Le Nom du Vent : Présentation et avis sur le livre de chez Bragelonne
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Rédigé par antoinerp
La littérature fantasy s’est depuis le début, inspiré du médiéval pour présenter un univers, des personnages, mais aussi réécrire des mythes. L’américain Patrick Rothfuss lui, a décidé d’aller encore plus loin et de proposer en plus d’un univers empli de médiéval, de reprendre même un style de récit courant : le récit de voyage. Le Nom du Vent, premier tome de sa trilogie Chronique du tueur de roi, est une véritable invitation au voyage via un style de narration original, cohérent avec la démarche de l’auteur.
Si l’ouvrage date pourtant de 2009, nous en parlons aujourd’hui à l’occasion d’une ressortie anniversaire du côté de Bragelonne (éditeur dont nous vous parlons souvent, avec un autre article sorti récemment). Pour l’occasion 3 éditions ont été proposée par la maison d’édition : un grand format assez classique et deux formats collector. Nous avons eu l’occasion de recevoir la première édition collector, un objet pour le coup sublime, d’un format grimoire, avec en plus, des illustrations signées Marc Simonetti. Un travail d’édition assez fou pour un livre qui l’est tout autant.
Plongeons nous maintenant dans l’univers du Nom du Vent et des terres de Temerant !
Sommaire
ToggleDe la narration se créé l’Histoire et le mythe
Le Nom du Vent est l’histoire de Kvothe. Son histoire, son mythe, sa légende, tel que lui-même la raconte. Au lecteur, au travers d’un scribe, le Chroniqueur. Le roman de Patrick Rothfuss joue ainsi sur un point de vue narratif assez original. Nous suivons à la fois le point de vue de Kvothe, celui de Chroniqueur, mais aussi et principalement du Kvothe de la narration de celui-ci.
Le récit prend ainsi le rythme d’un récit de voyage assez classique, entrecoupé par moment de retour au présent de la narration le temps d’entracte dans le récit. L’occasion d’en savoir ainsi davantage sur le trio Kvothe, Bast (son apprenti) et Chroniqueur. Que l’on vous prévienne tout de suite, c’est un style de narration qui prend son temps, et qui peut en laisser quelques uns sur le carreau.
L’univers imaginé par Rothfuss dans sa trilogie est foisonnant, détaillé et regorgeant de détail. La volonté de proposer un récit dans ce style de narration permet, au travers des yeux du personnage de Kvothe, une découverte de cet univers et des règles qui l’établissent. Comme tout récit de fantasy, il y a une part de merveilleux, de magie et ici, la magie dans Le Nom du Vent est régie selon plusieurs formes. Le récit nous conduira à découvrir les enseignements à l’université de Kvothe et donc justement, tout cet apprentissage de la magie, des règles, un récit initiatique en soi.
Mais il ne faut pas oublier que ce que l’on lit, c’est le récit conté non pas par l’auteur, mais par le principal intéressé, ce qui implique que tout ce que l’on lit, n’est qu’un point de vu déformé par le héros…
Du développement d’un univers au service d’une histoire
Le Nom du Vent, lors de ses premières pages, surprend dans sa lecture. Confrontation des points de vue narratif, un rythme très lent, énormément de découverte de l’univers. C’est ce qui marquera au final l’ensemble de de ce premier tome. Un tome autour donc de la découverte, de l’initiation, et du voyage.
Le style de Patrick Rothfuss est pour le coup très efficace, assez poétique permettant de donner du corps et de la consistance au récit de façon efficace. Les 800 pages se lisent pour le coup très bien et passé les 60 premières pages de mise en place, on est vraiment plongé dans l’histoire de Kvothe. Reste qu’en tant que premier tome, Le Nom du Vent ne fait pas apparaître clairement d’enjeu ni d’antagoniste principal, ce qui pourra rebuter certains lecteurs.
La technique de narration façon mise en abîme est pour le coup assez remarquable en terme de travail d’écriture du côté de l’auteur, et la traduction arrive à retranscrire fidèlement le style de Rothfuss. Et si on retrouve au début le portrait assez attendu et convenu de l’orphelin devenant héros, les différents à côté donnent vraiment de la profondeur au personnage. L’auteur réussi également à transposer à l’écrit une relation amoureuse de façon également intelligente, sans tomber dans les travers de la niaiserie, bien trop présent dans la littérature fantasy.
Ce qui est tout aussi intéressant et passionnant, c’est l’univers créé par l’auteur. Avec tout un système de magie, appelée Sympathisme, inspiré par le vaudou, ainsi que trois autres que vous découvrirez ; une monnaie, le fer ; l’importance de la musique dans le monde de Temerant… Tant d’éléments que l’on découvre avec grand plaisir au fil de la lecture. Patrick Rothfuss arrive une nouvelle fois à proposer un univers ultra dense et détaillé, tout en l’incorporant intelligemment dans son récit.
Faut-il craquer pour Le Nom du Vent ?
Acheter Le Nom du Vent sur AmazonQue l’on se le dise clairement, Le Nom du Vent est un véritable incontournable de la littérature fantasy moderne. Un récit dense, lent, mais intense et décrivant un des plus beaux univers du genre depuis quelques années. Tout comme une J.K. Rowling en son époque, Patrick Rothfuss propose ici une synthèse de toutes ses influences, des idées prises ça et là pour les incorporer dans son univers, son histoire, toujours au service de ses personnages et de SON personnage, Kvothe.
Le tout servi par un style d’écriture très efficace et poétique, d’une traduction de qualité signée Colette Carrière et d’illustrations de Marc Simonetti. Un véritable concentré de talent pur au service d’une œuvre marquante. Si vous ajoutez à cela en plus les éditions de Bragelonne, notamment la collector que nous avons eu entre nos mains.
Bien entendu, Le Nom du Vent, de par son rythme, ou le caractère surdoué à tout instant du personnage, pourront vous faire lâcher la lecture de ce livre, mais les autres pourront y trouver une nouvelle œuvre de référence dans le genre, tout simplement. Pour ceux qui ont déjà mangé et remangé le premier ouvrage de Chronique du tueur de roi, La Peur du sage, second tome de la trilogie, est disponible chez Bragelonne tandis que le troisième et dernier tome, The Doors of Stone, se fait encore attendre. La fin pour bientôt ?
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