Little Big Adventure – Twinsen’s Quest : Nos impressions après une petite heure sur le remake du jeu d’action-aventure français de 1994
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Rédigé par Fauchinou
Les projets visant à remettre la licence Little Big Adventure sur le devant de la scène avancent doucement. Si le second opus est le plus populaire des deux, il est logique de voir d’abord le premier subir les travaux d’une refonte sous le nom de Little Big Adventure – Twinsen’s Quest. En cours de route, le développement a vu débarquer le soutien de Microids, ce qui a permis au studio [2.21] d’aborder un peu plus sereinement les choses. Après avoir joué environ 45 minutes au tout début du jeu, en compagnie du CEO du studio, Benoît Limare, voici ce que l’on a pu en penser.
La modernisation d’un titre original aux articulations rouillées
Notre session sur Little Big Adventure – Twinsen’s Quest démarre au tout début de l’aventure, sur l’Île de la Citadelle, alors que Twinsen, le héros du jeu, tente de sauver sa sœur Luna prise en chasse par des gardes. Il y parvient mais fini par être lui-même prisonnier. Nous prenons le contrôle du personnage dans sa cellule et devons faire en sorte de nous échapper. Première chose à préciser immédiatement : l’amélioration des déplacements.
Le jeu original avait des contrôles de type tank, façon Tomb Raider ou Resident Evil, où l’on n’avançait qu’avec la flèche du haut tandis que les autres directions faisaient pivoter le personnage. Là, on bouge librement Twinsen, rendant les déplacements bien plus agréables. Idem concernant la caméra qui suit désormais le personnage, contrairement aux plans fixes en 1994. Tout cela peut paraître normal pour un remake, mais il est important de notifier ces changements bienvenus.
Ensuite, et après avoir quitté la cellule, on comprend aussi que la prudence sera de mise puisque des alarmes sont disposées un peu partout, et une alerte activée est synonyme de redémarrage en repartant de la cellule. Un point qu’il faut garder en tête au moment d’affronter les gardes et infirmiers du coin, lesquels sont susceptibles de lâcher des clés nécessaires à l’ouverture de portes pour progresser. On voit d’ailleurs assez rapidement le côté puzzle-game déguisé, y compris dans les séquences d’action, où il faut s’occuper de certains gardes en priorité, sous peine de faire retentir l’alarme.
On s’est fait prendre deux ou trois fois, et là aussi le côté exigeant régulièrement souligné par les personnes ayant joué à l’original se ressent, même si assoupli de fait par le gain de maniabilité. Finalement sorti de la cellule, Benoît Limare nous indique que nous avons loupé la carte de la zone dans la prison. Elle est récupérable plus tard, mais cela complique théoriquement la manière de se repérer.
Cela révèle à notre sens une autre forme d’exigence, et assez représentative de l’époque : celle qui nous demande d’être attentif et curieux vis-à-vis de notre environnement. Des notes à consulter, des objets à récupérer, des PNJ avec qui discuter, pas mal d’éléments affichent des icônes signalant que l’on peut interagir avec. Et l’on passe facilement à côté de ceux-ci si on ne s’en approche pas suffisamment.
Une renaissance chérie par son équipe de développement
Sans les indications données par Benoît Limare, nous aurions eu besoin de plus de temps pour comprendre ce qu’il fallait faire pour avancer. Signe caractéristique des vieux jeux d’aventure, peut-être un peu moins d’un titre en 2024. Mais attention, c’est ce qui fait aussi le charme de l’époque, et l’équilibre entre fidélité et modernité est un éternel casse-tête. Qui plus est, le CEO de [2.21] est un énorme fan de la licence, il est donc le premier confronté à cette problématique. L’équipe est également composée de fans et de non-fans, de quoi croiser les points de vue. N’oublions pas non plus les playtests, permettant aux joueuses et joueurs de livrer leurs impression à des instants T du développement.
« Little Big Adventure – Twinsen’s Quest est en partie pensé pour les fans du deuxième opus », nous a indiqué Benoît Limare. « On a veillé à partir du lore du deuxième opus et de ce qu’il a pu rajouter dans le monde de LBA pour apporter de la cohérence à ce remake. Dans LBA 2, il y avait par exemple un phare à un certain endroit de l’Île de la Citadelle, mais qui n’était pas présent de base dans LBA 1. On l’a donc rajouté ici. Et il y a pas mal d’exemples comme ça que les fans sauront remarquer ». Pour une personne n’étant pas très familière avec la licence, on doit vous avouer que nous n’avions pas fait attention, mais d’autres exemples nous ont été donnés par la suite par Benoît Limare.
Pour en revenir à notre session, et désormais libres d’explorer les environs, nous nous retrouvons à devoir slalomer entre les gardes. Sans aucune arme à disposition, la fuite est littéralement notre seule chance de s’en sortir en cas d’alerte. On a pu croiser quelques PNJ amusants, comme Alfred, incapable d’ouvrir un coffre et qui vous laisse repartir avec l’argent contenu à l’intérieur. L’occasion de rappeler que le jeu sera entièrement doublé en VF, avec des voix reconnaissables, dont notamment celle de Twinsen.
On finit ensuite par retrouver Luna et notre maison. Le répit est de courte durée puisque les gardes frappent à la porte pour finalement embarquer la sœur de Twinsen. C’est alors que l’on prend possession d’un objet majeur pour tout le reste de l’aventure : la balle magique. Enfin, on peut commencer à se défendre contre les ennemis même si le maniement de la balle surprend un petit peu au début. Heureusement, on dispose d’un aperçu de la trajectoire du lancer, courbe que l’on peut modifier d’ailleurs, et on peut même locker les ennemis. Cela n’empêche pas de devoir s’y reprendre à quelques fois, ce qu’une habitude de la pratique devrait gommer.
La ville est donc désormais explorable avec un peu moins de crainte, bien que les soldats rôdent partout et que notre barre de vie risque de fondre rapidement en cas d’affrontement mal embarqué. Il y a pas mal de maisons à visiter et de personnages avec qui discuter, et notamment ceux qui ont vu passer notre sœur, désormais introuvable. Mais avant que notre session se termine sur la prise d’un ferry, on nous a invité à résoudre un puzzle.
Le but était de déplacer des caisses et de les aligner comme demandé via un dessin au sol. Une énigme assez simple dont l’accessibilité a été relativisée par Benoît Limare. « Il faut imaginer qu’à l’époque on pouvait uniquement pousser les caisses, ce qui complexifiait un peu la résolution. Notre travail passe aussi par ce genre d’améliorations, en assouplissant des phases comme ça, qui n’ont pas bien vieilli et qui nous résistent pour pas grand-chose. »
En s’attaquant à un jeu de 1994, [2.21] ne s’est pas lancé dans le plus petit des chantiers. Si l’on parie qu’il va surtout parler aux fans de la première heure, conquérir un nouveau public est loin d’être impossible. Car malgré une progression un peu trouble et quelques soucis de feeling au niveau des coups de poing ou du maniement de la balle magique, les améliorations visuelles et ergonomiques qu’impliquent un remake construit par des petites mains sont présentes. À voir comment le titre se porte sur la durée, et si l’expérience compte s’assouplir encore davantage, mais cet ADN préservé et modernisé sent bon la nostalgie, ce qui reste un atout dans ce genre de projet. Little Big Adventure – Twinsen’s Quest est prévu pour décembre 2024 sur PC (via Steam, GoG et EGS), PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch.
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Date de sortie : 14/11/2024