On a joué à Robocop: Rogue City, voici nos premières impressions
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Rédigé par Quentin
Annoncé en juin 2021 chez Nacon, Robocop: Rogue City en a surpris plus d’un puisqu’on ne s’attendait pas à revoir une telle licence de nos jours et encore moins à travers le jeu vidéo. Une saga cinématographique culte des années 90 qui va bientôt bénéficier d’une adaptation assez ambitieuse. Nous avons justement pu y jouer grâce à une démo de deux heures fournie par Nacon et voici donc nos premières impressions sur ce titre qui tire d’abord et pose les questions après.
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ToggleC’est quoi Robocop ?
Avant de rentrer dans le dur du jeu, il faut rappeler ou expliquer ce qu’est Robocop au cas où vous découvririez cette relique du cinéma de science-fiction. Robocop a notamment eu droit à trois films durant les années 80/90 : Robocop, Robocop 2 et Robocop 3. Un remake du premier a également vu le jour en 2014. Sachez d’ailleurs que le jeu Robocop: Rogue City se situe en le 2 et le 3, on retrouvera ainsi des personnages et lieux iconiques, mais surtout une aventure inédite qui ne se calquera pas totalement sur les films bien que l’on reste dans le même esprit.
L’histoire de Robocop se déroule dans un futur dystopique à Détroit, une ville gangrenée par la criminalité et la corruption. Le personnage principal, Alex Murphy, est un policier dévoué qui est brutalement assassiné lors d’une opération policière, cependant, au lieu de le laisser reposer en paix, une société multinationale appelée OCP (Omni Consumer Products) décide de le ramener à la vie sous la forme d’un cyborg ultra-sophistiqué. Grâce à une combinaison de technologie avancée et de l’esprit d’Alex, il devient Robocop, un agent de l’ordre mi-humain, mi-robot. Ce colosse de ferraille est doté d’une force physique surhumaine, d’une résistance aux balles et d’une multitude de gadgets intégrés dans son armure. Il est également équipé d’une intelligence artificielle avancée qui lui permet de repérer les criminels et de faire respecter la loi avec une efficacité redoutable.
Bien que les longs-métrages (et surtout le premier) représentent bien cette époque baignée dans les films d’action ultra-violents, Robocop a été salué pour plusieurs critiques sociales qu’il glisse subtilement et pour certaines réflexions philosophiques. En effet, notre héros est souvent tiraillé entre son humanité et sa partie froide et robotique.
Un nouveau shérif chez Nacon
Nacon a fait appel au studio Teyon pour ce Robocop: Rogue City et il faut dire que le choix s’avère assez logique puisque les développeurs ont notamment planché sur des adaptations de licences cultes du même calibre, telles que Rambo The Video Game et Terminator Resistance. Même s’il y a de quoi avoir peur à l’évocation du célèbre personnage de Stallone en jeu vidéo (pour ceux qui s’en souviennent), on vous rassure tout de suite, on est bien loin de ce genre d’égarement ici. Au contraire, le jeu nous en a montré assez pour être clairement impressionné quand on sait qu’il s’agit d’un projet AA.
Comme nous l’avons évoqué plus haut, le jeu intègre un scénario totalement inédit créé par le studio et qui a même le mérite de faire le lien entre Robocop 2 et Robocop 3. D’après ce que l’on nous a dit lors d’une présentation, il bénéficiera tout de même de sa propre intrigue et traitera de sujets non abordés dans ces deux long-métrages. Pour faire court, il y a un nouveau méchant en ville tandis qu’une série de crimes s’abat sur celle-ci. En enquêtant sur la disparition d’un policier, Robocop va découvrir un projet assez sinistre du nom de « After Life ». Il va ainsi tenter de percer les mystères l’entourant tout en faisant son job de flic au quotidien.
Sur le papier, il faut bien admettre que Nacon et Teyon ont fait les choses proprement pour offrir une adaptation très fidèle aux films. Première bonne surprise, l’acteur Peter Weller reprend ici son rôle iconique de Robocop, que ce soit au niveau de ses traits ou de sa voix. En outre, l’aspect visuel semble respecté à la lettre. Les développeurs ont ainsi bien saisi cette ambiance futuriste du point de vue des années 90. On reviendra sur la technique et l’optimisation à la sortie du jeu (qui est toujours en développement), par contre les graphismes sous Unreal Engine 5 sont du plus bel effet et nous immergent totalement dans l’univers des films. Malgré quelques animations assez rigides, le titre ne fait pas du tout cheap, offre des décors splendides et respecte scrupuleusement l’ambiance retro-futuriste que l’on connaît.
Nous avons pu y jouer pendant deux heures découpées en trois grosses parties : une première demi-heure au tout début du jeu avec une session assez linéaire et scriptée faisant office de tutoriel, une deuxième partie se déroulant dans le commissariat qui fait office de HUB, et une dernière dans les rues de Détroit avec des phases bien plus ouvertes.
50% homme 50% robot : 100% flic
Robocop: Rogue City est un jeu d’action/aventure avec une vue à la première personne. Comme durant le tutoriel où des malfrats (des dealers de « Nuke », la drogue présente dans Robocop 2) s’emparent d’un studio de télévision, Robocop n’a souvent que le choix des armes pour faire respecter la loi. On se retrouve ainsi à tirer sur des vagues d’ennemis en progressant dans les environnements et ce cas de figure constitue la grande majorité du gameplay, toutefois cette partie défouloir est plutôt bien gérée dans l’ensemble. Les gunfight sont assez jouissifs et on ressent bien cette aura de superflic quasiment invincible. Bien que la barre de vie descende rapidement si on ne prête pas attention, on contrôle un Robocop impassible qui n’a pas besoin de bouger de manière dynamique ou de se mettre à couvert. Il reste stoïque en encaissant des centaines de balles et on se contente de viser et tirer sur les criminels avec une bonne dose de gore.
Robocop possède bien entendu son fameux Beretta « Auto 9 », mais il peut aussi ramasser et utiliser les armes lâchées par ses ennemis. Sinon, il peut aussi les attraper et mettre quelques bourre-pifs assez violents. Sans oublier son intelligence artificielle qui lui permet de mieux repérer ses ennemis et de dénicher des indices un peu partout. En plus d’être fidèle à ce que l’on voit dans les films, ce gameplay un peu lent lui donne un caractère assez unique. On a cette impression d’être le boss final, plus qu’un héros de jeu vidéo lambda.
Robocop, ce n’est pas que le pouvoir des armes, c’est aussi le travail de flic et d’enquêteur. Étonnamment, le soft semble parsemé d’affaires annexes à traiter. On a pu, par exemple, réceptionner des plaintes au commissariat ou mettre un PV à une voiture dans la rue. Comme bon nombre de productions du genre, on retrouve un système de choix moraux. Là encore, le studio a été malin en reprenant ce thème que l’on a évoqué lorsque l’on a parlé des films. À savoir la dualité d’Alex, avec d’un côté « machine » qui respecte scrupuleusement la loi et de l’autre, son humanité qui peut faire preuve de discernement selon les cas. Ce gamin a volé une voiture, mais pas pour une mauvaise raison. Est-ce que je l’inculpe sèchement ou je laisse couler une fois le problème résolu ? Ces choix nous indiquent si l’on gagne ou si l’on perd la confiance du public, mais on espère cependant qu’ils auront une véritable incidence sur la narration.
On nous promet pas moins de 30 heures de jeu en tout concernant la durée de vie. Si l’on peut parier qu’il s’agira d’une très bonne adaptation qui ravira les fans, nous avons encore un peu de mal à imaginer une boucle de gameplay durable dans le temps. Les actions de policier, les enquêtes et les gunfights sont bons dans l’ensemble, toutefois on se demande comment va faire le studio pour varier un tant soit peu l’expérience sur la longueur. Autre critique, cette sensation d’incarner un être surhumain est agréable, mais nous n’avons sué à aucun moment contre des ennemis en particulier (nous étions en mode de difficulté normal). Le manque de challenge pourra donc se faire ressentir. Notre policier d’acier pourra monter en puissance puisqu’il dispose en outre d’un arbre de compétences qui lui permet d’être plus résistant, de frapper plus fort ou encore de débloquer des compétences d’analyse ou de dialogue pour les enquêtes. À voir donc comment l’équilibrage sera géré.
Nacon nous en a montré assez pour être enthousiaste, mais le test sera déterminant pour savoir si l’ensemble est réussi. Le défi de Teyon sera donc d’insérer assez de surprises et/ou d’avoir une histoire réellement prenante pour palier à la potentielle lassitude du gameplay.
Robocop: Rogue City est prévu pour le mois de septembre de cette année et sortira sur PC, PS5 et Xbox Series.
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Date de sortie : 02/11/2023