Konosuba : Présentation et avis sur le manga de Meian
Publié le :
Pas de commentaire
Rédigé par Ludvig Auvens
Niveau mangas, il y a un genre que nous affectionnons tout particulièrement : le genre Isekai. Pour celles et ceux qui ne savent pas trop ce que représente ce genre (vous n’êtes alors sans doute pas un habitué de cette rubrique), il s’agit d’œuvres où le héros est transporté dans un monde qui n’est pas le sien. Ce monde peut, évidemment, être réel ou non, à l’image de ce que propose Sword Art Online, pour ne citer que celui-ci. Aujourd’hui, nous allons parler de l’une de ces œuvres : Konosuba, que j’ai eu le plaisir de parcourir tout récemment, au travers de ses quatre premiers tomes.
Dans celui-ci, le lecteur peut suivre Kazuma Satô, un adolescent qui, au Japon, serait considéré comme le pire des Otakus. Enfermé dans sa chambre à longueur de journée, ses relations sociales ne se comptent que via ses contacts au travers des jeux vidéo. Mais, un jour, ce dernier se décide finalement à sortir de chez lui. Et, ce jour-là, il aurait pourtant mieux valu qu’il reste chez lui. Mais avant de plonger dans l’univers de Konosuba, faisons une brève présentation de ce dernier. Comme de nombreux mangas, il s’agissait au départ d’un light novel, terminé en mai dernier (avec 17 tomes), ce dernier est l’œuvre de Natsume Akatsuki. Sa popularité croissante a valu à Konosuba moult adaptations, notamment en manga, en roman, ou encore en jeu vidéo. Du coup, on peut imaginer que l’on nous propose ici quelque chose de plutôt réussi. Voyons cela ensemble !
Sommaire
ToggleUne simplicité qui fait mouche
En sortant de chez lui, Kazuma est victime d’un accident entraînant sa mort. Plutôt clément, le destin l’envoie rencontrer Aqua, une déesse. Cette dernière lui propose d’être réincarné dans un autre monde que le sien, un monde aux fortes allures de RPG. Une véritable aubaine pour le jeune homme, dont c’est le genre vidéoludique favori. Oui, mais voilà, cette réincarnation n’est pas gratuite. En échange, il devra terrasser le roi-démon qui sévit sur place.
Pour un habitué du genre, le postulat de base est « c’est du vu et revu ». C’est certes vrai. Mais Konosuba fait partie de ces petites séries à la popularité relativement importante au Pays du Soleil-Levant. Son absence chez nous depuis toutes ces années devait donc être corrigée (on parle tout de même de plus d’une douzaine de tomes parus au Japon). Meian s’est chargé de réparer cet affront en publiant cette œuvre chez nous. Entre batailles loufoques, personnages hilarants et intrigue accrocheuse, l’éditeur a mis la main sur une licence qui devrait plutôt bien marcher sur la durée.
Dessiné par Masahito Watari, ce manga est avant tout une œuvre fidèle à son support d’origine, tout en ajoutant quelques scènes propres au présent medium. Avec son pitch de départ très basique, Konosuba tourne rapidement l’attention du lecteur sur d’autres éléments plus importants de son intrigue : l’humour omniprésent. Cet humour prend place immédiatement puisque Kazuma prend une première décision des plus étranges lorsqu’on lui propose d’emmener un objet de son choix dans sa nouvelle vie. Son choix se porte alors sur la déesse Aqua elle-même, qui n’a dès lors pas d’autre choix que de suivre l’aventurier dans sa nouvelle vie.
Entre blagues qui ne volent pas haut et autres moments tordants, Konosuba nous sert aussi un bon panel de personnages loufoques. Si Kazuma en tient déjà une couche à lui tout seul, Aqua vient renchérir avec son côté « je suis une déesse de kalitey ». Mais d’autres demoiselles viennent compléter le tableau, avec une femme-chevalier sado-masochiste (Darkness) et la magicienne Megumin qui est dotée d’une puissance incroyable mais qui tombe à court de mana à la moindre utilisation de SON (car elle n’en utilise qu’un) sort. Bref, l’humour est au rendez-vous, et omniprésent (mais ça je l’ai déjà dis plus haut. Je deviens vieux, je me répète.).
Un quatuor éclaté qui éclate
Ces deux aventurières viennent s’ajouter à notre duo déjà présent assez rapidement. Le quatuor alors formé peut partir en quête d’aventures. Des aventures qui sont tout ce qu’il y a de plus classiques et qui ne manqueront pas de rappeler de bons souvenirs à tous les amateurs de JRPG. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le comportement des différents protagonistes aide largement à rendre la plus simplissime des missions un peu plus épique (il suffit de voir la quête du nécromant pour le comprendre).
Mais, pour battre le Roi-Démon, Kazuma va avoir fort à faire. Entre Aqua qui ne sert à rien, Darkness qui tend un peu trop à se déshabiller et Megumin qui tombe dans les vapes une page sur cinq, il va falloir travailler dur pour être au niveau, surtout quand on sait que Kazuma n’est pas non plus l’aventurier le plus aguerri qui soit avec ses compétences plus que « discutables ». Et leur première mission, ce sera avant tout de savoir survivre avec leurs maigres revenus.
Mais, fort est de constater que le vaste univers proposé par Masahito Watari et emprunté à Natsume Akatsuki, couplé à l’absurdité des personnages et de certaines situations, suggère un potentiel indéniable pour la série. On parle tout de même de choux qui s’enfuient pour ne pas se faire manger, c’est quand même peu commun. Et, sur la longueur, il ne fait aucun doute que ce cocktail sera explosif et saura partager le lecteur entre fous-rires et moments épiques.
Mais tout cela n’est également possible que grâce à la patte artistique de Masahito Watari qui, bien que nous proposant des designs classiques et un découpage plutôt simpliste, est fidèle aux visuels proposés dans le light novel. Tout est donc assez propre, avec une mise-en-scène plutôt standard. Il faudra donc attendre de voir comment le mangaka se fait la main sur les tomes suivants avant de pouvoir donner un avis définitif et tranché sur son style.
Faut-il craquer pour Konosuba ?
Dans ces premiers tomes, Konosuba est donc tout ce qu’il y a de plus classique. Un Isekai misant sur l’humour pour faire mouche. Certains gags sont parfois discutables, d’autres hilarants et le mangaka est très fidèle à l’œuvre d’origine, ce qui est un très bon point. En effet, le scénario des light novels dont ce manga est inspiré s’est fait remarquer sur l’archipel nippon, ça met donc aisément en confiance.
Néanmoins, le style visuel tout aussi classique proposé par Masahito Watari permet au plus grand nombre d’apprécier ce qui est présenté. Si nous espérons voir ce dernier marquer un peu plus sa patte personnelle sur la longueur, ces premières histoires sont bonnes même si sans prise de risque. On saluera cependant le travail de Meian sur l’édition, qui jouissent de couvertures de qualité et d’un papier d’une facture tout aussi bonne.
Bref, Konosuba est intéressant et se laisse dévorer très rapidement. Nul doute qu’il en sera de même pour la suite. Reste à espérer que les gags ne s’essouffleront pas. Ainsi, nous conseillons cette série aux amateurs d’isekai humoristiques et d’univers teints d’éléments RPG, puisque c’est ce que Konosuba est, du début à la fin.
Cet article peut contenir des liens affiliés