La Route d’où l’on ne revient pas et autres récits : Présentation et avis sur le roman de Bragelonne
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Rédigé par Ludvig Auvens
Si nous énonçons Andrzej Sapkowski, beaucoup d’entre vous réagiront immédiatement, reconnaissant ce nom au premier coup d’œil. Et quoi de plus naturel pour l’homme derrière Le Sorceleur, également connu sous le titre de The Witcher. Mais aujourd’hui, nous n’allons pas vous parler de cette licence devenue iconique dans le monde du jeu vidéo, et à la réussite plurimédia incontestable. Non, aujourd’hui nous allons vous parler de La Route d’où l’on ne revient pas et autres récits.
Cet ouvrage de Sapkowski est, comme toujours, édité chez Bragelonne, avec Caroline Raszka-Dewez à l’exercice de traduction. Un livre intéressant, qui coupe quelque peu avec les histoires des Geralt de Riv, même si l’une des séquences présentes dans ce bouquin traite tout de même de notre Sorceleur favori.
Mais si sa série phare cartonne à travers le monde, est-ce que cela veut dire que l’ensemble des écrits de l’auteur polonais sont du même acabit ? Nous allons tenter d’y répondre ici pour le présent ouvrage.
Sommaire
ToggleSapkowski à travers une multitude de genres
La première chose à savoir au sujet de La Route d’où l’on ne revient pas, c’est qu’il s’agit d’une compilation d’écrits dans lesquels Sapkowski s’essaie à plusieurs genres. Le lecteur peut ainsi découvrir l’auteur sous différentes facettes qu’on ne lui connaît pas forcément. Dans cette épopée épique digne de l’heroic fantasy, le créateur de The Witcher nous transporte avec humour à travers divers récits où un voleur, après avoir sauvé une vieille femme, se retrouve agressé par cette dernière. Ironique et quelque peu saugrenu, n’est-ce pas ?
Sauvé par une jeune femme suite à son passage à tabac du troisième âge, le voleur va alors faire face à une bande qui sème la zizanie dans la région. De quoi apporter d’emblée un peu d’action dont on sait que Sapkowski a le secret. Mais ce n’est pas tout, car outre l’action pleine d’hémoglobine et l’humour que l’on connaît à l’auteur, ce dernier a le bon goût de nous servir des dialogues riches, à la hauteur de ce que l’on peut lire dans ses autres romans. En bref, ça se lit avec beaucoup de plaisir.
Mais tout le livre ne se concentre pas sur un duo improbable, puisque d’autres nouvelles s’y trouvent. Le lecteur peut alors découvrir Les Musiciens, où l’intrigue affiche une pointe de modernité. Intrigue plutôt froide où meurtres d’enfants et chats traumatisés font bon ménage, cette séquence a tout pour plaire aux amateurs d’histoires à la frontière entre le polar et l’horrifique. Au diable la fantasy, et bonjour les notes lovecraftiennes où folie et retournements de situation sont foison. Une seconde approche surprenante mais néanmoins très agréable à parcourir.
D’ailleurs, ces inspirations prises dans l’univers d’Howard Phillips Lovecraft ne s’arrêtent pas à une seule nouvelle. D’autres, comme Tandaradei puisent dans l’univers horrifique de l’auteur du début du siècle dernier. Un délicieux Meltin’Pot de genres qui se savoure à mesure que les histoires s’enchaînent. Toutes haletantes, Sapkowski sait jouer avec son lectorat afin de lui faire vivre moult péripéties sans lui permettre de décrocher et de poser le livre sur sa table de chevet.
Des inspirations de plusieurs horizons
Mais les références et autres clins d’œil ne s’arrêtent pas au père de Cthulhu. En effet, Sapkowski nous montre tout son savoir en puisant ses décors dans ceux de notre monde, notamment d’Europe de l’Est (comme c’est le cas avec La Trilogie Hussite, par exemple). Sans parler de sa nouvelle aux couleurs des sorcières de Salem, qui nous narre une nouvelle vision rédactionnelle de l’auteur.
Et si par les références et les tons, il y en a pour tous les goûts, c’est aussi le cas des genres. Fantasy, horreur, science-fiction, Sapkowski nous propose beaucoup de choses en peu de temps, rendant à la fois la lecture fluide, mais aussi les pauses aisées puisque chacun peut décider de s’arrêter entre deux nouvelles (même si croyez-moi, ce n’est pas chose aisée). Et, par cet exercice, on peut s’apercevoir comme ce dernier maîtrise l’ensemble des sujets qu’il a décidé de traiter.
En outre, nous pouvons également saluer le travail de la traductrice. Travailler sur tant de sujets différents au cœur d’un même ouvrage n’est pas toujours évident, surtout quand le vocabulaire est aussi fourni que celui de Sapkowski.
A noter, également, que chaque nouvelle présente dans La Route d’où l’on ne revient pas et autres récits est accompagnée d’un avant-propos signé Andrzej Sapkowski. Cela permet au lecteur de mieux situer l’écrit dans l’œuvre générale de l’auteur polonais mais, parfois, aussi d’avoir le bagage nécessaire pour appréhender l’entièreté du contenu. C’est un petit plus à ne pas négliger.
Faut-il craquer pour La Route d’où l’on ne revient pas et autres récits ?
Si, à première vue, se plonger dans un recueil de nouvelles dont les textes ne se suivent pas peut paraître un exercice compliqué, ce n’est pas le cas de La Route d’où l’on ne revient pas. Ce recueil propose des textes certes indépendants, mais dont la lecture n’est pas complexifiée par la présence d’autres écrits en accompagnement.
En outre, les récits de Sapkowski sont toujours prenants et aucun des travaux ici présent ne fait exception à la règle. Chaque histoire est intéressante, immersive, et tous les types de lecteurs parviendront à y trouver leur compte grâce à la multitude de genres abordés et d’histoire racontées. Et ce, sans parler de la qualité de l’écriture de l’auteur qui n’est pas à démontrer.
Acheter La Route d'où l'on ne revient pas et autres récits sur AmazonAinsi, nous pouvons conclure cet article en mettant en avant la qualité globale de La Route d’où l’on ne revient pas. Pour les fans de Sapkowski, ce recueil est une véritable aubaine pour le voir proposer quelques nouvelles idées. Nous recommandons chaudement la lecture de cet ouvrage, pour les habitués comme pour les néophytes du style du polonais.
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