Kingdom : Présentation et avis sur le manga de chez Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens
La semaine dernière, nous vous parlions de l’une des trois nouvelles licences lancées chez nous par Meian Editions : Les 7 Ninjas d’Efu. Mais cette fois-ci, plus question d’un Japon du XVIIe siècle. Non, nous allons nous tourner vers la Chine et son histoire emplie de récits historiques et épiques avec la plus grosse licence estampillée Meian : Kingdom.
La Chine, ce pays dont l’histoire est toujours peu connue chez nous. Certes, nous connaissons plutôt bien la période des trois royaumes, ses prémisses et son épilogue, mais pour ce qui est du reste, c’est une autre histoire. Après tout, le jeu vidéo ne s’est toujours concentré que sur cette fameuse période rythmée par les Wu, les Shu, les Wei ou encore les Jin. Dynasty Warriors, Romance of the Three Kingdoms ou bien Total War : Three Kingdoms, on ne compte plus le nombre de jeux qui traitent de cette période historique-là.
Au revoir donc les conflits entre Cao Cao et Sun Quan et bonjour une toute autre histoire. Nous voilà embarqués dans l’épopée de Shin, un paysan ou plutôt un esclave qui va voir sa destinée totalement changer grâce à un conflit qui a changé la face du berceau du confucianisme. Oui, nous vous parlons bien de la période des « Royaumes Combattants ». Une période dense, riche en information donc.
Et pour mettre tout cela en page, nous retrouvons Yasuhisa Hara, un mangaka né en 1975 au pays du soleil levant. Ses faits d’armes ? Aucun ! Kingdom est sa première œuvre de grande envergure. Et avec déjà autant de tomes parus, il va sans dire que la série vaut sûrement le coup d’œil. Notre avis à ce sujet ? Eh bien vous allez l’avoir tout de suite. En effet, l’éditeur nous a gracieusement déposé par La Poste la première box de la licence, à savoir les tomes 1 à 10.
Sommaire
TogglePlongée au cœur de la Chine des Royaumes Combattants
Kingdom, ce n’est pas l’histoire d’un manga qui débarque de nul part, un beau matin, car la chance a opéré. Non, pour en comprendre les fondements, il faut remonter en 2006, année où Yasuhisa Hara décide de se lancer dans l’aventure de la bande dessinée japonaise. Si l’auteur joue la carte de l’historicité mêlée à l’imaginaire que l’on connaît aux mangakas, cela n’en reste pas moins un pari risqué lorsque l’on sait la difficulté que peut représenter le traitement de données historiques.
En outre, notre dessinateur décide de resserrer encore un peu plus la cible de son œuvre en décidant d’en faire un seinen, cherchant ainsi à toucher un public averti et mature, à la recherche de sensations fortes et d’un scénario plus sombre. C’est alors que naissent Hyou et Shin, les héros du début de l’aventure Kingdom.
D’ailleurs, d’autres visages importants viennent rapidement se greffer à l’intrigue, jusqu’à créer des armées entières où le moindre figurant possède un nom, une identité et où plusieurs dizaines de personnages se partagent les rôles importants. Kingdom n’est alors plus une aventure suivant un seul héros mais bien l’histoire d’une nation toute entière, représentée à travers notre personnage central : Shin.
Bien entendu, qui dit manga militaire à fond historique dit aussi manque d’originalité. On suit le schéma habituel du « héros », que l’on peut retrouver décrit dans le monomythe de Joseph Campbell. Mais alors, pourquoi un tel engouement ? Tout simplement car Yasuhisa Hara va toucher son public avec d’autres éléments importants : une narration très bien amenée et orchestrée d’une main de maître, ainsi qu’une mise en scène incroyable lors des phases de combats et des moments de tension. Tension qui, soulignons-le, est palpable à tout instant du manga !
En effet, le mangaka nous sert une série pleine de rebondissements mais aussi de combats féroces. L’action est un élément central de cette œuvre, tout comme de l’époque dont il est question, il est donc normal de voir de nombreux affrontements apparaître. Et, comme l’intrigue se veut mature et difficile à prédire, le lecteur est rapidement entre deux chaises : prendre du plaisir à lire et s’inquiéter de ce que la page suivante lui réserve. Comme nous vous le disions plus haut, la tension est donc toujours présente et la sauce prend très bien.
Côté visuel, on sent qu’il s’agit de la première licence de grande envergure pour Yasuhisa Hara. Ainsi, Kingdom n’est pas parfait dans le dessin, mais l’on sent que l’auteur s’améliore de chapitre en chapitre. D’ailleurs, spoil, les dessins deviennent tout simplement splendides dès que l’on dépasse un certain nombre de tomes. Donc, on peut dire que le manga reste plus bon de ce point de vue-là. Surtout que, au milieu de cela, il se donne à fond pour nous proposer un dessin le plus détaillé possible, en jouant notamment sur le mouvement ou les décors.
De plus, ses personnages sont tous bien différents pour que le lecteur ne se perde pas face à l’un ou l’autre chara-design. Dès lors, disons que Kingdom reste très bon, malgré des débuts un peu en-deçà de ce que certains auraient pu s’imaginer.
Une première box bien remplie
Contrairement à ses autres séries, comme Egrégor ou encore Baltzar, Meian propose un abonnement très spécial pour Kingdom. En souscrivant à cet abonnement, les lecteurs peuvent recevoir quatre tomes de la licence tous les deux mois. Intervalle auquel sortent les nouveaux volumes chez nous. Peut-être les autres licences y auront-elles droit un jour ? Qui sait ?
En plus de cet abonnement, l’éditeur propose également une formule « Box » permettant aux amateurs de recevoir les dix premiers tomes. Sachez qu’il existe aussi une « Box 2 » avec les tomes 11 à 20 et qu’il y en aura sans doute une troisième avec les numéros 21 à 30. Mais nous parlerons de tout cela en temps voulu. Concentrons-nous pour l’instant sur cette première boîte, qui semble tout de même plutôt jolie au premier abord.
D’ailleurs, et on vous le disait déjà dans notre article sur Jormungand, mais le travail de l’éditeur est de très bonne qualité. Et quand en plus on sait que Kingdom est leur fer de lance, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose que la presque-perfection (à noter que la perfection n’existe pas, donc voilà). Le papier est souple, épais et l’impression est de très bonne qualité pour chaque page, chaque tome. Il s’agit donc de dix premiers tomes de très bonne facture que l’on prend plaisir à parcourir.
En outre, la box est elle aussi de très bonne qualité. Elle est épaisse, avec un carton résistant. Son noir un peu mat fait plaisir aux yeux et les illustrations apposées sur cette dernière sont elles aussi très bien exécutées. Sans parler de l’utilité importante de cette boîte, qui permet de ranger dix tomes dans un espace plutôt réduit. De quoi gagner pas mal de place dans une bibliothèque bien remplie !
Enfin, la beauté et l’utilité de la box mises de côté, l’éditeur offre une poignée de lithographies aux acheteurs. Ces dernières sont splendides et sont autant de petits éléments qui feront plaisir aux fans de la saga ou aux curieux qui veulent simplement s’essayer à cette œuvre récompensée du 17e prix culturel Osamu Tezuka en 2013. De quoi ravir tout le monde donc !
Faut-il craquer pour Kingdom et sa première Box ?
On se pose souvent la question de l’intérêt de se lancer dans une série aussi longue que Kingdom. Après tout, l’arrivée dans notre région d’une licence à plus de 50 tomes dans son pays d’origine peut faire peur. Il s’agit d’un investissement à long terme dans le temps, mais aussi en argent. Les sceptiques ont donc bien raison de se questionner.
Néanmoins, dans le cas de Kingdom, la question ne se pose pas. Compte-tenu de la qualité du scénario proposé et de l’envie mise par le mangaka dans son œuvre, l’hésitation n’a pas sa place. En plus de 50 tomes, l’intrigue a bien assez de place pour se développer et la qualité de la prestation de l’éditeur ne fait qu’ajouter à la nécessité de se jeter sur cette série.
En plus, le système de box permet de gagner pas mal de temps et d’espace, en recevant 10 tomes d’un coup. Cela évite de devoir commander les chapitres dès leur sortie et de recevoir un espace de rangement adapté en supplément. Et, si vous désirez quand même vous procurer les tomes dès leur sortie, le système d’abonnement mis en place permet de le faire sans trop se creuser la tête pour retenir les dates de sortie.
Acheter Kingdom sur AmazonEn bref, vu les multiples points positifs de la licence et les nombreux moyens d’y accéder que Meian a mis en place, il n’y a aucune raison de se priver de cette superbe aventure aux côté de Shin et de ses alliés.
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