Kingdom Come Deliverance II : On a pu poser les mains sur cette suite ambitieuse du RPG médiéval réaliste
Publié le :
Pas de commentaire
Rédigé par Fauchinou
Après un premier épisode qui a connu son succès auprès d’un public séduit par une aventure exigeante dans un univers médiéval réaliste, Warhorse Studios a vu grand avec Kingdom Come Deliverance II. Et même s’il reste encore du temps avant que cette suite ne vienne réchauffer nos chaumières l’hiver prochain, celle-ci a pu se montrer davantage à l’occasion de la Gamescom. D’une part avec une vidéo de gameplay de 25 minutes diffusée au cours du salon, mais aussi avec la possibilité pour nous de participer à une session manette en main.
Sommaire
ToggleUn RPG médiéval pas comme les autres
Il est tout de même bon de rappeler que Kingdom Come Deliverance premier du nom est une belle aventure qui a démarré avec de petits moyens, au point de voir le jour en grande partie grâce à un Kickstarter. Et puis un lancement quelque peu compliqué en 2018 a finalement donné place à un jeu marquant, compte tenu des moyens investis, jusqu’à la sortie d’une version Switch en mars dernier.
La grande force de Kingdom Come Deliverance, c’est sa volonté d’apporter une approche authentique, réaliste et exigeante d’un RPG à la sauce médiévale. Un personnage qui part de zéro et qui se développe en pratiquant, y compris la lecture, un système de combat assez rude à prendre en main, ou encore des sauvegardes possibles grâce à des consommables, il y avait de quoi surprendre. Une surprise dans le bon sens en voyant un titre désireux d’aller au bout de son idée, une démarche qui a amené de la fraîcheur dans l’univers des RPG.
Et puis en parlant d’univers, la représentation du royaume de Bohême dans sa période du XVe siècle était un gros point fort du titre. Le théâtre des événements du jeu, qui est un vrai territoire d’ailleurs, situé aujourd’hui en pleine Tchéquie, proposait un monde ouvert libre où régnait un climat géopolitique immersif. On y suivait le périple d’Henry, motivé par la vengeance, après avoir assisté à la mort de sa famille.
Une suite ambitieuse tout en restant fidèle à ses principes
Kingdom Come Deliverance II, c’est donc le même ADN, la même proposition d’authenticité mais en allant désormais plus loin. Fort d’un studio composé de 250 personnes, et avec Deep Silver derrière, Warhorse Studios a les reins solides pour bonifier sa recette.
On suit toujours Henry, lui-même toujours en quête de vengeance, dans un décorum qui n’a pas changé non plus, en notant tout de même que la surface du monde ouvert a doublé. Des intrigues encore plus développées et importantes, des améliorations visuelles, des villes encore plus vastes, dont une immense Kuttenberg, davantage d’armes pour faire couler le sang, et toujours autant de narration.
Mais la vie dans Kingdom Come Deliverance II ne sera pas toujours la scène des plus grandes gloires en nous prenant parfois à contrepied, et non sans humour, au sujet de nos attentes vis-à-vis des quêtes. C’est le cas de ce moment où l’on devra par exemple chercher un cadavre dans une fosse à purin. Henry en ressortira d’ailleurs avec une odeur nauséabonde, chose qui aura son impact. En effet, les PNJ réagiront et se permettront des réflexions, ce à quoi un bon bain mettra fin. Certes un peu dégoûtant, voici un bel exemple du sens du détail que compte apporter le studio.
Comme nous l’avons évoqué en introduction, nous avons pu nous essayer à une petite session. Précisons d’ailleurs qu’elle s’est déroulée entre les mains de quelqu’un qui n’a pas fait le premier opus. Trois principales phases de jeu ont pu être découvertes à l’occasion de ce hands-on. La première, représentant le tout début de notre temps de jeu, nous a fait rencontrer le maître d’armes Menhard von Frankfurst. Celui-ci nous propose un duel pour nous inculquer quelques techniques à l’épée.
Un premier contact réjouissant mais intimidant
Et le moins que l’on puisse dire c’est que le feeling de combat suit celui du premier opus. On ressent la lourdeur qu’implique un duel réaliste à l’épée, où on a l’impression que chaque décision compte. Matraquer la touche d’attaque ne sert évidemment à rien, mais rester trop longtemps sans donner de coup d’épée va vite nous acculer et nous mettre en situation défavorable. Il faut donc observer la posture de l’ennemi et modifier la nôtre parmi les cinq disponibles, que ce soit pour attaquer ou se défendre.
Difficile de mesurer le temps demandé pour que cette gymnastique plutôt exigeante rentre pour les débutants, mais il faudra assurément plusieurs combats pour ça. Que les néophytes se rassurent tout de même, Tobias Stolz-Zwilling, le PR Manager de Warhorse Studio, nous a indiqué que parmi les autres armes disponibles, des exemples comme le marteau nécessiteront moins de technique et se révéleront plus bourrins, en toute logique.
Ne cachons pas que, pour ce combat contre Menhard, nous avons plutôt pris cher pour le coup. Fort heureusement, quelle que soit l’issue de ce combat, un groupe de représentants de la loi locale nous a interrompu, l’occasion de nous confronter un peu à de la narration. Pour faire simple, le duel ne se déroulait pas selon les règles du coin, ce qui pourrait mettre Menhard en porte-à-faux. C’est alors que l’on peut couvrir le maître d’armes en disant que c’est nous qui l’avons provoqué.
Et, au cours de la conversation, on sera aussi amené à faire des choix, avec certaines options possibles uniquement en fonction de l’avancée de certaines stats comme le Charisme ou la Force. Aussi, un système de réputation auprès des factions nous obligera à peser le pour et le contre avant de répondre telle ou telle chose, puisque certains choix feront évoluer nos rapports avec lesdites factions. On dispose régulièrement d’un temps imparti avant de choisir, ce qui pousse à rapidement se décider. Voilà un jeu qui encourage à assumer ses choix, bien que des sauvegardes automatiques existent.
Toutefois, le silence est aussi une option. Dans le cadre de cette discussion d’ailleurs, nous pouvions tout à fait laisser Menhard se débrouiller tout seul, ce qui donnait une tournure résolument différente à la quête. Déjà la force de l’opus précédent, l’écriture des quêtes et leurs différents embranchements devraient donc accéder à un degré supérieur de profondeur.
Impression qui se dégage aussi du côté de l’ambiance du jeu. Clairement, les musiques, la ville de Kuttenberg et le comportement des PNJ garantissent une immersion des plus soignées. Chaque habitant semble faire sa petite vie et se déplace ou agit en fonction de l’heure de la journée et de sa « fonction ». Hélas, nous n’avons pas trop eu le temps de flâner en ville puisque Menhard avait une requête pour nous : aller voler une épée bien gardée et, si possible, sans tuer qui que ce soit.
Petit élément à souligner : du côté de la navigation, on ne nous tient pas vraiment la main. On dispose d’une map et d’une boussole, mais oubliez les marqueurs d’objectifs qui s’ajustent à chaque portion du trajet, ici il faut un peu plus se débrouiller. Et ne parlons même pas d’une éventuelle mécanique type « sens de sorceleur » de The Witcher 3, qui pouvait mettre en surbrillance les points d’intérêt.
Devant la zone où l’épée est maintenue cachée, plusieurs approches sont possibles. On peut s’en tenir à ce qu’a dit Menhard, en filant comme une ombre, ou bien on met le bazar en cherchant coûte que coûte l’arme. Là aussi, nous n’avons pas vraiment brillé. En optant pour la discrétion, une première chose nous a paru plutôt compliqué, malgré un bref tutoriel : le crochetage. Le procédé n’était pas hyper intuitif mais nous n’en tiendrons pas rigueur pour le coup, vu le court timing donné pour tenter de terminer la quête.
En cherchant un peu, on a réussi à trouver un autre accès. Seulement voilà, la maison était plutôt bien habitée et si les gardes sont plutôt patients en vous demandant de quitter les lieux, ils sortiront leur lame au bout de plusieurs secondes, si vous ne bougez pas. De plus, les « civils » présents remarqueront aussi votre présence et iront la signaler aux gardes. La moindre porte laissée ouverte par manque de vigilance attirera même l’attention des personnes à l’intérieur. Malgré de bonnes sensations de stress, l’approche n’a donc pas été évidente… et nous n’avons pas eu le temps de mettre la main sur l’épée. Ce n’est que partie remise !
Kingdom Come Deliverance II s’annonce comme une suite prometteuse avec le pari peu évident de contenter les nouveaux venus en assouplissant son approche, tout en faisant plus beau, plus fourni, et plus fort afin de satisfaire ses fans les plus chevronnés. Sortant d’une session aussi courte pour un titre aussi vaste, difficile d’en tirer une véritable première impression. En revanche, ce qui est certain, c’est que son univers et son souci de l’authenticité donnent sincèrement envie d’investir le temps nécessaire pour le dompter et l’apprécier.
Cet article peut contenir des liens affiliés
Date de sortie : 11/02/2025