L’histoire de Rare – Volume 1 : Notre avis sur le livre de Pix’n Love
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Rédigé par Ludvig Auvens
Nombreux sont ceux à connaître les noms Donkey Kong, GoldenEye, Banjo–Kazooie. Ces derniers sont trois grands noms de l’histoire du jeu vidéo et, après Sonic The Hedgehog, autre grand nom du milieu, nous allons nous intéresser au studio derrière les trois précédemment cités. Ce studio s’appelle Rare et nous avons sous la main un chouette « petit » bouquin qui traite de son histoire. Estampillé Pix’n Love, cet ouvrage nous décrit la folle aventure d’un studio qui a perdu de sa notoriété mais qui n’a pas pour autant disparu.
Dans ce livre, nous suivons Régis Monterrin afin de découvrir comment le studio a été fondé et s’est installé dans la petite ville de Twycross. Dès lors, l’ouvrage retrace un bout d’histoire en nous faisant une petite visite guidée de quelques années, de 1982 à 1996, au cœur d’un studio qui n’a pas manqué de se faire remarquer du fait de sa complicité surprenante avec le géant nippon Nintendo.
Ensemble, nous allons tenter de voir si cette aventure historique vaut la peine d’être vécue. Nous avons parcouru l’ouvrage et nous allons en faire état, tout en vous disant si le journaliste de JVC a su faire honneur, par son livre et sa plume, à la réputation d’un studio mythique ainsi qu’à un éditeur de qualité. Alors, on achète ? Ça vaut le coup ? Qu’est-ce qu’on y trouve ? Répondons-y tout de suite !
Sommaire
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Sachez-le d’emblée, Rare est un studio un peu à part. Il a été créé par les frères Stamper, déjà expérimentés dans le milieu grâce à une autre entreprise : Ultimate Play the Game. Les deux hommes étaient d’ailleurs déjà connus pour leur implication dans le monde du jeu d’arcade. C’est donc avec un gros bagage d’expérience que le studio allait pouvoir être lancé. Autre originalité ? Les studios étaient installés dans une ferme perdue au cœur d’un petit village du comté de Leicestershire.
Dans son ouvrage, Régis Monterrin va donc s’intéresser à l’ascension de ces deux frères et présenter l’arrivée du studio dans le milieu. Dans ce premier volume estampillé Pix’n Love, nous pouvons donc suivre les deux frères de 1982 à 1996, voyant leurs travaux dans le monde brûlant de l’arcade, leur premier label ainsi que la fondation de Rare et sa relation plus que prolifique avec Big N (Nintendo). Dès lors, le bouquin s’arrête à l’aube de la sortie de la Nintendo 64 et de l’ère des succès du studio.
Au travers de ses quelques 288 pages, l’auteur nous explique comment deux frangins se sont retrouvés à travailler ensemble, à donner leur chance à des jeunes à peine majeurs et l’ambiance qui régnait au sein de l’entreprise. Comment ces derniers étaient traités, ainsi que la dualité chance/malchance qui gravitait autour de chaque personne recrutée pour venir grossir les rangs d’une machine à produire de la qualité pour un constructeur nippon encore grandiose aujourd’hui, mais bien plus exigent encore à l’époque.
Bien entendu, l’auteur ne sort pas toutes ces informations de son chapeau. Non, il se repose plutôt sur moult entretiens exclusifs avec d’anciens membres du studio, au cours desquels ces derniers se sont confiés sur leur environnement, leurs occupations pendant et en dehors de leurs heures de bureau et surtout sur la quantité impressionnante d’heures supplémentaires que ces derniers prestaient chaque jour. On se plaindra du crunch de nos jours, mais les employés de Rare à l’époque semblaient déjà en souffrir ! Et ce n’est pas parce que certains employés voient cela positivement car « ils créent un produit de qualité » qui va rendre la pratique plus agréable.
Détour par l’entente avec Big N
Outre ces interviews exclusives, qui comprennent également quelques coups de gueule de la part d’anciens collaborateurs, le livre revient aussi et surtout sur ce qui a fait la légende du studio, à savoir sa manière de repousser toujours plus les limites des consoles sur lesquelles apparaissaient leurs jeux. Si les frères Stamper ont su faire preuve d’ingéniosité pour se faire remarquer, c’est surtout le destin qui a voulu les mettre sur le devant de la scène, en faisant en sorte que Nintendo leur propose un contrat d’exclusivité, rien que ça !
Car oui, si le studio est aujourd’hui la propriété de Microsoft, il ne faut pas oublier que les premiers grands faits d’armes de Rare se trouvent sur Super NES. Car, ne l’oublions pas, c’est à eux que l’on doit l’exceptionnelle trilogie Donkey Kong Country qui est sorti sur la console 16 bits de Big N. Mais, outre l’ingéniosité du duo à la tête de l’entreprise, il ne faut pas oublier que tout cela n’aurait pas été rendu possible sans un solide compte en banque… en témoigne l’astuce utilisée par le studio pour faire reluire de mille feux leurs titres et en mettre plein la vue à la concurrence.
Cependant, le livre de Régis Monterrin s’attarde aussi sur des titres moins connus mais qui montrent malgré tout le talent qui était présent au sein du studio. Ainsi, l’auteur fait le tour des adaptations issues du cinéma et de la télé sur lesquelles les équipes du studio se sont attelées. On trouve par exemple Roger Rabbit ou encore Sesame Street. Après tout, si les inévitables du studio font encore résonner leur nom aujourd’hui, il ne faut pas oublier, qu’à l’époque, ces adaptations étaient bien utiles pour remplir efficacement les caisses du studio !
Et, puisqu’il faut bien une fin à tout, le livre s’arrête de façon magistrale sur le grand succès du troisième opus de Donkey Kong Country et son adaptation sur GameBoy. Cette première moitié du périple s’arrête donc, mais ce parcours s’est fait sans embûche, l’écriture étant accessible et plutôt bien tournée tandis que le contenu lui est d’une qualité indéniable. Sans compter le travail de Pix’n Love, qui fournit une copie plutôt bonne avec un ouvrage résistant, complet et ponctué d’une première de couverture tout à fait sympathique.
Faut-il craquer pour l’histoire de Rare ?
Si vous êtes féru de culture vidéoludique, vous ne pouvez pas faire sans connaître Rare. Comme nous le disions plus haut, ce studio fait partie de ces quelques élus qui ont participé à la création de licences cultes. Dès lors, posséder un ouvrage retraçant l’histoire d’une telle entreprise, de ses débuts à nos jours, en passant par ses moments de doute et en mettant en lumière ses zones d’ombres est en quelque sorte nécessaire à toute bonne bibliothèque traitant du sujet du jeu vidéo.
De plus, il est très intéressant de voir comment une entreprise datant du début des années 80 et ayant connu son apogée dans les années 90 a bien pu laisser une emprunte indélébile dans l’industrie. Après tout, il existe encore aujourd’hui de nombreuses licences qui tentent tant bien que mal de fournir une copie aussi bonne que les titres de l’époque de Rare, en copiant un peu leur recette, tant du côté des mécaniques que du visuel.
Acheter L'Histoire de Rare sur AmazonAinsi, nous pouvons conclure en disant que l’Histoire de Rare est avant tout une œuvre informative qui comble son rôle à la perfection. Le tout est présenté dans un beau livre et écrit d’une plume tout ce qu’il y a de plus agréable. Un chouette bouquin à posséder, même s’il ne faut pas oublier qu’un volume 2 est également de la partie !
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