NetEase serait sur le point de fermer encore plus de studios, Quantic Dream, Grasshopper et d’autres ne seraient pas à l’abri
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Rédigé par Jordan
À entendre les dernières nouvelles autour de NetEase, on pourrait croire que l’éditeur est au bord de la banqueroute. Mais non, car même quand les finances ne sont pas dans le rouge, le capitalisme ne fait pas de cadeau. L’entreprise est pourtant très bénéficiaires avec la sortie de Marvel Rivals et d’autres jeux qui fonctionnent encore bien, comme Naraka Bladepoint, mais elle a visiblement décidé de couper court à ses investissements à l’étranger, réalisant que la Chine pouvait maintenant très bien être un terrain fertile pour ses productions. Par conséquent, d’autres studios, notamment occidentaux (mais pas que), seraient maintenant en danger.
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Embracer a de la concurrence
NetEase a beau avoir démenti l’idée qu’il cesserait d’investir à l’étranger, les faits récents prouvent le contraire. Après avoir retiré ses investissements au sein des studios Worlds Untold, Jar of Sparks et Liquid Swords, l’éditeur chinois semble frileux à l’idée de financer d’autres AAA en dehors de ses frontières. Bloomberg et le journaliste Stephen Totilo de Game File ont enquêté à ce sujet et dépeignent un avenir assez triste pour les studios possédés par ce groupe.
Stephen Totilo avance de son côté, comme Venture Beat il y a quelques jours, que les licenciements sont loin d’être bouclés chez NetEase. Mais uniquement dans ses studios non-chinois. Le journaliste indique que le groupe cherche à se débarrasser de la majorité de ses studios étrangers, pouvant ainsi amener à la fermeture de plus d’une douzaine de studios si ceux-ci ne parviennent pas à être revendus.
On rappelle que depuis l’ère Covid, NetEase a massivement investi à l’étranger, et fait volte-face seulement quelques années après malgré des finances solides, au détriment d’une croissance plus faible. Si aucun studio n’est directement cité par NetEase, un porte-parole déclare :
« Tous les studios et projets font l’objet d’un examen et d’une évaluation constants, et NetEase déterminera les modifications à apporter tout au long de ce processus. »
Autrement dit, personne n’est à l’abri. Mais qui cela pourrait concerner ? La liste est plutôt vaste, étant donné que NetEase s’est montré gourmand ces dernières années. Parmi les studios les plus connus, on citera d’abord Quantic Dream.
Le studio français n’a plus sorti de jeux depuis quelques années (malgré son travail d’éditeur sur de plus petits projets) et son Star Wars Eclipse semble être encore très loin. Le fait que le PDG de NetEase se soit montré frileux à l’idée de payer des royalties à Disney pour Marvel Rivals peut nous laisser croire que ce projet et ce studio pourraient être en danger (ou du moins pourrait être vendu), mais le carton du hero-shooter a sans doute changé les choses. On imagine qu’un studio comme Rebel Wolves, qui a récemment dévoilé The Blood of Dawnwalker, est un peu plus tranquille, même si la sérénité de ne pas être de mise au sein de l’équipe polonaise.
Grasshopper pourrait quant à lui être dans le viseur. Racheté en 2021, le studio fondé par Suda51 n’apporte pas beaucoup de projets rentables et s’est récemment contenté de remasters, à l’image de Shadows of the Damned: Hella Remastered. On citera aussi le studio de Toshihiro Nagoshi, ancien leader de RGG Studio (Yakuza/Like a Dragon), qui est clairement sur la sellette. Bloomberg avance que les studios japonais possédés par NetEase (dont Grasshopper, GPTRACK50 Studio ou encore Studio Flare) sont désormais sous pression, sans retard autorisé ni financement supplémentaire, sans même parler de plans marketing pour ces jeux qui seraient réduits au strict minimum.
Un patron difficile à cerner
Pour comprendre comment NetEase en est arrivé là, Bloomberg est revenu sur le profil de son PDG, William Ding. Sa nouvelle lubie semble être celle de nombreux PDG de l’industrie à savoir financer des projets de jeux service qui touchent un large public et qui peuvent souvent être actualisés pour favoriser les rentrées d’argent. En somme, il souhaite remplir le catalogue de titres comme Eggy Party, un jeu mobile très populaire en Chine. NetEase ne serait visiblement plus très partant pour financer des projets à plus petite échelle, qui ne peuvent pas rapporter gros :
« Le potentiel de vente est une priorité absolue, car il considère désormais que tout jeu qui ne génère pas des centaines de millions de dollars par an ne mérite pas d’être exploité, ont déclaré les sources. »
Sans surprise, NetEase dément de son côté, mais Bloomberg met en avant le caractère versatile du PDG, qui ne cesserait de changer d’idée. La preuve avec Marvel Rivals, mais aussi avec ces rachats de studios qui sont pourtant très récents. Un patron qui ne semble donc pas être facile à vivre, et si un porte-parole dément l’article de Bloomberg, ce dernier met en évidence une situation de crunch certain :
« Bien que Ding n’ait généralement pas le temps de jouer lui-même, il se vante de pouvoir comprendre le fonctionnement d’un jeu en l’observant pendant quelques secondes. Ding a demandé à son personnel en Chine de travailler jusqu’à 21 heures, y compris les siestes et les repas, ont indiqué les sources. »
Ding n’est pourtant pas un nouveau venu dans l’entreprise mais la direction de NetEase a tout de même connu quelques changements, ce qui pourrait expliquer ces revirements.
Bloomberg note le départ de Xiaojun Hui, ancien président du groupe, qui est parti en 2024 après avoir supervisé la production de nombreux jeux durant une vingtaine d’années. C’est la jeunesse qui serait maintenant au pouvoir, mais pas n’importe laquelle. Celle de la finance. Bloomberg indique que William Ding se serait entouré de vingtenaires en provenance de ce secteur bien particulier, qui seraient maintenant placés à des postes importants au sein de la division gaming. Sans doute dans le but de relancer sa croissance, à défaut de sa créativité.
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