La saga GTA – Transgressions et visions de l’Amérique : Présentation et avis sur le livre de Third Editions
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Rédigé par Baylou
Third Editions nous a souvent offert de nombreux livres qualitatifs retraçant l’histoire de sagas très connues, de Dark Souls jusqu’à Red Dead Redemption en passant par Bioshock. Cette fois, c’est Mathieu Lallart, auteur à l’origine de Jeu Vidéo et Cinéma : Une question de point de vue, issu de l’École Supérieure d’Études Cinématographiques (ESEC) à Paris, qui nous conte l’histoire de la licence Grand Theft Auto, de son évolution jusqu’à ses multiples références en passant par ses nombreuses polémiques bien connues.
Son rapport à la violence, véritable exutoire pour certains joueurs, fait très régulièrement les gros titres et n’hésite pas à être brandi par les anti jeux vidéo comme cause de nombreuses violences aux Etats-Unis et plus généralement dans le monde entier. Or, tout n’est pas si simple que ça.
Sorti depuis le 16 juin dernier, La saga GTA : Transgressions et visions de l’Amérique vous propose de plonger de l’univers de la saga de Rockstar à travers ses 215 pages, de ses débuts en 1997 avec le premier opus jusqu’au dernier-né GTA V, sorti depuis déjà presque 7 ans. Alors qu’une grande frange de joueurs n’attend plus que le prochain opus, ce livre de Third Editions va vous permettre de plonger aux origines du jeu et de découvrir toutes les raisons de ce succès.
Sommaire
ToggleGrand Theft Auto et les polémiques
Les jeux vidéo ont été la cible préférée de pas mal de détracteurs depuis de nombreuses années, appuyant sur le fait que la violence vécue au sein d’un jeu vidéo serait reproduite par certaines personnes dans la vraie vie, et Grand Theft Auto a été très longtemps décrié, encore aujourd’hui. Et pour cause, même les développeurs ont joué sur l’immoralité du titre pour surfer sur la vague du scandale pour en écouler un maximum. Mathieu Lallart le rapporte dans La saga GTA, avec notamment l’utilisation d’une méthode plutôt originale durant la promotion du premier opus :
De nombreux journaux parlent de ce titre permettant à des enfants de commettre les crimes les plus abjects. Max Clifford nourrit les polémiques sans vergogne, faisant exprès d’inciter les journalistes à évoquer le jeu. Comme cela, au moins, même si c’est de façon négative, il est sûr qu’ils en parleront
Méthode qui a, pour le coup, été la bonne puisque la plupart des politiques contemporains et des médias se sont emparés de l’affaire pour en faire un véritable bouc émissaire de nombreux maux dont souffraient l’Amérique. Coup de génie, à la moralité douteuse, mais coup de génie quand même, qui aura eu comme conséquence de lancer la licence Grand Theft Auto sur les chapeaux de roues, et de lui permettre de devenir ce qu’elle est actuellement.
Plus tardivement, avec l’avènement du réalisme à la sortie de GTA III, où la vue de dessus a laissé place à une vision en 3D, rendant l’immersion du joueur encore plus importante. Et, aux polémiques, de devenir encore plus fortes également. Sorti quelques mois après les attentats du World Trade Center le 11 septembre 2001, avec les rumeurs sur le fait que les terroristes aient pu s’entraîner sur Microsoft Flight Simulator, Rockstar marchait sur des œufs, et l’heure n’était clairement pas aux jeux violents. Et pourtant, GTA III a finalement été le jeu le plus vendu de l’année 2001 aux États-Unis.
Une saga bourrée de références
Alors que l’auteur possède une formation en cinéma, on s’attend bien entendu à découvrir les nombreuses références de la saga GTA, notamment sur le plan cinématographique. Et l’oeuvre en est bourré, et quel plaisir de les découvrir. Passons l’évidence de l’immense clin d’oeil de GTA : Vice City à la série Miami Vice, notamment sur l’ambiance générale du titre, transpirant les années ’80, que ce soit au niveau du rendu de la ville qu’au niveau de l’ambiance sonore.
Possédant de nombreux easters eggs, la licence GTA n’a jamais cachée ses inspirations et ses clins d’oeils, l’occasion pour Mathieu Lallart d’en dévoiler quelques unes aux lecteurs. GTA vous place du côté des gangsters, de l’immoralité. Vous devrez tout faire pour échapper à la police, et effectuer des actes plus immoraux les uns que les autres. Côté cinéma, Le Parrain de Francis Ford Coppola ou bien les Affranchis de Martin Scorsese mettent en lumière cet archétype du gangster, qui bafoue plus d’une fois la morale.
Et que dire de Taxi Driver, qui vous plongeait dans le parcours d’un homme confronté à la violence new-yorkaise et à ce que la ville avait de plus sombre. D’ailleurs, un des protagonistes du premier opus de GTA s’appelait Travis. Une référence largement assumé, qui fait largement partie de l’inspiration de GTA. Toutes ses références ont souvent un point commun : une vision de l’Amérique plutôt sombre, où le rêve américain semble avoir pris un sacré coup derrière la nuque.
Faut-il craquer pour La saga GTA : Transgressions et visions de l’Amérique ?
Que l’on soit fan ou non de la licence Grand Theft Auto, tout le monde peut-être d’accord sur un point : la saga de Rockstar a clairement été un succès et a bousculé à sa manière le monde du jeu vidéo. Ses multiples références, au niveau cinématographique notamment, et sa façon de montrer le côté sombre de l’Amérique (mais également d’une partie de l’humanité), en font une licence culte, qui est loin d’avoir montré tout ce dont elle était capable.
Mathieu Lallart a su nous attraper à travers ce livre et vous saurez apprécier le travail de recherche au fil des pages. Alors, certes, ceux qui cherchent une bible exhaustive de la licence de Rockstar seront peut-être déçu, mais il ne s’agit pas là de l’objet de l’œuvre. Il s’agit avant tout de montrer une des visions de l’Amérique (dans ce qu’elle a parfois de plus sombre et de plus violent) que développe la série à travers ces différents opus, le tout dans un style et une écriture abordable, que tout un chacun pourra s’approprier. En bref, le pari est réussi, et les pages défileront à toute vitesse, tant les sujets abordés par Mathieu Lallart sont variés et passionnants.
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Date de sortie : 17/09/2013