Paris Games Week Restart : Un retour réussi pour le salon français ?
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Rédigé par Jordan
La pandémie a bouleversé l’organisation traditionnelle du secteur de l’événementiel, qui commence doucement à reprendre ses marques après deux années complètes sans presque aucun salon physique. Cette année, la Gamescom a marqué son retour en présentiel avec un format hybride qui a visiblement rencontré le succès. Il aurait donc été dommage de voir la Paris Games Week ne pas faire de même cette année, après deux ans d’absence.
Du 2 au 6 novembre, le plus grand salon français du jeu vidéo a donc réouvert ses portes pour accueillir des milliers de visiteurs, désireux de connaître les tendances du moment et de découvrir ce à quoi ils pourront jouer dans les prochains mois. Baptisée « Restart », afin de bien appuyer sur le fait qu’il s’agissait d’une édition de reprise, cette Paris Games Week vient tout juste de dévoiler ses premiers résultats, plutôt encourageants. Nous étions également sur place, et on vous dit tout ce que l’on en a pensé.
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ToggleUne édition de reprise qui reprend ses marques
Le SELL vient tout juste d’annoncer les premiers chiffres de cette édition de la Paris Games Week, qui sont forcément en deçà de ceux de l’ère pré-pandémie. Cette année, le salon a donc accueilli plus de 150 000 visiteurs durant toute sa période d’ouverture, soit plus de deux fois moins qu’en 2019 (317 000 visiteurs).
Est-ce pour autant un échec ? Pas vraiment si l’on prend en compte le fait que cette année, seul un hall était ouvert (contre trois les années passées), ce qui limitait le nombre d’exposants. Julie Chalmette, présidente du SELL, estime au contraire que cette édition de reprise est une réussite :
« Quel plaisir de retrouver la Paris Games Week et son public ! Le succès populaire de la fête du jeu vidéo s’est vérifié tout au long de la semaine. Depuis 2010, les communautés de joueurs se sont attachées à ce rendez-vous annuel, qu’elles ont enfin pu retrouver. Retour aux sources gagnant pour cette édition pour laquelle le nombre d’entrées était limité : notre salon était plus agréable pour les visiteurs, sans rien perdre de sa dimension vivante et spectaculaire. Une formidable vitrine pour les éditeurs internationaux et le savoir-faire français. »
Quelques grosses têtes d’affiche, mais presque rien à l’horizon 2023
Cette année, notre équipe était également présente sur place pour assister à la renaissance du salon français. Comme tous les ans, l’intérêt pour la presse est assez moindre dans la mesure où le salon apparait comme une redite de la Gamescom, avec peu de nouvelles démos à tester. La Paris Games Week reste avant tout un rendez-vous pour le public, et cette édition a tout de même permis à ce dernier de tester plusieurs jeux en avant première.
One Piece Odyssey, Street Fighter 6, Sonic Frontiers, Forspoken, Crisis Core: Final Fantasy VII Reunion, Like a Dragon Ishin, Lies of P… Plusieurs titres très attendus étaient jouables sur place. Toujours est-il que ce line-up n’a pas de quoi faire déplacer les foules en masse, sans doute parce que les titres cités sortiront dans peu de temps (et parce que certains étaient déjà jouables à la Japan Expo), mais aussi parce qu’aucun d’eux n’est aussi fédérateur qu’un Call of Duty. L’épisode annuel étant déjà sorti, la Paris Games Week n’avait pas les moyens d’attirer autant de monde que les années précédentes sans l’un des hits de cette fin d’année, qui donne lieu à des attroupements où les gens n’hésitent pas à se marcher dessus pour 15min de jeu gratuites (parce que les gens sont fous).
La faible présence de PlayStation n’a sans doute pas aidé, et ce malgré la sortie prochaine de God of War Ragnarok. Si un stand dédié au dieu de la guerre était présent, le jeu était aux abonnés absents. Vous pouviez toujours vous faire maquiller pour ressembler un tant soit peu à Kratos tout en attrapant quelques goodies au passage, ce qui est certes mieux que rien, mais l’absence du jeu était notable. Le constructeur a du s’associer à la Fnac et à Square Enix pour marquer son espace, a contrario de Xbox qui a davantage joué le jeu cette année.
Là encore, ne vous attendez pas à ce que le constructeur américain nous fasse jouer à Redfall ou à Starfield en avant-première, mais une place de choix était réservée aux titres du Game Pass, comme Pentiment, Planet of Lana ou The Last Case of Benedict Fox. Chez Nintendo, rien de neuf à l’horizon avec des titres déjà tous disponibles sur le marché (ce qui est tout de même bien pour que le public puisse découvrir, par exemple, Bayonetta 3), mais un joli stand qui permet de produire de l’animation et de l’émerveillement chez les plus jeunes (ce Bowser géant en LEGO, sublime !).
Les jeux français plus que jamais mis à l’honneur
AG French Direct oblige, c’est du côté du stand Games Made in France que l’on a passé le plus clair de notre temps, grâce à beaucoup de démos jouables au sein d’un pavillon qui a définitivement attiré du monde. Entre Dordogne, Danghost, Endless Dungeon, Decarnation, Have a Nice Death ou Propagation: Paradise Hotel, il y en avait pour tous les goûts cette année, avec une belle diversité représentée et des démos qui ont remporté un franc succès.
Cet espace permettait de rencontrer beaucoup de développeurs indépendants présents pour présenter leurs jeux au public, accompagnés par une scène dédiée à Twitch qui servait à mettre en avant plusieurs titres durant des streams organisés en direct. Une belle occasion de faire le plein de découvertes, avec des jeux dont le matraquage médiatique ne peut pas rivaliser avec celui des AAA, même si l’on retrouvait aussi un coin dédié à A Plague Tale: Requiem, sans aucun doute le plus gros jeu du stand.
On notera que cette année, plusieurs ministres ont fait le déplacement afin de montrer le soutien du gouvernement envers les productions françaises. Que ce geste soit de façade ou non, cela permet au moins de valoriser le jeu français tout en mettant en avant les questions de la représentation de ce médium dans notre pays. On retrouvait même un petit coin qui avait pour but de sensibiliser les jeunes aux problèmes liés au harcèlement, beaucoup trop présent dans notre milieu, comme on a pu le (re)voir ces dernières semaines avec la prise de parole de nombreuses streameuses (un problème qui ne date malheureusement pas d’hier et que le public et le gouvernement semblent découvrir tous les trois mois, avant de l’oublier).
Un salon plus convivial ?
C’est finalement ce qui représente le mieux cette Paris Games Week, qui était dans son ensemble un salon à taille plus humaine. Avec seulement un hall de disponible, on aurait pu croire que l’on allait suffoquer dans les allées, ce qui était loin d’être le cas. Une respiration bienvenue qui a évidemment pour contrepartie de mettre en place moins de choses à découvrir.
On fait vite le tour du salon (surtout si on ne s’intéresse pas aux boutiques), mais dans une ère post-pandémie, retrouver un événement tel que celui-ci sans que celui-ci nous oblige à marcher les uns sur les autres est une bonne chose. D’autant plus que cette année, les allées sont automatiquement plus propres (sans doute grâce à la présence de plus de poubelles), du moins durant les jours où nous étions sur place, ce qui est une nette amélioration par rapport aux années précédentes. Notons également que pour la partie presse, le tout semblait aussi être mieux agencé et mieux organisé que dans le passé, et nous, on ne va pas s’en plaindre.
La Paris Games Week Restart porte donc bien son nom, avec une édition timide en nouveautés et en vraies exclusivités, tout en parvenant quand même à attirer du monde et à proposer une expérience agréable. Les challenges imposés par la situation sanitaire se ressentent évidemment, que ce soit dans le nombre d’exposants ou dans la capacité d’accueil du salon, ce qui rend le tour du salon très (trop) rapide malgré de belles choses à découvrir. On espère que l’année prochaine, le salon pourra revenir au meilleur de sa forme, en retenant tout ce qui a fait de cette édition une réussite. On sera en tout cas au rendez-vous !
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