Jormungand : Présentation et avis sur le manga de chez Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens
Cet été a été à marquer d’une croix rouge dans le calendrier de Meian Editions. En effet, pas mal de nouvelles licences se sont lancées, tandis que d’autres ont continué leur petit bonhomme de chemin. Dès lors, c’était l’occasion pour l’éditeur de nous présenter sa nouvelle licence : Jormungand.
Alors que Kingdom continuait son ascension, Egrégor dévoilait son troisième tome. Mais ce qu’il fallait aussi retenir, c’était les sorties de Baltzar et les 7 Ninjas d’Efu. Dans le même temps, nous pouvions donc découvrir Jormungand, dont nous allons vous parler aujourd’hui.
Mais la situation de l’œuvre dont il est question cette fois-ci est un peu différente. En effet, Jormugand est une aventure terminée depuis 2012 au pays du soleil levant, en onze volumes. D’ailleurs, une adaptation en anime, comportant 24 épisodes est aussi disponible, ce qui a permis à cette série d’être un peu plus connue chez nous. Sans doute cela a-t-il participé à son arrivée chez nous, au format papier ?
Pour Takahashi Keitarô, il s’agissait d’une première. Par ailleurs, Jormungand reste encore à ce jour sa série la plus notable. Alors, qu’est-ce que l’auteur de Destro 246 nous propose dans sa première tentative professionnelle ? Allons y jeter un coup d’œil !
Sommaire
ToggleUne licence pleine de promesses, à l’intrigue intéressante
Comme nous vous le disions ci-haut, Jormungand est une licence qui a déjà de l’expérience. Pré-publiée dans le Sunday GX, la série a pu se faire un nom dans un magazine où l’on pouvait notamment retrouver le célèbre Black Lagoon. S’y être imposé est déjà un gage de qualité. Sans compter que la série produite par White Fox permet aussi de faire connaître cette aventure à un public encore plus large.
Mais qu’on se le dise immédiatement, cette reconnaissance mondiale grandissante ne sous-entend nullement que ce manga est à mettre dans les mains de tous. Son intrigue est très mature, mettant au centre de l’action une thématique que l’on ne voit pas passer bien souvent : le marchandage d’armes.
Dans un univers à la thématique déjà sombre et pas à la portée de tous, nous retrouvons le jeune Jonah, ayant perdu ses parents à la suite d’un bombardement. C’est alors qu’il devient un enfant-soldat malgré sa haine virale des armes. Surprenant ? Pas vraiment !
En effet, le jeune homme s’est lancé dans cette aventure avec un objectif. Cet objectif, c’est la disparition de ceux qui lui ont volé ses parents bien aimés. Et pour y arriver, il rejoint rapidement Koko Hekmatyar, revendeuse d’armes, en espérant que son infiltration dans le milieu lui permette d’arriver à ses fins.
Ainsi, on comprend que le but de Takahashi n’est pas de nous faire patienter bien longtemps avant le début des hostilités. Pas question d’attendre un tome complet pour entrer dans le vif du sujet. En quelques pages, notre héros est envoyé directement en mission et les enjeux du scénario sont déjà présentés. C’est rapide, mais néanmoins suffisamment complet pour tout comprendre. Si l’on pourrait en espérer un peu plus, l’artiste nous en donne suffisamment pour que l’on aperçoive toute la complexité de son œuvre.
Au fil de la présentation de ce cher Jonah, l’auteur nous montre donc l’élément central de sa production : les personnages. De ce fait, moult visages apparaissent au fil des pages et ces derniers sont présentés avec plus ou moins de mystère. Nous n’en sommes qu’aux débuts de l’histoire et il serait dommage de déjà tout savoir. Quoi qu’il en soit, nous pouvons compter sur le professionnalisme de l’artiste quand il s’agit de mettre Koko et Jonah sous le feu des projecteurs. Ces deux derniers sont dépeints avec profondeur et l’on commence, petit à petit, à s’attacher à ces deux individualités qui ont tout pour proposer une trame narrative rythmée et pleine de rebondissements.
Une action qui sait trouver sa place, sans trop s’imposer
Forcément, il n’y a pas que les personnages comme élément à prendre en compte dans ce manga. Jormungand est aussi une œuvre visuelle. Et, si l’ensemble paraît de qualité, certaines maladresses restent perceptibles dans le trait de crayon de l’artiste. Surtout dans les phases d’action qui se font de plus en plus présentes à mesure que les pages s’enchaînent, spécialement dans le deuxième tome.
De ce fait, quelques cases deviennent plus difficiles à lire, à comprendre, car l’auteur ne met pas suffisamment en exergue chaque élément important. Il en est, parfois, de même pour la finesse du trait qui peut être impactée. Mais, dans l’ensemble, tout reste acceptable, surtout si l’on garde à l’esprit qu’il s’agissait du premier travail de plus grande envergure de Takahashi.
Mais, bien entendu, le niveau de détail et le soin apporté au design des protagonistes remonte le niveau. Tout est suffisamment bien pensé pour que les personnages intriguent et pour que le lecteur s’y attache. Un petit bémol qui se contrebalance lui-même avec d’autres qualités dans le travail du dessinateur.
Passons désormais au point abordé dès le titre de cette partie : l’action. Si le premier tome était un somptueux mélange de présentations de personnages, de mise en place de l’univers et de joyeuses pétarades de fusils, le deuxième volume se montre un peu différent. En effet, l’action y occupe une place centrale et est l’attraction principale de ces quelques 192 pages.
Quoi qu’il en soit, le deuxième volume reste une belle amélioration pour la série puisque Takahashi impose un peu plus son style, ce qui permet d’entrevoir du bon pour les neuf numéros encore à venir. Et le deuxième tome ne manque pas de rebondissements avec son affaire Orchestra. De quoi mettre un peu de tension dans une série qui en est empreinte depuis les premiers instants.
Néanmoins, et n’en déplaise à certains, cette action n’est pas juste présente pour le plaisir de vider les chargeurs. Cette dernière est là pour servir le développement de l’intrigue et mettre en avant plusieurs sous-thèmes liés au trafic d’armes. Que cela soit la place des armes dans une société en guerre, la place de l’homme dans les conflits ou les pensées qui ont déclenché ces mêmes guerres, tout est amené avec délicatesse via une dose d’action bien mesurée.
Reste que l’histoire n’en n’est qu’à ses débuts et que bien des réponses sont encore à venir. Les personnages restent attachants, la trame intéressante et l’univers intriguant. Nous attendons donc la suite avec impatience. Reste qu’il faut encore attendre l’annonce de la date de sortie de ce troisième tome.
Faut-il craquer pour Jormungand ?
Ainsi, ces deux premiers tomes sont un beau concentré de bonnes idées. Malgré les quelques maladresses de l’auteur, l’œuvre reste intéressante et nous ne manquerons pas de la suivre sur les prochains tomes. Sa trame mature et ses personnages assez intrigants aident à s’immerger dans l’univers de Takahashi, et à développer un plaisir à partager cette aventure.
Retenons également le travail de Meian Editions qui, comme pour les précédentes œuvres que nous avons couvertes, est d’une qualité indéniable. Le papier est souple, avec une épaisseur toujours aussi appréciable. L’impression est de bonne facture et la traduction reste correcte.
Enfin, mention spéciale aux couvertures qui restent jolies à regarder. Les couleurs ne sont pas trop tape-à-l’œil et la texture de l’impression est agréable au toucher.
Acheter Jormungand sur AmazonAu final, Jormungand est un chouette divertissement. Les personnages sont bien travaillés et aident à l’immersion, tandis que la trame narrative mature et sombre saura plaire aux lecteurs en tout genre. Enfin, son thème du trafic d’armes et sa gestion de l’action donne un petit plus que les fans du style apprécieront sans mal.
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