Gobi – découvertes du désert
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Rédigé par Jordan
Après avoir arpenté les grottes en compagnies des nains dans notre dernière chronique, Le Meuble à Jeux retourne dans le désert avec Gobi, un jeu de Scott Huntington et de Shaun Graham, illustré par Maud Chalmel et édité par Capsicum Games. Comme son nom l’indique si bien, le titre nous transporte en plein milieu du désert de Gobi, l’un des endroits les plus arides d’Asie. Une tempête vient bouleverser le calme de ce lieu et propulse les tribus locales au quatre coins du désert. Ces dernières vont donc tenter de retrouver leur chemin, et c’est à vous, conducteur de caravanes, de les aider à se réunir.
Gobi peut accueillir de deux à quatre joueurs, pour des parties qui peuvent aller de 20 à 40 minutes selon le nombre de participants. Pour les besoins de cette chronique, nous avons testé le jeu avec des configurations à deux et à quatre joueurs. Nous vous recommandons d’ailleurs d’y jouer à quatre, afin de rendre le tout légèrement moins prévisible.
Sommaire
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Les règles de base sont très simples à comprendre, tout comme la première mise en place. Gobi est un jeu de pose de tuiles, qui allie stratégie et anticipation. Afin de pouvoir réunir toutes les tribus, votre rôle consistera à faire en sorte de les relier entre elles avec des caravanes. Pour cela, il va falloir trouver les bonnes combinaisons entre les différentes tuiles afin de créer un chemin qui réunira les tribus.
Au début de la partie, chaque joueur reçoit un nombre de tuiles, dites « désert », indépendamment du nombre de joueurs qui participent au jeu. Au centre de la table, quatre tuiles vont être posées aléatoirement de sorte à former un carré, qui représentera le plateau de départ. Sur ces tuiles apparaissent des noms de tribus. Chaque joueur va ensuite tirer une tuile « désert » de son tas afin de l’ajouter aux tuiles de départ. En faisant cela, il pourra place des jetons chameaux sur les tuiles adjacentes à celles qu’il vient de placer. Pour marquer des points, il suffit de créer un chemin avec ces chameaux, qui relieront la même tribu. Prenons un exemple : pour façonner un chemin pour la tribu Bolormaa, les chameaux d’un joueur doivent partir d’une tuile de cette même tribu, et terminer leur route sur une autre tuile similaire. Lorsqu’un chemin est créé, le joueur récupère les deux chameaux situés aux extrémités. La partie se termine alors lorsque tous les joueurs se sont dépossédés de leurs chameaux.
Tout cela serait bien facile sans quelques règles d’or. Il est interdit de placer deux tuiles d’une même tribu l’une à côté de l’autre, même dans le carré de départ. De plus, chaque joueur ne sait pas quelle tuile il va tirer lors de son tour, et se retrouver avec une tuile qui ne rentre pas dans sa stratégie peut lui compliquer la tâche, ou pire, avantager l’un de ses adversaires. Dans ces cas-là, il peut toujours se défausser de cette pioche, mais cela lui vaudra un point de malus en fin de partie.
Fort de café
Pour gagner des points, il suffit, comme nous l’avons précisé plus haut, de créer un chemin, avec au minimum trois chameaux. En faisant cela, les joueurs peuvent tirer une carte « récompense », qui se divise en deux catégories, à savoir les « cadeaux » et les « bénédictions ». Ces cartes donneront des points aux participants, mais leur but est en réalité double. Elles renforcent l’aspect stratégie du jeu, car elles renferment deux utilisations. Les cartes « cadeaux » tout d’abord, donnent aux joueurs plusieurs avantages et des manipulations supplémentaires, comme la possibilité de bouger l’un de ses chameaux vers une autre tuile, ou bien de pouvoir créer des routes en diagonale, ce qui est normalement impossible. En plus de cet effet, activable une seule fois, les « cadeaux » offrent des points aux joueurs en fin de partie.
Les cartes « bénédictions » sont encore plus généreuses puisqu’en plus de cette dernière récompense, elles peuvent donner accès à des points supplémentaires. Sur chacune d’elles, une configuration de tuiles et de chameaux est visible. Si vous remplissez une de celles-ci lors de la fin de partie, vous engrangerez alors un bonus de points non négligeable. Réaliser plusieurs routes n’est donc pas le seul objectif de la partie, puisque compléter ces objectifs que l’on pourrait qualifier d’annexes peut totalement chambouler la fin de partie et le décompte des points. Cela étant dit, il est tout de même préférable de prétendre au titre de meilleur conducteur de caravanes, en créant de longs chemins, puisque en alignant cinq chameaux ou plus, vous obtiendrez une carte « café », qui est la plus généreuse en points.
Pour qui s’adresse Gobi ?
Relativement simple dans son approche, Gobi se révèle être plus stratégique qu’il n’y parait. La première partie a des allures de mise en bouche, où les placements sont hasardeux, mais on comprend très vite qu’il se cache une réelle richesse dans la mécanique de jeu. Ne penser qu’à son propre chemin est une erreur que l’on apprend rapidement, et mettre des bâtons dans les roues de vos adversaires est d’une importance capitale. Bloquer un chemin adverse, même si cela ne vous donne pas l’occasion de marquer des points, est une stratégie périlleuse mais presque essentielle.
L’intérêt est légèrement moindre avec seulement deux joueurs, puisque les ramifications des différents chemins devient plus prévisible, mais cela ne veut pas dire pour autant que la partie ne peut pas être surprenante (l’éventail de possibilités pour marquer des points est plus grand à deux joueurs, ce qui est une bonne chose). On privilégiera simplement les parties à quatre pour plus de rebondissements, même si elles sont plus brouillonnes.
- Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
- Temps de partie : 20 minutes
- Auteurs : Scott Huntington, Shaun Graham
- Illustrateurs : Maud Chalmel
- Éditeur : Capsicum Games
- Distributeur : Iello
- Prix : 25 €
Gobi est avant tout un jeu familial et très simple à prendre en main. Son design épuré et très agréable visuellement permet une compréhension immédiate des différentes règles, et même si les cartes « récompenses » viennent corser un peu le tout, il reste très accessible. Sa mise en place rapide vous permettra de le ressortir de votre meuble à jeux assez fréquemment, d’autant plus qu’il peut s’adresser à un large public, même ceux qui ne sont pas férus de jeux de société. Un jeu charmant, simple et bien pensé qui pourra séduire un grand nombre de joueurs.
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