Le Serment de l’Acier : Présentation et avis sur la BD de Drakoo
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Rédigé par Ludvig Auvens
Aujourd’hui, nous revenons dans un style tant apprécié de la communauté francophone : la bande dessinée. Cette fois-ci, nous prenons la direction de Drakoo afin d’y découvrir le premier tome de Le Serment de l’Acier, que l’on doit au duo Gwenaël Marcé (scénario) et Elisa Ferrari (dessin). Et vu que cela fait près de six mois depuis la dernière fois où nous vous avions parlé de BD au même format que celle-ci (c’était avec Stranger Things), autant dire que nous sommes heureux d’avoir mis la main sur cette petite nouveauté !
Du long de ses 48 pages, le premier tome de cette série prévue en deux volumes nous plonge dans un pays qui panse difficilement ses plaies après une guerre civile ayant impliqué l’ensemble des peuples qui y vivent. Le lecteur y suit Estèla Ascensal, une jeune auxiliaire de la garde aux capacités singulières.
Sur le papier, cette BD est prometteuse et le duo a déjà brillé à plusieurs reprises ensemble ou séparément. Mais on le sait, une réussite peut être passagère et la qualité d’une série ne va pas forcément se refléter dans ses petites sœurs. Alors, ce Serment de l’Acier, nouvelle réussite ou dilogie à mettre au placard ?
Sommaire
ToggleUn double point de vue enrichissant
D’emblée, ce premier tome nous met dans le feu de l’action. En effet, les premières pages nous font assister à l’assassinat de l’un des héros du conflit dont nous vous parlions en introduction. Ni une ni deux, Estèla et ses capacités à part sont réquisitionnées pour prendre part à l’enquête sur la mort de ce dernier. Ces premiers pas dans cet univers sont alors ponctués par la présentation de moult personnages qui joueront leur petit rôle, comme le père adoptif de la jeune femme, maître-chien de la garde.
Mais là où l’on aurait pu s’attendre à un scénario couloir (logique pour une histoire en deux tomes) emboîtant le pas à la jeune femme à la chevelure d’argent, la BD prend très vite la direction d’un autre personnage : Aelis Mendigal. Cette dernière est une ancienne combattante, qui quitte justement la ville que le début de l’histoire prenait pour décor. Cette dernière doit retrouver un scribe disparu à l’autre bout du pays. Et son voyage ne se fera pas seul.
Non, plutôt que de n’offrir que deux points de vue pour deux personnages importants, le duo à l’œuvre ici implique également un peuple de voyageurs qui accompagneront Aelis sur une partie de son voyage. Le lecteur peut alors découvrir pléthores de personnages et de cultures condensés en un petit livre de moins de cinquante page. Car oui, ces gens du voyage ont eux aussi leurs intrigues internes qui peuvent être découvertes tout au long de la lecture.
Dès lors, nous plongeons dans plusieurs histoires parallèles, où d’un côté nous découvrons les bas quartiers de la ville de Torrède et ses coupes-gorges, tandis que de l’autre nous dévorons les paysages du Vaste Pays en compagnie d’une troupe de marchands et voyageurs amicaux et accueillants.
La méfiance est votre pire ennemi
Cette série et son intrigue fantasy aux allures policières ont donc bien des choses à nous montrer. En suivant les deux points de vue, on remarque rapidement que le cadre imaginé par Gwenaël Marcé est réfléchi et que la construction de ce dernier s’est faite en prévoyant correctement les différents éléments qui caractérisent son histoire. Sans compter que les informations liées au monde sont éparpillées à travers son récit, sans perdre le lecteur ni le laisser sur sa faim !
Évidemment, ce parallélisme entre plusieurs vues n’est pas innocent. Le scénariste nous sert ainsi une intrigue portée par deux personnages diamétralement opposés mais dont les deux objectifs vont finir par se rencontrer. Si l’une enquête sur la mort d’un héros de guerre et l’autre sur la disparition d’un scribe, il est plus que probable que le second tome nous montre à quel point ces deux histoires sont liées, elles qui le sont déjà par le statut social des victimes et leur implication dans le jeu politique d’après-guerre du pays.
Mais si l’intrigue est très intéressante, les deux femmes imaginées par Gwenaël et imagées par Elisa le sont tout autant. Si Estèla fait encore montre de nombre de mystères, Aelis s’ouvre à nous comme un bon livre et les deux personnages sont suffisamment intéressants et attachants pour que l’on s’intéresse à ce qu’elles vont bien pouvoir découvrir et à ce qui pourrait bien leur arriver dans la suite.
Et, qui dit situation post-conflit armé dit forcément conflits, non ? En tout cas, ce n’est pas le cas dans Le Serment de l’Acier car le duo parvient à servir une intrigue prenante sans verser dans l’action surabondante. L’ouvrage est plus posé, rythmé par moult dialogues et quelques échanges plus musclés, mais sans jamais tomber dans le vrai bain de sang. Non, le plus grand danger ici est la méfiance et le climat hostile qui pèse sur tous les personnages tout au long du tome. Et le poids de cette hostilité est palpable, un vrai régal à la lecture !
Faut-il craquer pour Le Serment de l’Acier ?
Outre l’excellent travail de Gwenaël, il faut aussi mettre en avant celui d’Elisa, dont la patte graphique est incroyable. Son trait semi-réaliste rend honneur à l’imaginaire du scénariste toulousain et nous sert quelques surprises visuelles des plus plaisantes. En effet, le tout est très détaillé, que cela soit dans les décors où dans les personnages.
Personnages qui, rappelons-le, se montrent très bien pensés, avec une personnalité propre qui donne envie d’en découvrir plus à leur sujet et de les suivre jusqu’au bout du monde. Mais peut-être que le travail de mise en couleur d’Axel Gonzalbo aide aussi à cela ? Allez savoir.
Acheter Le Serment de l'Acier sur AmazonQuoi qu’il en soit, Drakoo édite ici une sympathique bande dessinée. Les amateurs de jolies et courtes séries y trouveront sans aucun doute leur compte. Le scénario est intéressant, les personnages attachants et le style graphique sait plaire à la rétine. Bref, aucune raison de vous en priver !
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