Le co-créateur de Fallout, Tim Cain, revient sur l’explosion du marché des RPG portés sur l’action face aux RPG plus classiques
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Rédigé par Jordan
Sans jouer les vieux rabougris qui n’ont que l’éternelle ritournelle « c’était mieux avant » à la bouche, car il existe de rares exceptions comme Baldur’s Gate 3 ou Disco Elysium, on constate facilement que de nombreux RPG choisissent aujourd’hui de laisser la place à l’action plutôt que de mettre en avant d’autres qualités ou options moins portées sur la violence (même si celle-ci peut prendre plusieurs formes). Un phénomène qui n’est pas tout récent, et qui a fait l’objet d’une vidéo de Tim Cain, co-créateur de Fallout, relayée par PC Gamer.
L’action est plus simple à promouvoir
Cette vidéo fait suite à une question posée par un internaute, qui demandait à Tim Cain s’il pensait que les RPG AAA pourraient un jour revenir à une formule où la violence n’était plus la réponse par défaut pour faire face à toutes les situations. La réponse de l’intéressé met en lumière quelques évidences, comme le fait qu’un jeu tourné vers l’action a plus de chances de séduire un plus large public :
« En résumé, les entreprises créent des jeux – et en général des produits – que les gens achèteront. C’est tout. Cela signifie que les jeux qui se vendent le plus – et je ne parle même pas des meilleurs jeux, mais simplement de ceux qui se vendent le plus – détermineront les jeux futurs. C’est évident. Si vous avez une entreprise qui essaie de gagner de l’argent et qu’il y a un type de jeu qui se vend à des millions d’exemplaires et un autre qui se vend à 100 000 exemplaires, lequel allez-vous faire si les deux prennent autant de temps et d’argent à développer ? C’est pourquoi je dis aux gens de voter avec leur argent. »
Les action-RPG, ou du moins les RPG qui sont davantage tournés vers le frénétisme du combat, sont effectivement plus fréquents sur le marché aujourd’hui, et selon Tim Cain, cela s’explique aussi par le fait qu’ils sont plus simples à promouvoir :
« Les jeux d’action se vendent généralement très bien, et je veux dire par là que les RPG d’action se vendent mieux que les RPG classiques, même s’ils sont tous deux violents. Il est également plus facile de commercialiser ce genre de jeux. Lorsque vous regardez une bande-annonce et que vous voyez des gens faire des choses – sauter, grimper, tirer, frapper – on a l’impression de se dire : « Whoa ! Regardez tout ce que vous pouvez faire dans ce jeu » […] Il est difficile de montrer les autres choses. Comment montrer que ce jeu a une très bonne histoire ? Comment montrer qu’il a des dialogues fantastiques ? Comment faire cela dans une bande-annonce qui ne dure que 15 ou 30 secondes ? »
Ce discours qui pourra peut-être paraître un peu trop limité est surtout né de la propre expérience de Tim Cain, qui a souffert de ces questionnements lors du développement de The Outer Worlds. Il explique qu’Obsidian a eu du mal à mettre en avant les aspects qui ne relevaient pas de l’action lorsqu’il s’agissait de communiquer sur le jeu.
Il rajoute également qu’il ne pense pas que les jeux sans combats ne se vendent pas bien, simplement que ceux qui se focalisent dessus se vendront davantage. Un discours qui se termine en déclarant que c’est au public de voter avec son portefeuille pour que les RPG AAA un peu moins portés sur la castagne redeviennent plus présents.
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