Origin Story #9 : Rayman, une grande icone de l’ère PlayStation !
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Rédigé par Jibenc0
Paru initialement sur PlayStation première du nom en 1995, Rayman, personnage insolite issu tout droit de l’imagination d’un dénommé Michel Ancel, aura participé à prolonger quelque peu l’âge des jeux de plateformes. Une bonne occasion pour nous de se replonger sur son parcours, aussi fulgurant qu’audacieux !
Pas de bras… Pas de Super NES !
La création de Rayman n’est pas aussi complexe et édifiante que la plupart des vedettes que nous avons coutume de traiter dans cette chronique. En effet, Michel Ancel avait, durant son adolescence, déjà imaginé un personnage sans bras ni jambes. Au moment où le projet lui fut confié, il décida tout simplement de ressortir cette idée afin de lui donner un second souffle.
Du créateur du héros lui-même, Rayman était à la base peu convaincant pour les autres membres de l’équipe. Moche et mal dessiné, les dessinateurs ont travaillé dur pour essayer d’en faire un personnage plus « classique ». C’était sans compter l’obstination d’Ancel, qui préféra malgré tout conserver son héros bizarre plutôt que d’en faire un, certes beau, mais banal. Il avouera par la suite que cela a été très difficile de demander à des professionnels du graphisme de faire exprès de mal dessiner pour préserver son idée initiale.
Comme quoi, il faut parfois suivre son instinct malgré les a priori, car c’est précisément cet entêtement qui aura permis de créer le Rayman que nous connaissons. L’absence de bras et de jambes a d’ailleurs été une bénédiction pour les animateurs, car cela permettait de simplifier le travail tout en fluidifiant les mouvements. L’ambiance « dessin-dessinée » du premier épisode sublime d’ailleurs ce constat.
À l’origine, le premier opus était prévu sur Super Nintendo, puis sur la Jaguar d’Atari, avant d’atterrir finalement sur PlayStation !
Mais à ce moment, Rayman n’était pas encore Rayman. Eh oui, car si le personnage était plus ou moins établi, encore fallait-il l’intégrer dans un titre avec un scénario prenant. Cependant, quel est le passé de ce personnage ? A-t-il de la famille ? Des parents ? Où est-il né ? Pendant un temps, l’intrigue du premier opus reposait sur un jeune garçon, nommé Jimmy, qui devait être projeté dans un monde inconnu pour devenir un super-héros : Rayman !
Heureusement, cette idée fut rapidement abandonnée, et l’équipe entière jugea bon de laisser leur nouveau héros tel quel. Ainsi, et quoiqu’on en dise, Rayman est un personnage plus qu’énigmatique. Ne pas révéler son passé fut une décision volontaire, afin de laisser une plus grande place à l’univers, enchanteur et fantastique.
C’est en septembre 1995 que débarqua officiellement notre héros blondinet. Visuellement bluffant, possédant un gameplay aux petits oignons, une difficulté délicate mais bien dosée et une OST enchanteresse : il n’en fallait pas plus pour séduire le monde entier ! Le succès était tel que le jeu fut décliné en logiciel scolaire, ce dont beaucoup de professionnels de l’éducation se saisirent afin d’éveiller leurs cours.
Quinze ans de galère !
Très vite, la machine fut lancée, et, comme souvent dans ces cas-là, les suites ne tardèrent pas à montrer le bout de leurs nez. Et comme souvent dans ces cas-là, ce que l’éditeur avait pris pour acquis ne tarda pas montrer des signes de faiblesses !
S’en suivit pour le jeune héros deux opus convenables, tentant d’étendre l’univers coloré et mignon du premier épisode. Cependant, même avec le relatif succès de Rayman 2 et 3, le public était de moins en moins au rendez-vous. Et pour cause, tout ce qu’il avait adoré dans le titre originel n’était plus là. Mode de la 3D oblige, il était impensable pour Ubisoft de ne pas surfer sur cette vague à cette époque.
C’est malheureusement ce qui entraînera quinze longues années de galère pour Rayman, qui tentera de s’imposer sur d’autres plateformes, et avec d’autres aventures, pour tenter de regagner une place perdue bien trop tôt. Expédition sur téléphone mobile, avec un jeu de golf et de kart, tentative d’exportation sur GameBoy Advance, invasion massive de Lapins Crétins dans l’univers de la série qui n’a pas fait que du bien, j’en passe et des meilleures : cette petite flamme qui avait séduit quelques années plus tôt ne brillait désormais plus.
Rayman eu droit à son adaptation en série télévisée, datant de 1999. Comprenant seulement quatre épisodes, celle-ci fut arrêtée car… Horrible de A à Z !
Il faudra attendre 2011 pour le père de Rayman décide de revenir aux sources, et ainsi proposer un renouveau pour la licence sous les traits de Rayman Origins. Pour cela, Michel Ancel décidera, tout comme le premier opus de 1995, de séduire le public par le visuel. Il utilisera alors un moteur qui a beaucoup fait parler de lui à l’époque (et encore aujourd’hui chez les indés) : l’Ubi-Art Framework !
Permettant aux graphistes de pleinement s’exprimer, tout en évitant d’infliger des AVC aux développeurs et programmeurs, ce moteur sublima tout autant (si ce n’est plus) l’univers du jeu. Bien que ne se déroulant pas dans le même monde que l’original, l’équipe su apporter à cette aventure cette touche si particulière, avec un gameplay affiné, qui permit à notre héros de revenir sur le devant de la scène.
Depuis, nous avons eu droit à une itération « Legends » en 2013, qui reprend peu ou prou le même concept qu’Origins, et force est d’admettre que nous n’avons plus eu de nouvelles depuis… Il faut dire que son créateur est attendu au tournant pour un titre d’une autre ampleur : Beyond Good and Evil 2, cela explique donc cela. Ceci étant dit, ce dernier a déjà évoqué en 2017 l’idée de travailler sur un éventuel « Rayman 4 ». Il faudra donc se montrer patient avant de retrouver les aventures de notre chère tête blonde.
Mignon, charmeur, drôle, audacieux… Les qualificatifs ne manquent donc pas pour désigner Rayman. Ayant réussi le pari de redonner au genre de la plateforme de belles heures devant elle, il aura surtout marqué toute une génération qui a découvert le jeu vidéo avec l’ère de la première PlayStation. Son succès aura permis à de nombreux développeurs, notamment français, de démontrer que l’art vidéoludique s’exprime partout, et qu’il faut un réel savoir-faire pour produire une œuvre de qualité. Peut-être se cache un futur grand jeu dans les dessins que vous griffonniez étant adolescent… Qui sait ?
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Date de sortie : 15/12/1995