Pikmin 2 : Notre avis sur la version Nintendo Switch
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Rédigé par Nathan Champion
Bien des annonces ont créé l’émoi au cours du dernier Nintendo Direct en date. On retiendra l’éternel absent, bien que cela n’ait étonné personne, Metroid Prime 4. Mais l’actualité est plutôt à la réjouissance, puisque non seulement la firme au plombier moustachu offre à sa mascotte et ses amis de nouvelles aventures, mais par dessus le marché, plusieurs jeux cultes font leur grand retour. Parmi eux, l’une des petites gâteries destinée à caresser les nombreux fans de la Gamecube dans le sens du poil, Pikmin 1 + 2, une compilation regroupant, comme son nom l’indique, les deux premiers opus de cette franchise un peu particulière.
Pikmin 1 + 2 c’est l’occasion pour tout un chacun de se plonger dans ces deux classiques de l’ère 128 bits, ou de la sixième génération de consoles de jeux si vous préférez. À noter que, si les deux jeux sont disponibles en bundle au prix de 49,99 euros, ils sont aussi accessibles séparément, à 29,99 euros chacun. Ainsi, nous avons choisi, pour cette occasion, de vous parler en premier lieu de Pikmin premier du nom, via un test complet que vous trouverez à cette adresse. Quant à Pikmin 2, ayant déjà eu droit à sa critique dédiée quelques année dans le passé, à une époque où ActuGaming n’était pas encore ce qu’il est aujourd’hui, nous avons choisi un autre format.
Oui, comme notre test de Pikmin, cet article destiné à vous parler de la remasterisation de sa suite sera emprunt d’une certaine nostalgie. De là à dire que celle-ci a biaisé notre jugement ? Il y a un pas que nous n’irons pas jusqu’à franchir. Néanmoins, si vous êtes ici dans l’espoir de lire quelques pics envoyés à Nintendo, alors vous frappez à la mauvaise porte. Non pas qu’il n’y ait aucune critique à faire à Pikmin 2, a fortiori dans cette version Switch. Mais le fait est que le titre a très bien vieilli, et qu’en dépit de quelques défauts évidents, il demeure une excellente pioche. Mais laissez-nous revenir plus en détail sur ce morceau d’histoire.
Conditions de test : Nous avons accordé environ onze heures au titre, principalement sur TV, mais avons aussi joué en mode portable, via une Nintendo Switch Lite. Bien qu’il y ait prescription, cet article est garanti sans spoiler.
Sommaire
ToggleBien meilleur que son prédécesseur ?
Pikmin premier du nom ne manquait pas de qualités, mais il demeurait limité. Limité en durée et en contenu, pour commencer, mais aussi en possibilités de gameplay. Parce que cet épisode originel n’embarque que trois couleurs de Pikmin, et qu’il n’exploite que trop peu leurs particularités. Ce qui les différencie, c’est finalement que les rouges résistent au feu, que les jaunes peuvent être jetés plus haut, et que les bleus savent nager. Ça fait un peu léger. Il n’y avait pas de quoi faire pour un jeu bien plus complet en partant sur cette base, certes solide, mais manquant malgré tout d’un petit quelque chose pour être pleinement marquante.
Chose que réussit beaucoup mieux Pikmin 2. Avec ses deux nouvelles couleurs, pour commencer, qui apportent une bien plus grande variété dans les possibilités. Mais aussi en ajoutant une résistance à l’électricité aux Pikmin jaunes qui, sans ça, auraient été un brin oubliables. La base est donc bien plus fournie, solidifiée par des ajouts bien sentis, reste à voir ce que Miyamoto et son équipe ont imaginé pour exploiter à fond les possibilités offertes par cet ensemble. Et là encore, ça ne déçoit pas ! Les niveaux sont plus fouillés, plus vastes aussi, et de manière générale, les capacités de nos Pikmin sont sans cesse sollicitées.
Néanmoins, certains n’apprécieront pas l’autre ajout de cette aventure : les donjons. Et cela se comprend, puisque ces zones souterraines à plusieurs étages cassent le rythme de l’exploration quotidienne, d’une part, celle-là même qui fonctionnait à merveille dans le premier jeu. Mais surtout parce qu’elles sont beaucoup moins inspirées sur le plan visuel, pour ne pas dire cruellement fades par moments. Ce qui détonne pas mal dans le paysage global offert par Pikmin 2, jouissant de décors plus jolis, plus agréables à découvrir que le premier jeu. Cela dit, ces donjons demeurent une bonne idée, poussant le joueur dans ses derniers retranchements.
Leur particularité, c’est en effet que vous y entrez avec une équipe définie de Pikmin, qu’il ne sera pas possible d’agrandir en cours de route. De quoi corser un peu les choses, d’autant que ces donjons vont crescendo dans le nombre d’étages, proposant de plus en plus d’ennemis et parfois un level design dangereux, et se terminent généralement par un boss qui mettra votre petite armée à rude épreuve. Ainsi, s’il ne mettra effectivement pas tout le monde d’accord, cet ajout se justifie de lui-même, en gonflant la durée de vie du jeu qui, sans ça, aurait volé assez bas une nouvelle fois, et en ponctuant l’aventure de passages un peu plus complexes.
Quant au reste, Pikmin 2 se contrôle de la même manière que son prédécesseur, en rendant le pointeur un peu plus fluide, d’une certaine façon. Il s’offre un second personnage, Louie, qui accompagnera Olimar dans ses pérégrinations et peut lui aussi être incarné, permettant de séparer son armée en deux. L’occasion pour le titre de s’offrir du multijoueur à deux, dans le même canapé, ce qui est une très bonne chose. On regrette néanmoins que, comme chez Pikmin 3 (version Wii U), cette fonctionnalité ne soit pas disponible pour l’aventure principale, et se cantonne à une utilisation dans des modes de jeu dispensables.
Enfin, Pikmin 2 est nettement plus bavard que son prédécesseur, mais ne raconte pas grand-chose de plus. Il s’offre de nouveaux personnages, qui nous envoient des mails rigolos chaque jour, et un ordinateur de bord souvent agaçant, qui servira la plupart du temps à nous rappeler les contrôles… un peu trop souvent si vous voulez mon avis. Enfin, au moins, ce second volet essaye quelque chose, et ça on ne peut guère lui reprocher. Il étend le lore de la franchise, et le fait avec une certaine maîtrise, ce qui demeure assez appréciable malgré tout. Et puis c’est désormais connu, si vous cherchez une licence avec un scénario, vous frappez à la mauvaise porte.
Quid de ce remaster ?
Je vous le disais en introduction, Pikmin 2 a bien vieilli. Mieux que son prédécesseur, d’ailleurs. Ce qu’il doit à son rythme mieux géré, à son level design plus inventif, à sa plus grande variété de situations, et à son visuel plus fouillé. Or, si le travail de remasterisation est très loin de faire sensation, en se plaçant à des années lumières de ce que proposait Metroid Prime Remastered pour ne citer que cet exemple très probant, le résultat demeure malgré tout honnête. De quoi mettre en lumière plus aisément les qualités de cet opus qui, malgré le poids des âges, apparaît plutôt agréable à l’œil dans cette cuvée de 2023.
On lui reprochera certaines textures qui semblent comme figées dans le temps, et qui font aussi défaut au remaster de Pikmin premier du nom. Quelques effets qui font un peu trop cheap par moments, ou une caméra pas toujours optimale, surtout dans les endroits cloisonnés. Néanmoins, rien de bien gênant, ou du moins, rien qui n’entrave l’appréciation de ce jeu vieux de dix-neuf ans. Il faut dire que Pikmin 2 est en tout point supérieur à son aîné, et s’évite quelques frustrations. Notamment, dans un registre différent, en offrant à ses petites créatures colorées une intelligence artificielle beaucoup plus permissive.
Autrement dit, on perd beaucoup moins souvent nos Pikmin lorsqu’on passe des passages étroits ou qu’on avance un peu vite. C’est la disparition d’une charge mentale qui pesait lourd dans le premier volet, et qui n’a jamais lieu d’exister dans ce second. Par ailleurs, là encore il est possible de choisir sa façon de jouer. Les abonnés aux joysticks pourront opter pour les commandes par défaut, très fonctionnelles, ne manquant que rarement de précision. Quant aux autres, ceux qui n’ont rien contre le Motion Gaming, ils pourront profiter de la Nouvelle Façon de Jouer, en se servant de leurs Joy-Con comme de Wii Motes.
Reste que s’il est plus long, effectivement, et peut-être un peu moins redondant, Pikmin 2 n’offre pas immensément de contenu, lui non plus. Même dans cette version remasterisée. Ainsi, non seulement on en fait vite le tour, mais en plus, les quelques défis proposés en supplément, sur le menu principal, n’ont guère d’intérêt, et se révèlent plus décevants qu’autre chose, même lorsque lancés en connaissance de cause… Même chose pour le multijoueur, au concept très dépassé, tournant très vite en rond, manquant cruellement d’utilité… Il n’aurait pas été de refus que les développeurs intègrent une fonction coopérative pour faire la campagne entièrement avec un ami, comme sur Pikmin 3 Deluxe.
En conclusion
Alors, faut-il vous procurer Pikmin 2 sur Nintendo Switch ? La question était plus délicate en ce qui concernait le premier volet, qui a pris un peu plus de rides. Mais cette suite est toujours aussi bonne, même du haut de ses dix-neuf ans. Plus beau, plus complet, mieux fini, et plus abouti dans son concept, Pikmin 2 ne souffre finalement que de maigres défauts. Ceux qui lui collaient à la peau sur Gamecube et Wii, pour commencer, à savoir un contenu un peu chiche, et des donjons en dents-de-scie, dont l’aspect cloisonné ne plaira pas à tous les types de joueurs.
Quant au travail de remasterisation, s’il est bien visible, il demeure malgré tout moins engageant que ce que l’on a pu connaître par la passé chez la firme au plombier moustachu. Ce qui n’empêche pas Pikmin 2 de demeurer relativement agréable à l’œil. Alors en somme, si le concept vous plaît, ou si vous désirez découvrir les débuts de cette série hors du commun, on ne peut que vous inviter à foncer. Mais, comme dit dans notre test du premier opus, on vous conseille clairement l’achat de Pikmin 1 +2, le bundle comprenant les deux titres pour 49,99 euros, car ceux-ci se complètent. Et puis, quoi de mieux en attendant Pikmin 4 ?
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Date de sortie : 08/10/2004