Kengan Ashura : Présentation et avis sur le manga de Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens
Pour les fans de mangas, vous n’êtes pas sans savoir que l’éditeur francophone Meian fait grossir son catalogue jour après jour, à une vitesse affolante. Entre les nouvelles licences acquises à un rythme effrénés et les suites qui s’enchaînent, il y a fort à faire par chez eux. Aujourd’hui, nous allons justement vous parler de l’une de ces acquisitions : Kengan Ashura.
Récemment, cette série de Yabako Sandrovich et Daromeon a connu une mise en avant importante en France grâce à l’adaptation animée de Netflix, qui compte actuellement deux saisons. Non sans rappeler un certain Baki de Keisuke Itagaki, la série de combats illégaux s’est terminée au pays du Soleil-Levant en 2019, comptant un total de 27 tomes, avec une suite intitulée Kengan Omega. Donc autant dire que Meian a du pain sur la planche avec cette licence !
Côté édition, l’éditeur se lance dans une seconde campagne d’abonnement, après le succès grandiloquent de Kingdom. Puisque la parution chez nous est revenue à la hauteur de celle au Japon, il était normal de voir cette formule, qui a fait ses preuves, être relancée pour une autre ambitieuse série.
Mais, dans tout ça, est-ce que Kengan Ashura vaut sa réputation ? Est-ce que cette série mérite sa place dans la bibliothèque de tout bon amoureux de mangas de baston ? C’est ce que nous allons vérifier ensemble.
Sommaire
ToggleAu coeur des combats clandestins
C’est en 2012 que sort Kengan Ashura au Japon. Porté par Yabako Sandrovich pour le scénario, cette série peut donc compter sur un artiste martial pour travailler sur l’écriture, tandis que Daromeon s’occupe du dessin. A l’édition, c’est Shô Kobayashi qui leur vient en aide, lui qui possède aussi un sérieux passé martial, ayant pratiqué pendant de très nombreuses années. Un très beau trio qui travaille sur cette œuvre prépubliée dans Ura Sunday, la revue qui accueille aussi l’adaptation manga de Persona 5.
Du côté du scénario, le lecteur est plongé dans un Japon contemporain, aux côtés de Kazuo Yamashita, un simple employé d’une grande entreprise qui enchaîne les difficultés avec son manager direct et qui entretient une relation très compliquée avec ses enfants. Lui qui est parent isolé, il ne parvient pas à gérer sa vie, et les choses ne vont pas s’arranger avec ce qu’il s’apprête à vivre.
Alors qu’il arpente les rues de sa ville, Kazuo tombe maladroitement sur un combat opposant un gigantesque homme à Ohma Tokita. Bien que plus petit et moins musclé, Ohma terrasse son adversaire en à peine quelques coups. Devant la violence de l’affrontement et l’adrénaline ressentie par le salarié, ce dernier se sent devenir un autre homme, juste temporairement. Un échange de regard avec Ohma le ramène finalement à la raison, lui qui doit retourner à sa vie plutôt minable.
Mais Kazuo n’est pas au bout de ses peines. Après un énième retard dans son travail, ce dernier est finalement convoqué dans le bureau du grand patron de son entreprise. Ce dernier s’attend à un licenciement, voire pire, mais se voit finalement offrir une opportunité en or : devenir le manager d’Ohma dans ce qu’on appelle « les combats Kengan ».
Ces combats sont apparus plusieurs siècles plus tôt. A l’époque, le Shogun décide de mettre en place des combats permettant aux marchands de régler leurs différents sans faire couler le sang de leurs confrères et éviter les problèmes en rue. Chaque marchand sélectionne un combattant pour prendre part à un affrontement sans merci. Une seule règle : gagner. Le vainqueur remporte les gains mis en jeu, quel qu’ils soient.
Ohma et Kazuo, pour le meilleur et c’est tout
Avec son intrigue simple, Kengan Ashura propose une immersion impressionnante dans l’univers des combats clandestins. Chaque affrontement y est d’une violence inouïe et aucun des combattants n’est en reste en matière de masse musculaire. Un seul personnage fait tache au milieu de tout cela : Kazuo Yamashita, le personnage principal. Ce dernier est petit, frêle, craintif. Il est le personnage atypique parfait à suivre dans un manga lui aussi terriblement à part.
Et si l’intrigue est portée par des combats rythmés et prenants, on peut aussi compter sur l’un des autres aspects importants de l’œuvre : son humour. Cet aspect tourne essentiellement autour de Kazuo lui-même. Ce dernier, capable de déformer son visage dans des proportions surprenantes nous offre moult situations comiques à mesure que sa surprise grandit. Ses réactions sont toujours excessives et sa place dans l’univers de Kengan Ashura est tout aussi hilarante que discutable.
Malgré tout, ces quatre premiers tomes, qui vont de la rencontre entre Ohma et Kazuo aux prémices du tournoi Kenga Ashura se lisent à une vitesse folle. Les personnages sont bien pensés, avec un Ohma étant la caricature même du combattant parfait, les auteurs jouant avec les clichés pour faire rire et accrocher le lecteur, tandis que les combats, qui permettent l’avancée du récit, apportent une identité particulière à l’œuvre.
Avec son univers très sombre, Kengan Ashura permet aussi de traiter d’intrigues secondaires tout aussi dérangeantes. La vengeance, la mort, la torture, tant de petites choses distillées à mesure que l’intrigue évolue, pour proposer un tout cohérent et addictif. Daromeon parvient d’ailleurs à rendre les échanges de coups dynamiques et très lisibles, ce qui est un plus indéniable compte-tenu de leur ampleur importante.
Faut-il craquer pour Kengan Ashura ?
Au final, Kengan Ashura est une œuvre prenante, parfois surprenante par son efficacité et sa simplicité. Cette série offre un bon divertissement, avec toujours le côté bourrin que l’on apprécie dans ce genre d’histoire. L’aspect sombre de l’univers étant d’ailleurs renforcé par cette violence exacerbée que nous proposent les créateurs.
Tout fonctionne très bien, avec un style visuel qui fonctionne et qui permet de laisser place à un peu d’humour entre deux situations critiques. Et, côté édition, Meian fait toujours son maximum pour proposer un travail de qualité, qui saura ravir ses fans comme les nouveaux intéressés uniquement par la présente série. Le papier est toujours épais, avec une couverture et un joli effet ajouté sur le titre. Chose déjà vue plusieurs fois chez l’éditeur et qui parvient toujours à nous séduire.
Dès lors, nous recommandons Kengan Ashura à tous les amateurs de mangas de baston, où l’adrénaline et les muscles qui s’entrechoquent sont au centre de l’attention. Avec un bon rythme, un scénario accrocheur et une dose d’humour, cette série saura sans aucun doute convaincre son lectorat !
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