Et oui l’été c’est terminé, il faut maintenant penser à arrêter de traîner sur la plage et se remettre au boulot. Fini les journées tranquilles à se prélasser au soleil, vous pouvez faire une croix sur votre liste de jeux à terminer et aux nuits blanches. C’est une période que nous reconnaissons bien avec l’anxiété de la rentrée qui commence à pointer le bout de son nez, mais aussi parce que c’est également maintenant que Marvelous Europe décide d’amener chez nous Kandagawa Jet Girls, la dernière création de Kenichiro Takaki, le créateur de Senran Kagura.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça devient de plus en plus difficile pour lui de distribuer des titres comme Senran Kagura Reflexion ou encore Peach Ball. Tout d’abord parce qu’il y a une très forte concurrence, des jeux qui proposent des gameplays tous aussi sympathiques et qui sont souvent gratuits, mais surtout Sony, qui censure de plus en plus le fan service. Ce dernier point a causé pas mal de soucis d’ailleurs pour Senran Kagura 7even, dont on a quasiment plus de nouvelles aujourd’hui (ça sent pas la gagne).
Ceci dit, cela n’a pas empêché le père Takaki de continuer sur Playstation 4 avec Kandagawa Jet Girls, un nouveau projet cross-média. Du moins au Japon, car si son arrivée sur le territoire nippon s’est faite via un animé promotionnel, ce ne sera pas le cas chez nous, en dématérialisé sur le PSN et Steam et puis emballé c’est pesé.
Du coup ne vous attendez pas à une traduction française, dommage car certains Senran Kagura étaient traduits. Mais nul doute qu’une petite interprétation dans notre langue devait être une dépense un peu trop importante.
Le concept est simple, il s’agit ici d’un jeu de course en jet-ski, les véhicules peuvent accueillir deux personnes, un conducteur et un tireur. Une sorte de fusion entre Wave Race et Mario Kart Double Dash ? C’était sans oublier la marque de fabrique de Kenichiro Takaki, à savoir des protagonistes au physique aguicheur.
Condition de test : Nous y avons joué sur PS4 Pro via un code fourni par l’éditeur, après avoir attendu patiemment le patch 1.02 du jeu, mis en ligne la veille de la sortie du jeu, avant cela, nous ne pouvions pas lancer la première mission.
Sommaire
ToggleDu fan-service mais pas trop non plus
Venons-en directement au sujet principal pour certains (petits coquins) : qu’en est-il du fan-service ? Est-ce que Sony est passé derrière à la manchette ?
Et bien tout d’abord, les apparences des personnages proposés par Hanaharu Naruko sont fidèles au poste, on notera ceci dit que certains personnages ont des poitrines un peu moins prononcées qu’à l’accoutumé. Pour les autres, disons que leur morphologie est plus en accord avec le reste du corps. Les tenues sont également moins osées que sur Senran Kagura, ce qui est en soi plutôt logique vu le thème du jeu, mais vous trouverez des bonus qui devraient contenter nos joueurs les plus polissons.
De manière générale, il y a eu une petite amélioration graphique sur la modélisation, sans parler de véritable gap graphique, les protagonistes et l’ensemble sont plus agréables à regarder.
Le plus gros du fan-service se situe surtout sur la partie personnalisation des sportives, et là aussi, peut-être que le cœur d’un fan de Senran Kagura pleurera en voyant que la possibilité d’invoquer des mains virtuelles pour interagir avec notre héroïne préférée a disparu. Mais rassurez vous, d’une part on peut toujours voir le personnage comme avant, mais surtout cela a été remplacé par des mini-jeux plus ludiques.
On retrouve la possibilité de nettoyer son jet-ski via une succession de QTE, un nettoyage de ponton sous forme de course d’obstacle, une épreuve sur un tapis de course et un défi dans lequel il faut traverser le plus d’anneaux possible en jet-ski. Le principal intérêt de ces petites épreuves étant de récupérer quelques deniers pour les dépenser dans la boutique du jeu, ils proposent aussi trois degrés de difficultés.
En clair, le titre s’est calmé sur certains points, les poitrines ne rebondissent plus comme si cela était de la gelée anglaise, personne ne finit la course nu comme un ver, caput les mains angoissantes de la salle d’habillage… Mais tout le reste est fidèle au poste et devrait convenir aux fans des licences de Kenichiro Takaki. Cette petite remise en question a permis un contrôle plus doux de la part de Sony, le jeu n’ayant pas l’air d’avoir souffert d’une quelconque censure en sortant du Japon.
Splosh splosh le jet-ski
Passons maintenant à l’autre partie qui devrait intéresser les autres joueurs : le gameplay. Si nous devions décrire celui de Kandagawa Jet Girls en quelques mots, ce serait en le définissant comme « étonnamment technique », pour un jeu développé par Honey∞Parade Games, il y a quelques mécaniques qui sont appréciables.
Déjà, vous contrôlez un jet-ski, et de ce fait, en dehors des contrôles ultra classiques (accélérer, freiner, tourner…) vous devez prendre en compte la position du nez de l’appareil. Collez-le dans l’eau, vous perdrez en vitesse mais gagnez en précision, et si vous voulez mettre en avant la vitesse en contrepartie de la précision, inclinez le stick vers l’arrière.
Pour ce qui est des virages, une pression sur les deux gâchettes vous fera passer en mode dérapage, cette mécanique est une sorte de fusion avec ce que l’on peut trouver dans Mario Kart 8 et Crash Team Racing : plus vous restez longtemps dans cette posture, et plus votre boost sera important, pour l’activer il faudra appuyer de nouveau sur la gâchette de gauche.
On retrouve aussi une jauge de turbo, nommée ici « EPD », qui permet, comme son nom l’indique, d’appuyer sur le champignon en échange de 20 % de sa puissance. Plus vous vous rapprochez du 100 %, plus votre pointe de vitesse durera longtemps. Nous avons également une touche qui permet de lancer des petites attaques en avant. Impeccable pour venir provoquer vos adversaires ou éclater des ballons qui se trouvent sur votre chemin.
Pour compléter la partie contrôle, Kandagawa Jet Girls propose sur ses pistes des panneaux d’accélération, des tremplins avec lesquels on peut interagir en faisant des figures avec les deux sticks (il y a quatre figures qui permettent de sauter plus ou moins haut).
Au total, huit armes sont présentes dans le jeu, cela peut aller du fusil à pompe au sniper, en passant par des mines ou des balles rebondissantes. Pour ce qui est de leur utilisation, c’est notre copilote qui s’en charge.
Nous pouvons tirer une salve en avant (il suffit de maintenir la touche carré, notre conjointe se charge du reste) ou en arrière, dans ce dernier cas, nous prenons le contrôle du viseur et l’I.A se charge de la conduite. C’est un petit coup de main à prendre pour retourner quand on repasse en vue normale, surtout que ce tir secondaire est le seul moyen de voir ce qu’il se passe à l’arrière. Le petit plus, c’est qu’une fois votre jauge EPD pleine, vous pouvez utiliser une attaque spéciale qui fera des dégâts colossaux aux adversaires. Cette dernière propose une visée automatique ou manuelle.
Le seul truc plat ici ce sont les terrains
Sur le papier, le gameplay est très carré, tout a l’air bien en place pour s’amuser, mais une fois en course, Kandagawa Jet Girls trébuche et fait un joli plat. Déjà, le moteur du jeu, bien que plus joli, a du mal à s’exprimer, sur PS4 Pro, nous avons eu droit à quelques désynchronisations horizontales, signe d’un framerate pas vraiment stable, même si nous avons eu rarement droit à de grosses chutes de fluidité bien énervées.
Dans les faits c’est assez brouillon, notre bouclier pour se protéger explose en deux secondes sans que nous ayons le temps de réagir, le jet-ski sans personnalisation adéquate se contrôle comme une brique… Si vous abusez trop du dérapage, vous n’irez pas forcément dans le mur mais vous pouvez carrément vous retrouver en contresens.
De même, tourner doucement en plein milieu d’une ligne droite est assez délicat, pour bien se contrôler, il faut monter le stick vers le haut et l’incliner vraiment délicatement vers une direction, une technique qui a fait ses preuves pour lutter contre les phases de course à pleine vitesse de Sonic 2006.
Mais le plus gros grief du gameplay est que dans l’ensemble les sensations de vitesse sont assez bateau, sans mauvais jeu de mot.
Heureusement le boost vient contrebalancer cela, et les virages donnent quelques sensations malgré tout ; pour éviter de trop s’ennuyer sur les lignes droites, les développeurs ont eu la bonne idée de mettre des accélérateurs, des tremplins, des anneaux et des ballons. Cela vient peut-être renforcer le chaos ambiant, mais en même temps, est-ce que Kandagawa Jet Girls prétend être un jeu compétitif ?
Quant au reste, nous pouvons reprocher au titre d’Honey∞Parade Games de ne pas pousser un petit peu plus loin le concept d’avoir deux personnages. Ici, votre collègue se contente de tirer, fait une petite pose toute pipou pendant les sauts. Mais c’est tout.
Le concept est un peu plus approfondi lors des tirs en arrière, mais même pour certaines séquences. Vous pouvez faire en sorte que le jeu vise et tire pour vous pour plus de simplicité. Un petit mode coopération, proposant à chaque joueur de contrôler un personnage, aurait peut-être permis à Kandagawa de sortir son épingle du jeu, surtout pour les joutes en ligne qui peuvent être bien plus drôles que le jeu de base, en témoignent le multijoueur complètement chaotique mais drôle de Senran Kagura Estival Versus ou bien encore celui de Senran Kagura Peach Beach Splash.
Et surtout, il manque un élément très important pour un jeu de course aquatique : les vagues. Mine de rien, leur absence est en grande partie la cause de ce manque de dynamisme et d’immersion, c’est ce qui fait que nous avons l’impression de naviguer sur la chaloupe du Mont Corona de Super Mario Sunshine (qui lui, faisait mieux les vagues avec les courses sur les Bloopers).
Dernier point un peu décevant, créer son propre duo n’apporte rien au jeu, nous n’avons pas eu l’impression que passer d’une équipe à l’autre change fondamentalement le gameplay. Un peu dommage, seul le véhicule a l’air de réellement compter.
Un contenu honnête mais qui ne fera pas de vagues
En ce qui concerne le reste du contenu, Kandagawa Jet Girls vous occupera une bonne dizaine d’heures. Les sept duos composant le jeu ont chacun leur propre histoire, et chaque chapitre amène deux équipes à se battre en duel.
Passons rapidement sur l’intrigue, elle reprend essentiellement celle de l’animé, mais permet de voir le point de vue des autres duos. Le jeu amène également une nouvelle escouade en la présence des Grindcore.
Tout le sel repose sur les différentes interactions entre les héroïnes, cela fait un peu visual novel déguisé. Sans être trop lourd, l’écriture joue beaucoup sur les différents stéréotypes parfois vus et revus, mais nous avons bien apprécié le délire avec les étudiantes américano-japonaises.
Le souci du mode scénario reste sa grande simplicité, pour corriger cela, les développeurs ont mis en place une série de trois défis par course, histoire de pimenter le tout. Réussir la totalité des challenges d’un chapitre vous permettra de débloquer de nouveaux objets à acheter dans la boutique. Et du coup, la durée de vie se trouve vite gonflée si vous voulez obtenir le 100 %. Et pour les plus acharnés, il reste le mode en ligne, avec des courses, qui peuvent être classées, contre trois autres joueurs.
Pour ce qui est des circuits, le titre ne se moque pas trop de nous en proposant sept circuits, mais qui comprennent chacun trois tracés différents. Pour le coup c’est une bonne idée qui évite au titre de se retrouver trop répétitif. Les environnements sont plutôt variés pour ce style de jeu. Et pour ceux qui en veulent, un mode contre la montre est disponible.
Si certaines pistes sont assez banales, d’autres vont innover un petit peu en proposant par exemple un bouton à toucher pour ouvrir une nouvelle porte, des cascades qui vous feront passer sous l’eau, ou alors les terribles murs gonflables qui vous feront rebondir en arrière.
Enfin, côté DLC, Kandagawa ne va pas vous inonder de contenus payants, d’ailleurs, vous recevrez Ryona et Ryobi de la série Senran Kagura en lançant le jeu la première fois. Le reste de la bande de Shinobi devra être débloquée via votre porte-monnaie, une trentaine d’euros pour huit personnages en plus.
Cet article peut contenir des liens affiliés