Les Fourmis : On a pu jouer 1 heure au jeu tiré du livre de Bernard Werber, voici nos impressions
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Rédigé par Fauchinou
Habitué aux BD franco-belges et autres licences chères à notre enfance, Microids ne s’est pas toujours exclusivement cantonné à ce genre d’œuvres. Les Fourmis, un des romans les plus connus de l’écrivain toulousain Bernard Werber, et déjà cible de l’éditeur français par le passé, refait l’objet d’une adaptation sur PC et consoles. Entre exploration, tactique et stratégie, le titre développé par les rochelais de chez Tower Five intrigue, et c’est pourquoi nous avons pu l’essayer pendant une heure, aux côtés de Matthias Varlet, le game designer du studio.
Une adaptation qui a belle allure
Ce n’est donc pas la première fois que Les Fourmis est adapté en jeu vidéo. En 2000, et déjà sous la houlette de Microids, nous avions eu droit à un jeu de stratégie en temps réel nous laissant contrôler ces petites colonies pour les mener à la victoire. Alors, lorsque, 24 ans plus tard, l’équipe de Tower Five a été désignée pour s’occuper non pas d’un remake mais d’une toute nouvelle adaptation du roman, les ambitions ont bien sûr été revues à la hausse, et ce malgré la petite taille du studio.
Premièrement, cette ambition se situe du côté de l’aspect visuel. Les Fourmis fait partie, avec Flint : Treasure of Oblivion, de la véritable première vague de jeux de l’éditeur français à tourner sous Unreal Engine 5, et ça se voit. Se déroulant dans la forêt de Fontainebleau, la volonté de pousser le photoréalisme se ressent aussitôt. Les reflets de l’eau, l’éclairage ou encore la qualité globale des textures, on doit dire que graphiquement et de ce que l’on a vu, le jeu affiche un très beau visage. Une impression qui marche aussi bien en plein air que dans les grottes, plus sombres et porteuses d’une atmosphère différente.
Deuxièmement, l’enjeu se situe aussi du point de vue du gameplay puisque Tower Five a pour objectif de rendre parfaitement jouable à la manette un STR (jeu de stratégie en temps réel), un genre surtout propice au clavier-souris. Matthias Varlet nous a souligné tout le challenge que cela représente, mais que l’expérience récoltée sur un de leurs jeux précédents, Lornsword Winter Chronicle, a bien préparé le studio à cette mission.
Les Fourmis, version vidéoludique, c’est l’histoire de 103 683e (ou 103e), une fourmi lancée dans un périple pour mener sa colonie vers la prospérité en la protégeant des autres espèces et en étendant son territoire. Pour les fans du roman, on suit donc toujours la même fourmi au cours d’événements qui, sans trop de spoil pour les autres, se situent dans l’une des zones d’ombre laissées par le livre. Il ne s’agit donc pas d’une réappropriation d’un pan de l’histoire existante, ni d’une suite ou autre. Quoi qu’il en soit, pour ces fourmis il y a du pain sur la planche et nous avons pu tester trois types de mission dessinant les contours de ce que proposera le jeu complet.
Trois grandes phases de jeu décomposent donc le gameplay de Les Fourmis : l’exploration, la tactique, et la stratégie. Nous nous baladons dans des zones ouvertes et pouvons discuter avec des PNJ prêts à nous confier des missions. Nous contrôlons 103e à la troisième personne, et sa maniabilité est bien la première chose qui nous intrigue. Comme toutes les fourmis, elle est capable de poser ses pattes sur quasiment n’importe quel élément de l’environnement, permettant une exploration très intuitive et libre. L’exploration est d’ailleurs le premier type de mission auquel nous nous sommes confronté.
De la stratégie pour toutes et tous
Dans cette phase de jeu, le but est de profiter de cette capacité de se déplacer librement à travers différents objectifs. Pour notre session, il a fallu rattraper des lucioles dans une grotte. Ces dernières étant peureuses, à notre approche elles s’enfuient. À nous d’aller vite en utilisant le sprint, à moins qu’il ne soit plus judicieux de leur sauter dessus depuis les hauteurs. En plein vol, 103e bénéficie d’ailleurs d’un air control, permettant de soigner son atterrissage. Bien que très libre, il faut avouer que le maniement de notre héroïne nécessite un petit temps d’adaptation, en sachant qu’il y a aussi une légère gestion de l’endurance à prendre en compte. Pour les collectionneuses et collectionneurs, nous avons aussi pu tomber sur des « artefacts » humains, ici une pièce de monnaie, que l’on peut scanner en se baladant dessus.
Deuxième type de mission, et on progresse doucement vers le cœur du jeu : les missions tactiques. Pour la nôtre, il nous a été demandé, dans un temps imparti, d’escorter un escargot d’un point A à un point B en faisant attention aux insectes adverses. Plusieurs éléments nous ont été introduits ici, l’occasion de constater que, effectivement, la maniabilité à la manette se pratique facilement. D’abord, la désignation et le placement des troupes. Avec les gâchettes, on sélectionne la troupe sur laquelle on veut agir, et maintenir les deux en même temps sélectionne tout le monde. Ensuite, en visant, on les fait se déplacer où bon nous semble. Autre mécanique, nous disposons de « pouvoirs » permettant de booster les troupes, comme une protection face aux ennemis ou bien une vitesse d’attaque améliorée. Et puis il y a tout simplement les affrontements, basées sur le rapport de forces Pierre-Feuille-Ciseaux, où il est préférable de jouer sur les vulnérabilités.
Enfin, nous avons pu amorcer une bataille stratégique. Là, vous disposez d’une base qu’il faut entretenir pour espérer faire tomber celle de l’ennemi. Plusieurs couleurs symbolisent les différentes fonctions disponibles. Les icônes rouges concernent directement vos troupes, et vous pouvez notamment les faire évoluer. Les violettes concernent la défense, avec par exemple des tourelles. Les bleues représentent les « pouvoirs » dont nous avons parlé juste avant. Pour les vertes, il s’agit surtout des informations dont vous pourrez disposer sur la minimap (qu’il faudra justement débloquer au préalable). Dernière couleur, l’orange, représente notamment vos ressources, dont le bois et la nourriture, essentielles au développement de votre base.
Ensuite, eh bien il faut partir à la recherche d’autres nids (et donc d’autres bases secondaires) pour se renforcer tout en éliminant les éventuelles armées neutres, comme les gendarmes. Gendarmes appelés ici « diables cherche-midi », un autre de leurs noms, pour des raisons assez évidentes, comme nous l’a confié en souriant Matthias Varlet, pour la petite anecdote. Pendant votre setup, l’armée principale ennemie est en attente, mais une fois passé un certain point la bataille se lance et c’est là que vos efforts et vos décisions porteront leurs fruits (ou pas). Notez qu’il est assez amusant d’observer les comportements des différents insectes ou encore leurs animations de bagarre. Certains volent même dans les airs en périssant et, une fois une faction vaincue, tout le monde s’éparpille dans la nature. Un vrai sentiment de vie grouillante (mais pas dégoûtante) se dégage de chaque type d’insecte, ce qui renforce le rendu agréable de ce qu’il se passe à l’écran.
Au terme de notre petite heure de jeu, il faut reconnaître que Microids, via Tower Five, semble plutôt bien parti pour nous proposer une aventure intéressante et qui a fort belle allure graphiquement. Surtout, elle devrait apporter de la fraîcheur au catalogue de l’éditeur français et, plus notable encore, cette formule tactique-stratégie à la manette paraît capable d’accueillir un public peu voire pas habitué à ces genres. Les expérimentés ne devraient pas être en reste non plus puisqu’on rappelle que du multijoueur sera prévu, et le scénario, étalé sur une soixantaine de missions et se déroulant au fil des saisons, apportera ses petites subtilités de gameplay de temps en temps. Comme d’habitude à la sortie d’une preview, à voir si Les Fourmis saura renouveler l’expérience heure après heure, mais c’est une sortie à surveiller. Le titre arrivera le 7 novembre sur PC, PS5 et Xbox Series.
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Date de sortie : 07/11/2024