Ces jeux qui ont détruit nos enfances #1 – Shrek sur Game Boy Color
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Rédigé par Nathan Champion
Le jeu vidéo et les joueurs, c’est presque toujours une histoire d’amour qui remonte à la plus tendre enfance. Que l’on ait commandé la dernière cartouche de Pokémon à noël, que l’on se soit heurté à Street Fighter II avec des cousins, ou bien que l’on soit tombé par hasard sur une borne PlayStation dans un magasin, que sais-je encore, bien souvent notre première expérience de gamer se fait dans un jeune âge. C’est aussi ces premières expéditions dans le monde merveilleux du jeu vidéo qui définissent, en bonne partie, ce que sera notre carrière de joueur. Et parfois, il arrive que, malheureusement, on ne tombe pas sur les bons titres… J’ai dressé pour vous une liste, non exhaustive, et plutôt subjective, des softs qui ont certainement gâché pas mal d’enfances, voire peut-être qui ont fait abandonner le jeu vidéo à quelques gamers en herbe. Pour cette première, attaquons nous à l’un de pires jeux du Game Boy Color, j’ai nommé Shrek : Fairy Tale Freakdown.
Au cas où vous auriez passé les vingt dernières années dans une grotte, perdue au fin fond des montagnes, Shrek c’est un film d’animation réalisé par DreamWorks, l’un des géants actuels du cinéma jeunesse, s’inspirant d’une œuvre de feu le talentueux William Steig. Sorti en 2001, le premier épisode de ce qui allait devenir une quadrilogie est acclamé par la critique et par le public, en raison de son humour fort aiguisé, touchant les petits comme les grands, et de son univers très original. Ça c’était pour vous mettre dans le contexte. Maintenant, oubliez tout ce que je viens de dire, car nous allons parler d’un jeu qui se trouve à cent lieues de la saga cinématographique adorée.
Super Shrek Bross Brawl
En rédigeant cette chronique, je dois avouer que je me suis heurté à un problème de taille : comment parler d’un jeu aussi creux, aussi vide, aussi mauvais que l’est ce Shrek : Fairy Tale Freakdown ? Alors plutôt que de vous parler de ce qu’est ce Shrek sur Game Boy Color, je vais à la place vous parler de ce qu’il n’est pas.
Shrek : Fairy Tale Freakdown n’est pas un jeu de plateforme classique, contrairement à la majeure partie des adaptations de films sur GBC. C’est vrai qu’en 2001, lorsque l’on achetait un jeu issu d’une licence cinématographique, excepté avec la série Harry Potter, on s’attendait presque à coup sûr à tomber sur un plateformer. Souvent sans grande prétention certes, mais il suffisait aux développeurs de reprendre la recette de ce bon vieux Mario et d’en changer les sprites pour réaliser un titre pas trop dégueulasse. Mais c’était visiblement trop demander à Prolific et à TDK Mediactive, qui nous servirent à la place un jeu de baston… en somme, c’était certainement moins difficile à développer…
Shrek sur Game Boy Color n’est pas non plus un bon jeu de combat. Non, parce que ce que l’on attend d’un jeu de baston, fut-il sur une console aussi limitée que le Game Boy Color, c’est une certaine variété de coups, un roster fourni, et des arènes pas trop moches. La cerise sur le gâteau serait un mode histoire qui raconterait les événements du film, avec l’humour qu’on lui connait. Mais là encore, on est aux antipodes de ce que l’on aurait pu en attendre, puisque le titre est exécrablement mou, et ne propose que trois coups par personnage.
le titre est exécrablement mou, et ne propose que trois coups par personnage
Et ne parlons pas de son gameplay, qui nous pousse sans cesse à avancer à tâtons. Pire encore, il ne dispose que de neuf combattants, et pas forcément ceux que l’on aurait imaginé, allant jusqu’à zapper des personnages principaux au profit de figurants qui ne passent que quelques secondes à l’écran. Quant aux arènes… En plus de n’avoir, pour la plupart, pas grand chose à voir avec le film de DreamWorks, elles auraient certainement été mieux dessinées par la classe de petite section maternelle de votre quartier. Vous voyez ce que je veux dire ?
Pour finir, ce Shrek n’est pas non plus une bonne adaptation. Outre le fait que ses arènes n’aient pas grand chose à voir avec le film, ou que d’importants personnages aient été totalement oubliés (alors que ce n’est pas comme si une cartouche de GBC ne pouvait pas accueillir dix combattants supplémentaires), le jeu est tout bonnement immonde. Les décors sont laids, et leurs couleurs criardes. Quant aux personnages, certains sont inexplicablement en noir et blanc, et leur design est tout simplement infâme. Il est parfois même difficile de les reconnaître derrière une pareille bouillie de pixels.
Les décors sont laids, et leurs couleurs criardes. Quant aux personnages, certains sont inexplicablement en noir et blanc, et leur design est tout simplement infâme
Le jeu de Prolific aurait encore pu sauver les meubles (ou du moins ce qu’il en reste) en proposant un certain contenu, pourquoi pas un mode histoire, qui expliquerait pourquoi Shrek doit casser la gueule de cette pauvre Fiona, ou comment le bourreau s’est retrouvé sur un ring en compagnie du grand méchant loup. Mais rien, que dalle, un seul mode qui vous fera combattre les mêmes personnages, dans le même ordre, pour toujours. Et bien sûr, une difficulté ahurissante, due à un gameplay totalement à la ramasse…
Ils ne vécurent pas heureux, et n’eurent pas d’enfants
Ce bon vieux Shrek n’aura véritablement pas eu de chance au cours de sa longue et désastreuse carrière vidéoludique. Quelle idée de coupler cette licence cinématographique à du jeu de baston ? Et quelle idée de le refaire plusieurs fois ? Pourquoi s’évertuer à proposer des émules ignobles de Mario Kart ? Au final, les seuls jeux Shrek que l’on retiendra, pour les bonnes raisons, seront les deux volets qui auront tout compris, en proposant enfin de la véritable pateforme : Shrek 2 et 3 sur Game Boy Advance. Quant à cet épisode sur GBC, espérons simplement qu’il n’ait pas fait trop de victimes, et souhaitons lui de rester bien sagement au fond de son marais putride, pour ne jamais en ressortir.
N’hésitez pas à nous faire part, dans les commentaires, de ces jeux qui ont gâché votre enfance. Peut-être les traiterons-nous à l’avenir. En attendant, rendez vous le dernier dimanche du mois prochain pour retrouver le second volume de cette chronique.
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