sur votre carte en plus des deux actions annexes. Ainsi, l’action que vous ne ferez pas sera disponible pour les autres joueurs ! Ce sera donc à vous de bien choisir votre carte ou de bien l’orienter pour ne pas donner trop de pouvoir à vos adversaires qui pourront se développer sur votre dos. Une fois que le paquet de cartes a été vidé, la partie prend fin et on compte les points en fonction des majorités de chacun sur l’ensemble du terrain, du nombre de compagnies différentes que vous avez, et le gagnant deviendra le roi du thé !
Une action en cache forcément une autre
Sur le principe, Ceylan fonctionne un peu comme un Puerto Rico ou un Race for the Galaxy via son principe que tous font quelque chose pendant le tour de chacun des joueurs. Dans le cas de Ceylan, on se retrouve donc cet aspect-là, le tout avec un mélange de plusieurs mécanisme d’évolution de votre plateau : le terrain principal, la jauge de plant de thé, la gestion des quartiers ou encore l’évolution technologique.
L’évolution technologique qui est d’ailleurs un aspect dévastateur vous permettant d’enchaîner les actions et de multiplier les points de victoire pour dépasser ses concurrents. A l’instar d’autres jeux du genre, on trouve assez rapidement la stratégie qui nous convient afin de pouvoir parfaitement gérer notre partie et notre scoring. Ce qui est plaisant est que dans Ceylan et à l’inverse d’autres jeux du genre, l’interaction y est au final assez présente.
On va réfléchir à bien penser nos choix d’action, tout en pensant à ce que l’on va laisser aux autres joueurs, on jette un coup d’oeil à la piste de technologie, à ce qui est déjà pris par les joueurs dans les différents quartiers. Mais là où gérer l’ensemble de ces éléments semble complexe, ici tout fonctionne parfaitement et agréablement car le rythme du jeu, même si il est sous tension, est assez calme au final.
Nous avons au final l’impression de passer un moment agréable où l’on boit le thé tout simplement.
Pour qui s’adresse Ceylan ?
Clairement pour gérer l’ensemble des aspects de Ceylan, il faut avoir joué à quelques jeux du genre. Difficile de donner un âge à partir duquel on peut vraiment prendre du plaisir sur Ceylan, mais je pourrais dire que c’est un jeu qui se dirige dans la tranche familiale plus. Concernant l’aspect rejouable, le jeu fonctionnant bien dans toutes les configurations, et ses mécaniques de jeu étant bien dosées, il fait partie de ces jeux que l’on aime sortir de temps à autre, en disant « Tiens, tu n’a pas encore joué à Ceylan ? ». Une marque de qualité très clairement.
En parlant de qualité d’ailleurs, nous pouvons mentionner l’excellent matériel du jeu, reprenant avec réussite le style esthétique que l’on imagine très bien de l’époque et de la localisation du jeu (le Sri Lanka). Le matériel est de bonne qualité et on aime bien le fait d’avoir des feuilles de thé en meeple dans l’ensemble. Les illustrations de Laura Bevon et David Prieto sont ainsi une belle réussite, et l’édition de Ludonova puis de Funnyfox est de qualité.
- Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
- Temps de partie : 60 minutes
- Auteurs : Suzanne et Chris Zinsli
- Illustrateur : Laura Bevon
- Éditeur : Funnyfox
- Distributeur : Hachette
- Prix : 40 €
Ceylan se déguste au calme comme un bon thé. On le laisse infuser, on le goute un peu pour ensuite le boire d’un coup ou presque. Avec des mécaniques bien huilées, le jeu fait partie de nos petits coups de cœur en cette fin d’année dans le genre, notamment car le tout se joue sans relâche.
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