NieR Automata : The End of YoRHa Edition – Que vaut la version Switch ?
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Rédigé par Nathan Champion
La postérité ne retiendra de la huitième génération de consoles qu’une poignée de Beat’em All, le genre ayant connu une petite perte de vitesse depuis la sortie de la PlayStation 4 et de la Xbox One, au profit du Souls-Like. Bien sûr, Devil May Cry 5 et God of War demeurent des valeurs sûres, et la récente Ninja Gaiden : Master Collection était une bouffée d’air frais. On pourrait aussi vous citer Yakuza 6, dans une moindre mesure, mais la licence connaîtra, avec son septième épisode, un revirement de genre qui l’écarte, pour le moment, de celui qui nous intéresse présentement. Mais vous savez où je veux en venir : parmi cette courte liste de Beat’em All marquants, NieR Automata se place non loin du podium.
Sorti en février 2017 au Japon, puis en mars de la même année dans le reste du monde, NieR Automata fut depuis distribué à plus de 6,5 millions de copies. Un succès surprise, pour une licence plutôt méconnue par chez nous, et un genre qui, généralement, touche un public assez ciblé. Il n’en fallait pas plus à Square Enix pour envisager un portage sur la console en vogue du moment, la petite Nintendo Switch, malgré son hardware daté. Une énième version hybride d’un jeu initialement paru sur PlayStation 4 et Xbox One, et de nouvelles interrogations quant à la faisabilité d’un tel projet. Les exemples de portages ratés ne manquent pas, et le titre de Platinum Games n’est peut-être pas le plus beau du marché, mais demeure une expérience vorace.
Conditions de test : Nous avons joué un peu plus de huit heures à cette version Switch, principalement sur TV, mais aussi en mode portable. Nous l’avons aussi testé sur Switch Lite, pendant environ une heure.
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ToggleChangement de studio et succès mérité
C’est un fait établi, à sa sortie NieR Automata connaît une salve de critiques dithyrambiques. Il faut dire que le titre ne sort pas de nulle part. Après un premier volet, sobrement intitulé NieR par chez nous, réalisé par le studio Cavia à qui l’on doit notamment Drakenguard et sa suite, cet opus destiné à la PS4 (qui connaîtra une parution sur One un an plus tard) est quant à lui confié à Platinum Games. Une entreprise fondée par d’anciens de chez Capcom, de grosses têtes telles que Shinji Mikami et Hideki Kamiya, respectivement créateurs des séries Resident Evil et Devil May Cry.
Et en 2017, le palmarès du studio est déjà fort impressionnant. Non content d’avoir frappé fort avec son premier jeu, l’ambitieux Madworld sur Nintendo Wii, il enchaîne la même année avec Bayonetta, un Beat’em All pensé par Kamiya, véritable chef d’œuvre de gameplay. L’année d’après, c’est au tour de Vanquish, chapeauté quant à lui par Mikami. Bref, autant de titres excellents, et la liste s’agrandira par la suite, avec notamment Metal Gear Rising et The Wonderful 101. Le fait est que le développeur ne met pas de temps à être reconnu comme un producteur de valeurs sûres.
Alors quand Square Enix annonce l’arrivée d’un Action-RPG (qui s’avère tout de même plus proche du Beat’em All, mais la barrière est fine) développé par Platinum Games, avec un certain Yoko Taro à la barre, la toile s’emballe. Et il y a de quoi. Nier Automata est une réussite sur de nombreux points, à commencer par son gameplay. Sa prise en main est facile, et pourtant il parvient à un résultat plutôt original, permettant notamment l’utilisation d’une fonction de tir, via pression d’une gâchette. Pour le reste, on est sur une recette finalement très proche de ce que propose Bayonetta. Du très bon, donc.
Chef d’œuvre pour certains, grand incompris pour d’autres
Comme son aîné, qui a récemment connu un remaster nommé NieR Replicant, Automata propose un mélange de genres subtil et rafraîchissant. S’il table sur du Beat’em All très nerveux, avec des éléments de RPG tels qu’une barre d’expérience et de l’équipement, il nous met souvent devant des situations différentes. Ainsi, il n’est pas rare que l’angle de caméra change, nous plaçant devant ce qui ressemble à de la plateforme 2D, ou que l’on prenne carrément les commandes de vaisseaux dans des stages façon Shoot’em Up. Un genre que l’on retrouve aussi dans les combats plus classiques, avec des éléments de Bullet Hell qui nous forcent à rester en mouvement.
Mais ce qui marque le plus chez Nier Automata, c’est sans conteste son univers et ce qu’il a à nous raconter. Après une introduction somme toute banale, quoiqu’un brin nébuleuse, le titre enchaîne rapidement sur des questionnements existentialistes lourds. Il soulève des sujets forts, comme celui de la violence dans le jeu vidéo, ce qui la justifie, et parle du sens de la vie, entre deux séquences plus guerrières. Yoko Taro a une nouvelle fois produit une histoire pas comme les autres, qu’il faudra terminer à trois reprises pour obtenir la vraie fin, et qui nécessitera se pencher sur ses anciens projets pour tout bien comprendre.
On peut le dire, le titre est d’une richesse surprenante. Tant du coté de son gameplay que de son univers. Il y a beaucoup à lire, beaucoup à apprendre, et on s’y perdrait vite si l’aventure était plus longue. Comptez environ vingt à vingt-cinq heures pour voir le bout de son premier cycle en ligne droite, et une grosse quinzaine de plus si vous vous attardez sur ce qu’il propose de contenu annexe. Enfin ça, c’est sans compter sur les DLC, ajoutant des combats de boss lunaires contre les présidents de Platinum et de Square, et bien entendu ses deux New Game + nécessaires à l’obtention de toutes les informations, et de la vraie fin. Que dire de plus ?
Quid de cette version Switch ?
On vous a détaillé son contenu, et pour ce qui est de son gameplay, les images que vous trouverez dans cet article parlent d’elles mêmes. Mais ce qui vous intéresse probablement si vous lisez ces lignes, c’est ce qu’il en est de cette version Switch. Il faut dire qu’on ne compte plus les ratés parmi les portages, et des titres comme The Outer Worlds ou Ghostrunner en sont des exemples mémorables. On vous avait même préparé un petit top des pires versions Switch il y a quelques temps, qu’il vaut mieux garder sous le coude au cas où !
Nous avions pu voir tourner Nier Automata : The End of YoRHa Edition à l’occasion du Square Enix Play 2022, et les première minutes de son aventure nous avaient plutôt rassuré. Maintenant que nous avons sa version finale entre les mains, le constat demeure le même : cette version Switch est solide. Nous l’avons placée à côté de l’édition PlayStation 4 pour nous faire une idée, et elle n’a pas à rougir. Alors évidemment, des concessions ont été opérées, ne serait-ce qu’au niveau de la distance d’affichage ou du rendu global. Le titre est moins joli sur Switch qu’il n’a pu l’être sur les autres consoles.
Il se pare d’un certain flou au loin, plus prononcé que sur ses autres éditions, ses textures manquent cruellement de finesse, et on remarque d’autant plus la répétitivité de ses décors, ainsi que leur générale pauvreté. Techniquement, le titre était très loin de ce qui se faisait de mieux sur PlayStation 4 en 2017. Et, finalement, cette version Switch n’est pas bien loin derrière. Ce qui surprend d’autant plus, c’est la fluidité de l’action. Nier Automata tourne comme un charme sur Switch, même lorsqu’il affiche un très grand nombre d’ennemis ou de projectiles à l’écran, et c’est une excellente nouvelle.
Le rendu sur TV est satisfaisant, même s’il met évidemment plus en lumière les différentes lacunes du jeu. Quant au mode portable, il est plutôt joli, et estompe une partie desdites lacunes. Il demeure aussi parfaitement fluide. Alors évidemment, avec un gameplay aussi nerveux, les Joy-Con ne sont pas ce qui se fait de mieux. Et on aura, comme souvent, tendance à vous conseiller d’utiliser une manette pro lorsque vous jouez en docké. La Switch Lite s’en sort mieux, avec ses boutons plus agréables. Néanmoins, en portable les sous-titres paraissent un peu petits, parfois difficiles à lire. Et leur taille n’est toujours pas paramétrable.
Est-ce suffisant pour vous conseiller Nier Automata : The End of YoRHa Edition, tout de même vendu environ quarante euros ? La réponse est oui ! Le titre est toujours aussi bon, dans cette édition Switch, certes moins agréable à l’œil que ses grandes sœurs, mais demeurant fluide. Par ailleurs, il est d’autant plus complet, embarquant tous les DLC (bien que peu d’entre eux ont un réel intérêt, il faut l’avouer), et sa portabilité est un véritable atout étant donné le temps qu’il faut pour accéder à sa vraie fin. Pas sûr que ceux qui ont l’ont déjà fait sur console ou PC y trouvent leur compte, mais les autres ne peuvent que passer un très agréable moment.
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Date de sortie : 10/03/2017