Masamune kun’s Revenge : Présentation et avis sur le manga de Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens
Qui n’a jamais rêvé de se venger suite à une situation ou une expérience blessante ? Il n’y a pas de honte à ça, surtout si ça reste uniquement dans un coin de votre tête. Masamune Makabe le sait, et, comme beaucoup d’autres avant lui, il compte bien avoir sa petite revanche, pas que dans sa tête. Dès lors, aujourd’hui, et après vous avoir parlé de Kengan Ashura, nous allons rester chez Meian pour vous parler de Masamune kun’s Revenge.
Sortie au Japon en 2012, cette série nous est proposée par Hazuki Takeoka et Tiv. Cette dernière est terminée au pays du Soleil-Levant depuis 2019, où elle compte onze tomes. Dans son pays d’origine, la série a connu un certain succès, en témoigne la publication, toujours en cours, d’une adaptation light-novel. Celle-ci est, par ailleurs, proposée par le même duo que celui officiant sur le manga.
Mais le petit Graal, ce petit détail qui montre que la licence fonctionne bien, et Moritaka Mashiro ne dira pas le contraire, c’est sans aucun doute l’adaptation animée à laquelle Masamune kun’s Revenge a eu droit en 2016. Comptant douze épisodes, cette adaptation est disponible chez nous sur Crunchyroll.
Malgré tout, les sujets traités par la série sont, de nos jours, assez mal perçus, du moins en occident. Il est donc délicat de divertir et d’amuser avec de telles thématiques. Un pari risqué pour l’éditeur francophone, donc, que de proposer Masamune kun’s Revenge chez nous. Pari risqué, mais payant ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Sommaire
ToggleLégèreté sur fond de thématiques sérieuses
L’histoire de Masamune kun’s Revenge nous plonge aux côtés de Masamune Makabe. Lorsqu’il était jeune, ce dernier était enrobé et brimé par ses camarades. Surnommé « pieds-de-cochon », il a énormément souffert tout au long de sa scolarité. Son tortionnaire numéro un, ou plutôt sa, se nomme Aki Adagaki. Par sa faute, nombre d’autres enfants se sont moqués de lui. Masamune ne l’a pas oublié, et il compte bien se venger.
Pour parfaire cette vengeance, le jeune homme a suivi un entraînement spartiate lui ayant permis de se forger un corps parfait. Cet objectif accompli, il rejoint l’établissement où étudie Aki. Son plan est simple : charmer la jeune adolescente afin d’ensuite provoquer sa chute. Une stratégie discutable mais qu’il compte bien mettre à exécution.
D’entrée de jeu, Masamune kun’s Revenge traite donc de thématiques plutôt sérieuses, comme le harcèlement scolaire et la grossophobie. Malgré tout, l’objectif premier du duo derrière l’œuvre n’est pas d’apporter une critique sociétale, mais plutôt de faire rire. Le scénario nous présente un Masamune peinant à mettre sa vengeance en marche, faisant face à de nombreux déboires avant de pouvoir parvenir à faire quoi que ce soit.
Mais ce n’est pas la seule chose pensée pour arracher un rictus au lecteur. Les personnages aussi ont ce rôle. D’un côté, on retrouve une Aki impitoyable, mais que l’intrigue montre sous bien des angles, pour nous permettre de comprendre qu’elle n’est pas qu’une simple « sale gamine ». De l’autre, on nous montre un Masamune qui, au quotidien, se heurte à moult obstacles.
Dès lors, et bien que présentant de prime-abord des thèmes assez sombres, Masamune kun’s Revenge parvient à rendre la lecture agréable. Très porté sur l’aspect tranche de vie, l’œuvre prend plutôt des allures de comédie romantique, laissant de côté le thriller psychologique que la vengeance de Masamune aurait pu entraîner.
Des personnages intéressants dans une intrigue audacieuse
En outre, le lecteur s’intéresse à bien plus que le côté comédie scolaire proposé par Tiv et Hazuki. Le passé de Masamune est lourd à porter, et traiter de cet héritage traumatisant avec légèreté et humour ne décroche pas le sourire. Néanmoins, si l’humour est présent, le traitement des thématiques plus graves se fait toujours avec sérieux. A aucun moment l’histoire ne suggère de rire de la grossophobie ou de faire comme si elle n’existait pas.
Non, on nous présente plutôt les difficultés vécues par Masamune comme une épreuve qu’il faut surmonter. La vengeance, quant à elle, bien que servant de point d’ancrage scénaristique, est rapidement rendue plus légère par l’ambiance générale de la série, ainsi que par l’évolution de la relation des personnages. Enfin, c’est tout le culte de la beauté qui est ici déconstruit avec humour, renforçant un peu plus le côté humoristiquement moralisateur de l’histoire. Reste à voir comment le tout évoluera à travers les tomes.
Mais que serait une bonne œuvre sans une bonne identité visuelle me direz-vous ? Eh bien sachez que Tiv propose un travail très typé années 2010. Entre jolies filles, situations à tendance ecchi, humour un peu gras qui traîne ici et là, on retrouve un cocktail très marqué par l’époque de sortie de la série au Japon, ce qui lui donne un côté décalé plutôt bienvenu pour sa sortie en Occident. Reste à voir si l’humour continuera de faire mouche sur la longueur.
Faut-il craquer pour Masamune kun’s Revenge ?
Bien que débutant sur des thématiques plutôt sérieuses, Masamune kun’s Revenge verse très rapidement du côté de la comédie romantique scolaire plutôt classique. Son intrigue se résume en quelques lignes mais est soutenue par un humour fonctionnel et des personnages bien pensés.
Avec un style graphique très typé et quelques scènes un peu déjantées, Tiv parvient à servir le scénario d’Hazuki Takeoka pour arracher rires et sourires à un lectorat un peu plus âgé. Cependant, ce titre peut aussi se vanter de présenter des sujets lourds, encore trop peu abordés dans notre société, tout en évitant quand même de tomber dans le piège de la banalisation ou de la surexploitation.
De son côté, Meian continue de nous proposer un travail d’édition qualitatif. On retrouve un papier épais agréable au toucher, des pages couleurs, ainsi que des couvertures superbement réalisées dont certains éléments ont été passé sous vernis. Bref, c’est encore bien fichu !
Dès lors, nous pouvons conclure en recommandant Masamune kun’s Revenge à celles et ceux à la recherche d’une sympathique comédie romantique, proposant un brin de scènes tendancieuses et de situations loufoques. La lecture se fait rapidement, avec légèreté, et on en ressort avec le sourire.
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