Jim Ryan : Exclusivité de Starfield, versions PlayStation de Call of Duty… Ce qu’il faut retenir de son témoignage à la FTC
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Rédigé par Jordan
La bataille judiciaire entre la FTC et Microsoft continue cette semaine et chaque jour lié au procès nous réserve son lot de surprises. La journée d’hier a été particulièrement marquée par l’intervention de Jim Ryan, PDG de PlayStation, qui s’est adressé à la cour via une audience préenregistrée. L’occasion pour lui de justifier son opposition au rachat Activision-Blizzard, via un témoignage retransmis par le journaliste Stephen Tolito d’Axios et Ethan Gach de Kotaku, ou encore Tom Warren de The Verge.
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Toggle« Les éditeurs n’aiment pas le Game Pass »
C’est la déclaration qui aura fait le plus réagir lors du témoignage de Jim Ryan. Lorsque le sujet des abonnements a été mis sur le tapis et qu’il a été question du Xbox Game Pass, Jim Ryan a déclaré que sans l’acquisition, Bobby Kotick n’aurait jamais proposé Call of Duty sur le Game Pass. Une opinion qui sert à mettre en avant l’argument que les éditeurs n’aimeraient pas le service, selon Jim Ryan :
« J’ai parlé à tous les éditeurs à l’unanimité ils n’aiment pas Game Pass, car c’est un destructeur de valeur. »
Des propos qui ne s’appuient sur aucune preuve ni aucun témoignage concret, mais c’est sans doute cette pique que le public retiendra.
L’exclusivité de Starfield et Redfall en question
La question des exclusivités est évidement centrale dans l’opposition de Sony face au deal, mais Jim Ryan sépare bien le cas de Bethesda et celui d’Activision.
Lorsqu’on lui demande s’il trouve que les exclusivités de Starfield et de Redfall sont vues comme étant problématique, il répond d’abord que dans le cas de Redfall : « Je n’aime pas ça, mais je n’ai pas fondamentalement un problème avec cette situation ». Même chose pour Starfield : « Je n’aime pas ça, mais je ne le vois pas comme étant anti-concurrentiel. »
On imagine que Ryan aurait eu beaucoup de mal à justifier l’inverse, étant donné que PlayStation a eu droit à des exclusivités temporaires chez Bethesda, tout en profitant de nombreuses autres exclusivités avec des éditeurs tiers. Mais s’il y a bien une licence qui ne peut pas devenir exclusive pour lui, c’est bien Call of Duty.
Le mail qui aurait tout fait basculer
En 2022, Phil Spencer aurait visiblement envoyé à Jim Ryan un mail avec une liste de jeux et de licences Activision-Blizzard qui resteraient sur les consoles PlayStation. Le PDG de PlayStation n’aurait pas été particulièrement ravi par cette liste, pointant du doigt des jeux manquants comme Overwatch 2 (alors que le premier était mentionné), sans pour autant qu’il soit inquiet que ces jeux manquants quittent le giron PlayStation. Durant cette époque, Ryan n’était pas complétement opposé au deal.
Unclear what it is about the August email from Spencer that Ryan disliked, but Ryan says he was concerned over a degraded CoD on PlayStation (in terms of release time, quality, amount of bugs).
— Stephen Totilo (@stephentotilo) June 27, 2023
Tout ça, c’était au printemps de l’année 2022, mais un autre mail échangé entre Spencer et Ryan aurait tout changé en août. On ignore encore le contenu de cet échange, mais ce serait à partir de ce moment que Ryan aurait alerté les régulateurs de chaque pays et se serait opposé au rachat.
C’est justement à partir de cette époque que Microsoft a commencé à rassurer le public en déclarant de nombreuses fois que Call of Duty resterait sur PlayStation tandis que Jim Ryan déclarait que l’offre de Microsoft était « inadéquate ». Il exprime surtout la crainte de voir les versions PlayStation dégradée d’une certaine manière.
« Je pense qu’ils vont utiliser Call of Duty pour nous faire mal d’une certaine façon. »
"I believe they're gonna use Call of Duty somehow to damage us," says the head of PlayStation.
Could be full foreclosure of partial foreclosure (exclusivity or lack of feature parity).
"I have no idea what's going on in their heads"
— AmericanTruckSongs9 (@ethangach) June 27, 2023
Pour autant, aucune preuve ne fait état d’un possible retrait de Call of Duty des plateformes PlayStation, mais Jim Ryan pense que Microsoft pourrait utiliser la licence d’une façon ou d’une autre pour mettre grandement à mal PlayStation :
« Je pense que la position adoptée par Microsoft en ce qui concerne la tarification des services d’abonnement est la preuve, au mieux, d’un verrouillage partiel. »
Il précise aussi que selon lui, le marché du cloud deviendra très important pour le consommateur entre 2025 et 2035. Un marché sur lequel Microsoft est leader donc, et qui le serait encore plus avec des licences aussi puissantes.
Le plus gros mystère restera donc le contenu du mail d’août, qui aurait marqué un tournant dans la relation entre PlayStation et Xbox. Un mail qui sera peut-être révélé dans la suite du procès, mais en attendant, Jim Ryan ne semble pas vouloir changer d’avis concernant ce rachat.
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