Origin Story #4 : Link, un héros de légende !
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Rédigé par Jibenc0
Cela fait maintenant plus de trente ans que la licence Zelda nous fait vivre toutes sortes d’aventures. Tantôt épique, tantôt intimiste, s’essayant à tous les styles et sur tous les supports : il est impossible de passer à côté de cette licence devenue culte ! L’occasion pour nous de revenir sur le passé légendaire du héros de ces œuvres : Link !
It’s dangerous to go alone… Take this !
C’est en 1986 que tout commence. Shigeru Miyamoto, avec son équipe, est alors chargé de créer plusieurs titres devant accompagner la sortie et l’évolution de la Famicom (la NES chez nous). Comme vous vous en doutez, The Legend of Zelda fera partie de cette fournée, et lancera un renouveau du genre Action/Aventure sur console.
Le projet de ce tout premier Zelda est de plonger le joueur dans une aventure épique, longue et constante : chose rare en ce temps-là. Pour appuyer ce fait, et pour la toute première fois, les développeurs auront la brillante idée d’intégrer une pile de sauvegarde au sein de la cartouche. Ainsi, le joueur n’avait plus à recommencer sa partie de zéro, ou d’entrer des codes à rallonge pour récupérer sa partie.
Il faut savoir qu’à l’origine, The Legend of Zelda devait être un jeu futuriste, comprenant des voyages dans le temps. Les trois triangles de la TriForce devaient même être des puces électroniques régissant ce monde. Le héros devait alors voyager entre le passé et le futur afin de progresser dans l’aventure. Ce héros était donc le « liant » de tout ceci, le « lien » : c’est ainsi que Miyamoto décida de le nommer Link (lien en anglais).
Si le côté futuriste est tombé à l’eau depuis, au profit de l’univers héroïc-fantasy, le voyage entre les mondes, lui a survécu, et sera utilisé pour la première fois dans A Link to the Past. Depuis, pas mal de Zelda, comme Ocarina of Time, Oracle of Ages ou encore Twilight Princess ont joué cette carte du voyage entre les dimensions et le temps pour justifier leurs scénarios.
Shigeru Miyamoto a avoué s’être inspiré de Peter Pan pour confectionner la tenue verte iconique de Link !
Presque nu comme un ver, Link débute son épopée avec une simple épée. Oui, le monde d’Hyrule est dangereux, surtout dans ce premier opus, et notre petit elfe devra très vite prendre du galon afin d’aller secourir sa princesse. Dès le tout premier jeu, en 1986, Miyamoto pose déjà les bases de ce qui fera l’avenir de la série.
La princesse Zelda est là ainsi que l’antagoniste principal Ganon, les fées rendent des cœurs, et les objets-clés font leurs apparitions, comme les bombes, l’arc, les petites clés, la carte, et j’en passe. Jusqu’aux donjons que l’on retrouvera toujours trente ans plus tard : The Legend of Zelda premier du nom avait déjà tout d’un grand !
Si au Japon le succès est au rendez-vous, force est d’admettre que malgré de bons scores, l’Occident n’est pas encore tombé sous le charme du petit elfe. Le deuxième opus, baptisé « The Adventure of Link », calmera même certaines ardeurs, car trop différent de son prédécesseur. Mélange entre vue de dessus et vue de côté, difficulté accrue et une dimension RPG plutôt austère, The Adventure of Link semblait être un OVNI vidéoludique qui ne plut pas à tout le monde. Cependant, les faits sont là : c’est bien ce deuxième épisode qui marquera les prémices des deux suivants qui, eux, deviendront cultes !
À l’origine, le titre complet du premier opus était « The Hyrule Fantasy : The Legend of Zelda » !
C’est en effet avec « A Link to the Past », paru en 1992, que tout se déclenche. Grâce à cette aventure fraîche, épique et dantesque, Link passe alors un cap de popularité qui le propulsera jusqu’aux sommets. Un monde original et immense, une structure faisant la part belle à l’exploration et une sensation de liberté totale… Tout est là ! Avec ce titre, la Super NES devient incontournable et Nintendo prend conscience de l’ampleur de cette licence : celle-ci a de l’avenir !
Pourtant, même avec un avenir aussi radieux, même les plus grands s’emmêlent parfois les pinceaux et sortent de leurs zones de confort. Link n’échappe pas à cette règle. En effet, trois jeux Zelda ont vu le jour sur la console CD-I de Philips, et même si Link n’est le héros que de l’un d’entre eux, ces trois titres auront porté un solide coup sous la ceinture de la licence. Aujourd’hui considérés comme des titres presque parodiques, ces jeux restent, avec la série d’animation toute aussi ridicule, une erreur de jeunesse qui seront vite balayés d’un revers de la main lors du passage à la 3D, et la sortie d’une oeuvre majeure dans l’historie de la saga.
Un passage à la 3D exemplaire !
Le passage à la 3D sera déterminant pour notre petit héros. En effet, la Super NES faiblissant et la Nintendo 64 sur les rails : le droit à l’erreur n’était pas permis. Nous sommes en 1998, et avec la petite nouvelle PlayStation de Sony ainsi que la DreamCast de SEGA comme concurrents : l’atmosphère était plus que tendue pour Big N et pour son équipe en charge du fameux projet « Zelda 64″.
Fort heureusement, The Legend of Zelda : Ocarina of Time marquera l’histoire, et fera définitivement entrer Link au panthéon du jeu vidéo. Pour la toute première fois, le joueur a l’occasion de voir et de contrôler son héros « adulte », chose qui n’était jamais arrivée auparavant. Le scénario devient plus mature, les donjons plus retors et, enfin, la Princesse Zelda prend une place plus qu’importante au sein de l’intrigue.
Cette force, c’est d’avoir réussi à reproduire le sentiment d’exploration et d’aventure initié par le premier opus. Cet Ocarina of Time étonnant ouvrira la porte à de nombreuses inspirations qui participeront à étoffer les épisodes suivants, même si ceux-ci resteront toujours dans son ombre.
Aujourd’hui, nous comptons une multitude de jeux sur une foule de supports. NES, Super NES, Game Boy (Color & Advance), DS, Gamecube, 3DS, Wii, Switch… Chaque console de Nintendo a accueilli au moins une fois les aventures du petit elfe en tenue verte, pour notre plus grand plaisir. Et si certains titres ont pu se passer de la princesse Zelda pour exister, la licence n’a jamais réussi à se passer de son héros fétiche.
Depuis les épisodes Wii, Link est devenu droitier… Auparavant, il était gaucher !
Pourtant, il est bon de rappeler qu’il n’y a pas un seul et unique Link. En effet, au fil des jeux, des histoires et des âges, c’est bel et bien plusieurs Link différents que le joueur incarne, exprimant ainsi le symbole de revivre plusieurs fois la même aventure, mais dans des temporalités différentes. À l’instar de nous, joueuses et joueurs, qui grandissons en même temps que ses aventures qui nous accompagnent. Nous contrôlons à chaque fois un Link différent, qui continue de faire le lien avec les épisodes passés.
Voyageant entre les mondes, changeant les saisons, remontant le temps ou encore prenant les traits d’un loup : les aventures que nous passons avec ce héros sont aussi diverses qu’inconnues. Elles savent pourtant jouer avec cette familiarité particulière qui fait que nous nous sentons toujours dans notre élément. C’est aussi cela, la force de Link : donner cette impression de revoir un vieil ami, même après des années d’absence !
Depuis la récente sortie de Breath of the Wild, Link s’est affranchi de la traditionnelle tenue verte que nous lui connaissons. Plus libre, plus adulte, mais toujours aussi muet, Link demeure avec cet épisode, et plus que jamais, une représentation du joueur qui le dirige. En effet, et c’était là une volonté depuis la création du personnage : Link, c’est le joueur ! Le plus populaire des héros discrets !
C’est donc tout un personnage, ou plutôt autant de personnages que d’expériences, qui nous accompagnent depuis plus de trente ans. Link représente le joueur, et tout comme lui, nous avons grandi, emprunté des chemins, nous en avons délaissé d’autres… Ce que Link découvre dans ses aventures, c’est le joueur qui le découvre également ; lorsque celui-ci remporte une victoire, c’est aussi la nôtre. Link, et la licence Zelda en général, ce n’est pas simplement un héros de jeux vidéo… C’est aussi l’expression de vieux contes médiévaux, du chevalier et de la princesse, presque bateaux, auxquels on ne croit plus : mais qui nous font toujours rêver quand même ! Et si c’est bel et bien la Princesse qui hérite de toute cette légende, c’est sans nul doute ses héros, nous, qui en parlons le mieux !
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Date de sortie : 11/09/1998