Montmurail – Oh mon beau château !
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Rédigé par Jordan

Après être parti vers le cosmos dans notre dernier Meuble à Jeux, retour au Moyen-Âge avec Montmurail (on vous voit venir avec les jeux de mots), le dernier jeu d’Emiliano Venturini édité par Gigamic. S’il a tout d’abord des allures de tower defense, Montmurail est avant tout un jeu de construction, où le meilleur architecte sera récompensé. Le royaume est attaqué par les terribles Vikings, et le roi réunit ses meilleurs cerveaux pour tenter de bâtir des défenses autour de sa ville, afin de résister au mieux aux assauts de ces barbares.
Montmurail peut être joué de 2 à 4 joueurs, pour des parties d’environ 30 minutes. Pour les besoins de cette chronique, nous avons pu tester toutes les configurations, qui n’influent pas réellement sur le déroulement de la partie. Notez néanmoins qu’avec une deuxième boîte de jeu, Montmurail autorise les parties jusqu’à 8 joueurs.
Sommaire
ToggleLe dernier rempart
La mise en place du jeu est relativement simple. Chaque joueur dispose d’un cadre dans lequel vont s’imbriquer quatre tuiles de quartiers, qui représenteront ainsi le village. Tous les joueurs doivent disposer du même village, ce qui veut donc dire que les tuiles doivent être placées de la même façon pour chacun des participants. Une fois le village mis en place, le jeu peut commencer.
La partie se divise alors en deux « Âges », qui correspondent à deux tentatives pour fortifier notre village avant l’assaut des Vikings. A la fin du second Âge, la partie se termine et le total des pièces d’or désigne le vainqueur. Au début de chaque Âge, le roi formule un décret royal en annonçant les bâtiment qu’il faudra protéger au cours de la partie. Pour savoir quels édifices devront être défendus, trois dés sont jetés dans la « tour », qui va déterminer le nombre de bâtiments de chaque type (églises, puits ou maisons) à inclure dans la fortification.
Vient alors le lancer de dé de construction. Sur chaque face, une figure représentant des remparts est affichée, adjacente à un chiffre. Les joueurs sont alors autorisés à reproduire cette figure avec des remparts pour bâtir leur forteresse. Toutefois, il est possible de ne construire qu’une seule partie de la figure si cela nous arrange. Par exemple, si le dé indique une construction en « L » avec trois remparts, il est possible de ne prendre qu’un seul rempart de la figure pour compléter notre forteresse. Lorsque tous les joueurs sont d’accord pour terminer leur tour, le dé est relancé pour déterminer une nouvelle figure. La pose des remparts est donc quelque peu liée au hasard, mais il faut tout de même être le plus malin, et surtout le plus prévoyant, pour pouvoir être désigné vainqueur.
Les Vikings partent à l’assaut !
Monter des murs au hasard n’est pas une tactique efficace, car on peut vite se retrouver coincé. Il est impossible de superposer des remparts, tout comme il n’est pas envisageable de bâtir des figures qui mèneraient en dehors du village. De plus, il est vivement conseillé de jouer seul dans son coin, à l’abri des regards indiscrets, afin que votre voisin ne vous pique pas les plans de votre muraille (ce qui conduirait évidemment à une égalité). Lorsqu’un joueur a terminé sa construction et que celle-ci est validée, le lancer de dé va lui rapporter quelques piécettes d’or à la place des constructions habituelles. Finir vite peut donc assurer une stabilité financière très avantageuse pour la fin de la partie.
Lorsque tout le monde a élaboré sa muraille, il est temps de faire les comptes. En fermant sa ville, chaque joueur a pu englober des cases indiquant un nombre de pièces, qu’ils récoltent donc à ce moment-là. Mais des cases Vikings peuvent également se trouver dans leur ville. Ils doivent alors prendre un jeton Viking pour chaque case de la sorte. Le joueur ayant le plus de ces jetons subit l’invasion, et retourne donc l’un de ses jetons du côté « Invasion » (qui lui coûtera une pénalité de pièces d’or en fin de partie). Il se débarrasse ensuite de tous ses jetons à l’exception de ce dernier, et les autres joueurs placent leurs jetons Vikings dans une réserve.
Le second Âge peut alors commencer. Celui-ci se déroule exactement de la même façon que le premier, si ce n’est que les dés du roi sont à nouveaux jetés. On répète alors les mêmes opérations jusqu’à l’invasion Viking. Les joueurs n’ayant pas été envahi ressortent alors les jetons Vikings du premier Âge, qui viendront s’ajouter à ceux du second Âge. Là encore, celui ayant le plus de jetons Vikings se fait envahir, mais celui qui en a le moins gagne le Bouclier du Roi, qui lui rapportera trois pièces. Le total des points peut être calculé, et le joueur ayant amassé le plus de pièces d’or durant les deux Âges gagne la partie. Notez que quelques défis optionnels peuvent être réalisés durant le jeu, qui accorderont des bonus de pièces très utiles.
Pour qui s’adresse Montmurail ?
Avec des mécaniques immédiatement compréhensibles et une mise en place très rapide, Montmurail est le jeu parfait pour les joueurs plus occasionnels, qui ne cherchent pas de jeux aux stratégies complexes et longues. Les plus expérimentés pourront peut-être se plaindre d’un manque de profondeur, mais la disposition des différentes tuiles et les configurations imposées par les dés du roi permettent un renouvellement agréable, à condition d’espacer les parties pour que le jeu ne soit pas trop redondant. On regrette simplement un manque d’interaction entre les joueurs, puisque chacun doit construire sa muraille à l’abri des regards.
Côté matériel, on aurait pu avoir peur au premier contact, notamment avec la tour du roi qu’il vous faudra monter de vos propres mains. Heureusement, l’aspect de fragilité que l’on pouvait craindre n’a pas lieu d’être, puisque le carton de la tour est très solide, et peut être manipulé sans crainte de le déchirer. La construction est d’ailleurs très simple, en plus d’être bien guidée. On aboutit alors à une pièce originale qui embellit le plateau de jeu. De plus, pas besoin de la démonter en rangeant le jeu puisqu’elle peut parfaitement tenir dans la boîte.
- Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
- Temps de partie : 30 minutes
- Auteurs : Emiliano Venturini
- Illustrateurs : Sabrina Miramon
- Éditeur : Gigamic
- Distributeur : Gigamic
- Prix : 35 €
Vous l’aurez compris, Montmurail est avant tout à réserver aux joueurs occasionnels, bien qu’il ne soit pas dénué d’intérêt pour les plus chevronnés. L’aspect stratégie est tout de même bien là malgré des mécaniques compréhensibles par tous, et on prend plaisir à se creuser la tête pour finir au plus vite notre construction, tout en évitant de se faire envahir au passage. Un jeu familial qui vaut avant tout le coup pour son immédiateté et son accessibilité, qui devrait assurément plaire aux plus jeunes.
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