Origin Story #2 : Mario, un personnage culte symbole d’une génération !
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Rédigé par Jibenc0
Plombier (plus maintenant), Charpentier, Golfeur, Danseur, Footballer, Basketteur, Docteur, Pilote, et j’en passe… La superstar du jeu vidéo a porté bien des casquettes tout au long de ces trente ans d’existence. À l’occasion de la sortie de Super Mario Odyssey, Origin Story revient sur le parcours incroyable du petit italien moustachu.
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ToggleDe Monsieur Vidéo à Mario !
Nous sommes dans les années 80, et le Japon assiste, médusé, à la quasi destruction du secteur vidéoludique en occident. Cet événement, le « crack de 1983 » fut causé lorsque les éditeurs de l’époque privilégiaient la quantité à la qualité. Ainsi, le secteur était saturé de jeux médiocres, de clones et de copies de titres à succès. Arriva ce qui arriva : les consommateurs ont tout simplement fui le jeu vidéo, qui était alors déclaré mort aux yeux des journalistes.
Il y avait donc une place à prendre, et c’est alors que la firme japonaise Nintendo décida d’investir l’occident. Pour ne pas reproduire l’erreur commise par les Etats-Unis, il est convenu que les futurs titres Nintendo seront tous qualitatifs et, plus généralement, seront de « bons jeux ». C’est ainsi qu’est né le fameux « Seal of Quality » qui, depuis plus de trente ans, orne les boîtes de jeux Nintendo.
Un certain Shigeru Miyamoto est alors en charge, avec une petite équipe, de créer plusieurs jeux afin d’accompagner la nouvelle console qui devra porter avec elle ce gage de qualité : la Famicom (plus connue dans nos contrées sous le nom de NES). Il avait alors déjà créé un personnage, nommé Mr. Vidéo, que le jeune développeur désirait voir apparaître dans ses jeux. Il ne le savait pas encore, mais il avait devant les yeux une future star de la scène vidéoludique.
Mario porte une casquette car Miyamoto ne voulait pas animer ses cheveux lors des déplacements. La moustache, quant à elle, a été choisie car plus pratique pour dissimuler la bouche du héros !
Mais avant d’en arriver à Super Mario Bros. Il y a eu deux autres projets majeurs qui ont terminé de « fonder » le personnage. Le jeu d’arcade Donkey Kong, très connu des puristes, sera le premier jeu où Mario apparaîtra, sous le nom de « Jumpman ». À ce moment-là, il est charpentier (et non plombier) et il deviendra officiellement Mario dans la suite du jeu d’arcade qui sortira en 1982 : Donkey Kong Jr.
Dans ce titre, le héros contrôle le fils de Donkey Kong, et doit aller sauver son père qui est retenu prisonnier par… Mario ! Eh oui, c’est en tant qu’antagoniste que Mario apparaîtra pour la première fois dans un jeu vidéo.
Mario fera un bref détour par le jeu du même nom, Mario Bros. qui verra apparaître son frère Luigi dans une sorte de mini-jeu d’arcade, avant de s’envoler vers la gloire avec Super Mario Bros., « LE » jeu qui le propulsa à travers le monde. Tous les éléments sont déjà là, les bill balles, les champignons, la plateforme, les vies, les mondes, Bowser et, bien sûr, la princesse Peach. Notre héros quitte alors sa casquette de charpentier pour devenir plombier : un métier qui lui collera à la peau pendant de nombreuses années.
La clé du succès est dans la diversité !
A cette époque, pour Nintendo, il y avait alors le reste du monde à conquérir. La Famicom rencontra un franc succès et remit au goût du jour le jeu vidéo en tant que tel, après la grosse perte de confiance des joueurs et des éditeurs suite au crack de 83.
Carton plein, on dénote plus de 40 millions d’exemplaires vendus à ce jour, et ce dernier resta pendant longtemps le jeu le plus vendu de l’histoire, avant d’être remplacé par Wii Sport, Tetris ou encore Minecraft.
Dès lors, le bolide était lancé, et c’est sans surprises que plusieurs suites virent le jour. Et c’est à la sortie de la prochaine console, la Super Famicom (Super NES en occident) qu’une autre idée de génie s’installa : et si Mario et ses compagnons s’initiaient à la course.
Chose promise, chose due : Mario Kart deviendra la première expérience multijoueur avec l’univers du plombier moustachu. Pour l’anecdote, il était prévu d’utiliser de véritables bolides pour les courses. Cependant, une fois l’écran scindé en deux en mulitjoueur, les développeurs se sont rendus compte que la vitesse du jeu était également divisée par deux.
Un jeu Mario était prévu pour la CD-I de Philips, mais fut annulé car la console se vendait très mal, notamment à cause des échecs des trois « Zelda de la honte ». Pourtant, Nintendo affirma lui-même que ce projet Mario était plus que prometteur !
La complication était donc de rendre plus fun un jeu de course moins rapide. C’est ainsi que les karts furent choisis, collant parfaitement à l’ambiance, ainsi que les cadeaux, afin de donner la même chance de victoire à tout le monde, même à quelqu’un ne s’y connaissant pas beaucoup dans le genre.
Depuis, Mario s’est essayé à de nombreux genres, nous pouvons penser aux jeux de sports, aux party-games, aux jeux de rythmes et bien entendu aux RPG. Chaque console Nintendo a donc eu droit à « son jeu Mario », et il arrive fréquemment que l’éditeur parvienne à briser les codes afin de polir son héros favori.
C’est ainsi que Super Mario 64 marqua le début d’une nouvelle ère pour les jeux de plateforme, que Super Mario Galaxy utilisa avec malice et intelligence les codes de la gravité, et que Super Mario Odyssey (on l’espère) marquera un tournant dans la gestion de mondes ouverts.
Plus qu’un héros : un symbole !
Avec lui est également apparu une ribambelle de personnages secondaires, qui ont contribué à alimenter le mythe et sont devenus, tour à tour, aussi importants que Mario. C’est ce lot de personnages variés qui permettent aux développeurs de se risquer à d’autres genres de jeux, comme le RPG ou le versus fighting. Et autant le dire : c’est tant mieux comme cela, lorsque l’on voit les perles qui ont découlé de ce genre d’initiatives.
Tout cela pour dire que cela fait plus de trente ans que Mario accompagne les joueuses et joueurs, et tente du mieux qu’il peut de faire comprendre que le jeu vidéo est bien plus qu’un simple média. Il peut être à la fois divertissant, amusant, prenant et intelligent. C’est une qualité qui est propre à l’éditeur nippon et qui séduit encore aujourd’hui les fans.
C’est tout cela, la force de Mario : l’ingéniosité et le talent de pouvoir parler à tout le monde !
Désireux de convenir à tous les publics, Nintendo s’efforce de fournir des titres de qualité, et fait souvent mouche, ce qui explique en grande partie le succès de leur mascotte. Mais au-delà de cela, Mario représente surtout une philosophie de jeu, que Nintendo assume contre vents et marées depuis de nombreuses années maintenant.
Cet étendard, c’est celui du multijoueur, du partage et du rapprochement, c’est celui du divertissement, de l’émerveillement et de la simplicité. Bref, c’est une philosophie qui ouvre ses portes au grand public, et qui ne fait plus aucune distinction entre le débutant et le hardcore gamer : les deux jouent aux mêmes titres sans se sentir exclus.
C’est tout cela, la force de Mario : de pouvoir parler à tout le monde. En étant assez compétitif pour satisfaire les vétérans, mais en gardant l’esprit ouvert pour accueillir et accompagner les nouveaux venus, c’est une force dont peu de titres peuvent se vanter. Car il est vrai que faire tomber les barrières n’est pas à la portée de tous, et même si cela fait plutôt « cul-cul », il ne faut pas oublier que l’essence même du jeu vidéo, c’est bel et bien de rassembler les joueuses et joueurs sous une même bannière. En cela, Super Mario Odyssey semble être le summum de cet idéal : un jeu qui propose plusieurs genres en un, plusieurs types de gameplay, de manière de l’appréhender et plusieurs façons de l’aborder. C’est un pari risqué, mais comme le dit le diction : « qui ne tente rien n’a rien ! ». Cela fait plus de trente ans que notre Mario international s’attelle à cette tâche, et gageons que cela continue encore pendant longtemps. Merci Mario !
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Date de sortie : 27/10/2017