Kunitsu-Gami : Path of the Goddess – On a joué à la démo, et on en sort très curieux
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Rédigé par Nathan Champion
Capcom se porte bien. Tellement bien, d’ailleurs, que l’entreprise nippone peut se permettre des choses que plus personne, exception faite des indépendants, ne se permet encore dans le milieu du jeu vidéo : prendre des risques. Ce qui se traduit ce mois-ci par la sortie d’une toute nouvelle licence, annoncée l’an dernier dans un triste mélange d’indifférence et de vague curiosité. Or, à l’approche imminente de la parution de l’étrange Kunitsu-Gami : Path of the Goddess, personne ne semblait encore bien comprendre de quoi il retournait vraiment.
Mais Capcom pense à tout, et on imagine que l’entreprise n’est pas complètement aveugle devant les questionnements des joueurs qui ont gardé un œil à demi ouvert en direction de leur nouveau jeu. Ainsi, nous avions droit, à trois semaines de la sortie dudit jeu, à une démo jouable nous montrant plus précisément, par l’expérimentation, de quoi Kunitsu-Gami : Path of the Goddess est fait. Une démo sur laquelle on vous invite d’ores et déjà à vous ruer si le titre vous interpelle. En attendant la fin de son téléchargement, on vous explique pourquoi notre curiosité s’est transformée en attente.
Note : Notre session de jeu nous a pris environ 1h20. Les images que vous trouverez dans cet article ont été capturées sur la version PlayStation 5 du jeu.
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Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Or la terre était informe et déserte, et il y avait des ténèbres sur la surface de l’abîme. On aurait aimé trouver autre chose pour aborder le scénario de Kunitsu-Gami, que de citer ouvertement la Genèse, mais il faut dire ce qui est : nous n’avions pas la moindre idée de ce dont il parlait avant de nous lancer dans cette démo, et nous n’avons aucune certitude supplémentaire à l’heure où nous grattons ces lignes. À dire vrai, cette courte session jouable débute de manière un peu abrupte, et on doute qu’il s’agisse bien du début du jeu au sens où on l’entend habituellement. C’est à croire qu’il manque le prologue, tout simplement.
Enfin ça, ou alors Kunitsu-Gami : Path of the Goddess ne propose pas de scénario à proprement parler, ce qui demeure parfaitement possible. On espère néanmoins se tromper, car le titre véhicule d’ores et déjà une imagerie très intrigante, que l’on devine la surface d’un univers fascinant auquel contexte et fil rouge ne pourraient que faire du bien. Cela étant, ne s’agissant que d’une démo jouable, rappelons le, il n’est pas temps de se questionner sur la portée scénaristique de cette œuvre, mais plutôt de préciser l’intérêt qu’il faut lui porter à sa sortie, dans quelques jours seulement. Et à ce niveau, autant être clairs, de notre côté les potards sont à leur paroxysme.
Parce que ce que nous retenons de notre petite heure et demie de jeu, c’est avant tout une impression, celle d’un concept simple amenant des déclinaisons de situations variées. L’impression d’être revenu une vingtaine d’années en arrière, sur une PlayStation 2 aux expériences plus modestes, jouissant d’idées fortes. Non, Kunitsu-Gami n’aura pas l’envergure d’un Dragon’s Dogma 2, l’intention de fédérer d’un Monster Hunter World ou la mise en scène d’un Resident Evil Village. En vérité, le titre de Capcom ne ressemble pas à grand chose dans le paysage vidéoludique contemporain, et nous ne sommes finalement guère surpris d’apprendre une collaboration avec Ôkami tant les deux univers nous paraissent pouvoir se rejoindre de par leur originalité.
Mémoires d’outre-tombe
Capcom nous avait annoncé un jeu d’action dans lequel la stratégie prendrait une place centrale, et à dire vrai, il semblerait que personne n’avait trop compris ce que l’entreprise voulait dire par là. Manette en mains, tout est beaucoup plus clair. Kunitsu-Gami nous place dans la peau d’un guerrier armé d’un sabre, dont le but est de protéger une jeune femme, que l’on suppose évidemment être la déesse indiquée dans le titre du jeu. L’aventure est découpée en niveaux, dans lesquels nous arrivons à deux, et dont il faudra atteindre l’arrivée en suivant l’un des chemins disponibles. Attention, car c’est là que cela se corse un peu.
La jeune femme, bien loin d’être une guerrière, purifie les zones qu’elle traverse, tâchées par un genre de malédiction derrière laquelle on devine parfois quelques Yokai. Pour la faire avancer, il faudra ainsi dépenser des points, acquis en déracinant le mal s’étant introduit dans les lieux. Ce qui se traduit par une quête de points d’intérêt, dans des environnements de taille variable, dont on peut déjà deviner une propension à viser une verticalité certaine. Ce faisant, on tombera parfois sur des villageois piégés dans des sortes de conques, et qui une fois libérés pourront rejoindre notre escouade. Il faudra alors leur attribuer un métier, qui leur conférera certaines capacités, et un rayon d’action.
Ainsi, le bûcheron sera un combattant au corps à corps, pouvant protéger une zone assez mince. L’archer, lui, pourra couvrir une zone plus vaste et sera plus fort face aux monstres volants, mais plus faible face aux autres. Vous comprenez l’idée. Or, si la journée vous ne risquez rien, et pouvez explorer à l’envie les niveaux, en récoltant tout ce qui peut l’être et en faisant réparer quelques parties du décors par vos villageois au besoin, la nuit c’est une toute autre histoire. Dès que le soleil a mis les voiles, les Torii, des portes mystiques en bois teinté de rouge (vous voyez certainement de quoi on parle) laisseront sortir toutes sortes d’engeances.
Des monstres aux capacités diverses, allant d’un simple rampant pas très dangereux, à une créature explosive pouvant infliger de lourds dégâts. C’est là que toute la dimension stratégique prendra son envol. Car si vous ne positionnez pas vos villageois, transformés en guerriers, d’une manière efficace, alors la jeune femme vous accompagnant a toutes les chances d’être la cible des attaques ennemies. Or, vous l’aurez deviné, si la barre de vie de ladite jeune femme tombe à zéro, c’est le Game Over. Bien sûr, dans le même temps, le personnage contrôlé par le joueur peut combattre lui aussi, ou bien donner des ordre à son escouade dans le feu de l’action.
Terres perdues
Après une petite heure et demie de jeu, nous sommes plutôt convaincus par la jouabilité induite par la partie stratégique. Pas forcément évidente à première vue, elle se prend finalement assez bien en main, et n’a rien de complexe à comprendre. Parce qu’on ne gère finalement que le placement et le métier de nos petits soldats, et à l’occasion on les soigne ou on les assigne à une tâche de reconstruction en journée. Vraiment rien de compliqué à ce niveau, et c’est une bonne chose. Car la nuit, cela se corse rapidement. Les premiers niveaux que nous avons pu voir étaient d’une simplicité évidente. Mais le dernier que l’on peut débloquer nous a donné un peu de fil à retordre, laissant à penser que le challenge sera au rendez-vous sur le produit finit.
Et quelque part, on l’espère, parce que le concept de Kunitsu-Gami : Path of the Goddess est intéressant, et peut certainement mener à des constructions de niveaux complexes. Par ailleurs, nous avons apprécié sa manière de récompenser le joueur, avec différentes pièces d’équipement, à condition que celui-ci s’investisse dans les niveaux. On devine un certain potentiel de rejouabilité aussi, puisque certains chapitres proposeront plusieurs routes, qu’il ne sera pas possible de toutes emprunter en une fois, et que différents objectifs parfaitement subsidiaires seront à cocher. Il est par ailleurs possible de refaire chacun des niveaux débloqués. En somme, même si sa proposition s’annonce simple (bien qu’on attende de découvrir plus en profondeur le fonctionnement de l’équipement et l’évolution de notre personnage pour en juger), Kunitsu Gami a l’air plutôt riche.
Reste le système de combat assez basique, proche d’un Beat’em All classique, qui nous a convaincu sur la forme, mais nécessiterait peut-être un plus grand nombre de coups (peut-être à débloquer ultérieurement) et des sensations un poil plus percutantes pour marquer durablement. En l’état, du peu que nous avons pu voir, le résultat est néanmoins satisfaisant, et on ne voit pas ce qui pourrait bloquer les joueurs, même ceux habitués aux expériences plus pêchues, comme Devil May Cry 5 histoire de rester chez Capcom.
Finalement, on ressort de cette courte session de jeu encore plus curieux qu’avant. Kunitsu Gami : Path of the Goddess est définitivement un titre intrigant, aux mécaniques s’annonçant simples mais permettant des constructions complexes, et au contenu qu’on devine assez riche. En l’état, on est surtout attirés par son univers qui mêle habilement folklore japonais et couleurs chatoyantes, le tout en n’étant pas désagréable à l’œil, notamment grâce au concours du solide RE Engine et d’une opposition jour/nuit qui offre deux types d’ambiances diamétralement opposés. Bien qu’en mode Qualité, nous ayons subit quelques chutes de framerate qu’on espère voir disparaitre sur la version finale. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, on a hâte d’en découvrir plus !
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Date de sortie : 19/07/2024