Marvel’s Avengers : Nos impressions sur le personnage de Spider-Man
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Rédigé par Jordan
Longtemps promis, longtemps espéré, mais jamais présenté en un an, Spider-Man a pris son temps avant d’aller faire un tour du côté des Avengers. Présenté comme un véritable argument commercial auprès des joueurs et joueuses PS4 et PS5 de Marvel’s Avengers, le personnage aurait pu être celui qui permettrait au jeu de relever la tête de l’eau, du moins du côté de l’activité autour du jeu, qui est bien en deçà des prévisions initiales de Square Enix. Mais au lieu d’être son sauveur, Spidey pourrait bien être celui qui vient définitivement condamner Marvel’s Avengers.
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Dès le départ, le défi imposé aux équipes de Crystal Dynamics était une énigme insoluble, un piège impossible à éviter. Spider-Man est certes très populaire, et peut faire vendre des copies rien qu’à son nom (et nul doute que des personnes ont acheté le jeu grâce à la promesse d’un petit logo sur la jaquette), mais l’intégrer dans Marvel’s Avengers, c’est faire face à de nombreux problèmes.
Le premier, que l’on est obligé d’évoquer, c’est son statut d’exclusivité PlayStation. Si Sony a signé un gros coup ici, on ne peut pas dire que Square Enix ait rendu service à Crystal Dynamics. Dans un jeu où chaque personnage ajouté est un énorme plus, rendre un héros exclusif est forcément problématique. Cela aurait été bien plus grave dans un jeu compétitif, mais on reste bien en face d’un souci majeur.
Depuis le lancement de Marvel’s Avengers, trois personnages sont venus compléter le roster, à savoir Kate Bishop, Hawkeye, et Black Panther. Et à chaque fois, l’intégration d’un personnage est passée par la mise en place d’une nouvelle intrigue, ou l’avancement du fil rouge initié par le scénario principal du jeu, et ce même si Black Panther a eu droit à une extension plutôt autocentrée, avec une histoire offrant une sorte de parenthèse à l’aventure globale du jeu.
Alors, comment intégrer un nouveau personnage et faire avancer l’histoire si ce héros n’est accessible qu’à une partie de la communauté ? La réponse est simple pour Crystal Dynamics, on ne fait rien. Spider-Man n’a pas droit à son propre arc narratif qui fait avancer l’intrigue, si ce n’est une série de missions emblématiques, qui n’est guère mise en scène que par des sms à lire et quelques dialogues ici et là avec des PNJ. C’est faible, et cela donne tout de suite l’impression de voir Spider-Man comme un sous-personnage au sein du casting, étant donné qu’il n’a pas droit au même traitement de faveur que les autres.
Et on pourrait se dire que c’est logique, car le studio ne peut pas faire avancer l’histoire avec un contenu qui est réservé à une partie de la communauté. Mais quand on voit que War of Wakanda présentait une histoire qui se suffisait à elle-même, séparée du fil rouge du jeu, qui ne faisait pas avancer la grande intrigue de Marvel’s Avengers, on peut se sentir lésés de voir que Spidey n’a pas eu droit au même traitement, puisqu’on nous a bien montré que c’était possible.
Mais après tout, à demi-communauté, demi-DLC. Pourquoi fournir autant d’efforts dans une grosse extension quand celle-ci ne sera pas visible par tous ? Comment ne pas se mettre à dos le reste de la communauté ? Tant de questions qui ont du être un véritable casse-tête pour le studio, et qui se traduisent par cette arrivée très timide du Tisseur en jeu.
Far From Home
Et justement, en jeu, ça donne quoi ? Eh bien arrive le second problème : celui de la comparaison avec Marvel’s Spider-Man. C’est inévitable, et tout le monde le sait, la communauté comme le studio. C’est pourquoi on fera vite sur ce point tant il peut sembler évident : oui, ce Spidey est bien moins agréable et complet que celui d’Insomniac Games. Moins vif, moins fluide, plus brouillon, rien n’y fait, on a l’impression de jouer avec un Spider-Man qui date d’il y a 10 ans.
Et là encore, on pourrait tenter de trouver des excuses au jeu. Après tout, Insomniac Games a construit tout son jeu autour d’un seul personnage, tandis que Marvel’s Avengers a dû penser à la pluralité des pouvoirs de ses héros, maintenant au nombre de 10. Mais il n’a visiblement pas assez pensé à Spider-Man, tant on ressent que la construction du jeu n’a pas été faite pour un tel personnage.
Sans évoquer les passages dans les couloirs intérieurs du jeu, qui sont forcément trop étriqués pour un tel personnage (ce qui se ressentait également avec Iron Man et Thor), les zones ouvertes sont toutes aussi problématiques pour Peter Parker. Là où Insomniac Games a soigné tous les déplacements du Tisseur, Crystal Dynamics cède à la facilité, ou plutôt l’absence de solutions viables.
Vous ne verrez donc pas Spidey s’accrocher à des points en particulier avec sa toile, un bout de ciel suffira. Car oui, Marvel’s Avengers dispose de maps désertiques, et forcément, il faut bien que le personnage s’accroche quelque part. On fera donc une croix sur la suspension d’incrédulité, mais on s’y attendait. On a un peu plus de mal à digérer les déplacements sur les murs, horriblement imprécis, également limités par des murs invisibles très bas. Vous vouliez un Spider-Man qui grimpe partout ? Oubliez l’idée.
Si Amazing ?
Mais histoire d’être un peu plus juste envers le personnage, encore faudrait-il le comparer aux autres héros, pour avoir une vision un peu plus équitable. Commençons par les points positifs. Spider-Man est sans doute le personnage le plus agile du jeu en compagnie de Black Widow, et il a la particularité de pouvoir jongler entre les ennemis en l’air pendant pas mal de temps, sans grande difficulté. Sa capacité intrinsèque est également très utile, puisqu’elle permet de déclencher des takedowns lorsqu’elle est remplie, même si l’ennemi n’est pas assommé. En augmentant cette capacité, il est même possible de viser les plus gros ennemis, comme les méchas. Et mieux, cette capacité fonctionne également en l’air (Thor et Iron Man en auraient bien besoin), ce qui rend le personnage assez unique.
Sa capacité intrinsèque se remplie au fil des coups, mais aussi des esquives parfaites, très importantes pour le personnage, puisqu’il a droit à des contre-attaques liées à cela. De plus, comme tout bon jeu Spider-Man, son Spider-sens se met en alerte lorsqu’il est prêt à recevoir une attaque, ce qui contribue à rendre le personnage unique. On regrettera cependant ce que super-pouvoir soit toujours un peu activé par défaut, étant donné le joyeux bordel présenté par les batailles du jeu, avec le danger qui arrive inévitablement de tous les côtés (ce qui rend l’alerte moins utile).
Forcément, il a aussi la possibilité d’entoiler les ennemis et de les immobiliser. Que ce soit grâce à ses jets de toiles ou via ses capacités héroïques, il peut rendre vulnérable tout un groupe d’ennemis en un instant, ce qui permet de souffler un peu ou de faire le ménage tranquillement. Il peut même se servir de ces ennemis entoilés comme des projectiles.
On regrettera cependant que sa Boule de démolition, son attaque finale, ne puisse pas être redirigées une fois lancées, puisqu’elle devient ainsi très imprécise malgré sa grande zone d’impact. Elle a cependant un double effet intéressant qui offre un boost de puissance à Spidey pendant quelques secondes. Enfin, le drone que le personnage peut appeler est également une compétence très intéressante, puisque ce drone peut être déplacé, et n’agit pas que dans la surface dans laquelle il est lancé initialement.
Maximum Carnage
Sur le papier, le personnage dispose donc d’un move-set correct, mais manette en main, c’est la douche froide. L’impact des coups est plutôt faible, le situant dans la même catégorie que Black Widow (alors qu’on s’attend tout de même à ce qu’il tape plus fort), et ses esquives sont difficiles à bien jauger, nous éloignant parfois trop de l’adversaire. Son « double saut » qui le dirige vers une plateforme est un enfer à utiliser en plein combat, son lancer de toile est loin d’être satisfaisant, ses combos aériens sont également très imprécis, et font ressortir ce qu’il y a de pire dans Marvel’s Avengers : les problèmes de collisions.
Et ici, c’est un festival. A vrai dire, c’est même la première fois que l’on en rencontre autant, après avoir passé une centaine d’heures sur le jeu. On ne sait pas s’il faut vraiment attribuer ça au personnage où à la mise à jour 2.2 du jeu, mais quel enfer. Le fait que le personnage soit justement agile et rapide (rapide étant un bien grand mot) n’aide en rien, et parfois, même la caméra à du mal à suivre (même en ciblant), en témoigne les combos aériens qui obligent souvent à bien repositionner l’angle de vue pour comprendre ce que l’on fait.
Avec tous ces problèmes, le personnage n’est clairement pas aussi réussi qu’attendu. Même après avoir débloqué son move-set en intégralité, qui rend le héros tout aussi complet que les autres, on ne peut se défaire de l’idée qu’il s’agit là d’un des personnages les moins agréables à manier, surtout si on le compare à Black Panther ou Kate Bishop (et dans une moindre mesure Hawkeye), eux aussi arrivés en DLC. Sauf que lorsque l’on s’appelle Spider-Man et que l’on a vendu des palettes de jeux avec cette promesse, la pilule est un peu plus dure à avaler, et on n’est pas loin de la petite catastrophe.
Spider-Man est-il indispensable dans Marvel’s Avengers ? Clairement, non. Méritait-il autant d’attente ? Non, encore une fois. On se retrouve ici avec un personnage situé dans la moyenne basse des autres héros (comme finalement tous les personnage aériens), loin des personnages les plus réussis du jeu. Et il vaut mieux ne pas avoir joué à Marvel’s Spider-Man pour l’apprécier ne serait-ce qu’un peu, mais ça, c’est une autre histoire. Le résultat était prévisible tant les pièges étaient nombreux autour de l’intégration de ce personnage, et Crystal Dynamics n’a finalement pas pu les éviter.
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Date de sortie : 04/09/2020