Dans l’histoire des jeux de gestion de parcs d’attractions, Planet Coaster est une référence incontestable. Sorti en 2016, ce titre développé par Frontier a su conquérir une communauté fidèle et active. Planet Coaster 2 était, dès l’annonce de sa sortie, attendu de pied ferme alors que le studio britannique promettait de repousser les limites de la créativité.
Finalement, presque un mois après sa sortie, Planet Coaster 2 a reçu un accueil plutôt tiède : bien que la critique ait largement souligné la liberté qu’offre le titre, il peine à convaincre une partie de sa communauté qui regrette un contenu un peu faible et la présence de bugs. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Frontier a déjà annoncé une mise à jour gratuite pour décembre. En attendant, nous vous présentons notre review du jeu en l’état actuel.
Conditions du test : Cette review a été rédigée après une bonne vingtaine d’heures de jeu. Nous avons eu l’occasion d’explorer le mode campagne, le mode franchise et le mode bac à sable. Le PC que nous avons utilisé possède une RTX 3060, 16GB de RAM et un processeur i5-10500H.
Sommaire
ToggleDe bonnes idées, une base solide
Parmi les nouveautés phares de cet opus, on retrouve bien entendu les attractions aquatiques qui ajoutent une nouvelle dimension au gameplay. Les piscines et les toboggans permettent ainsi de concevoir des complexes aquatiques complets, avec une grande liberté quant à leur forme et à leur disposition. Ces éléments sont visuellement attractifs en plus de diversifier les types d’attractions proposés. Les piscines et toboggans apportent également quelques nouvelles contraintes avec une gestion de la qualité de l’eau, la nécessité de placer des vestiaires à proximité et des postes de surveillance pour les maîtres nageurs.
L’outil de création des chemins a été entièrement retravaillé. Il offre beaucoup plus de possibilités que celui de Planet Coaster premier du nom et de Planet Zoo, mais il est aussi beaucoup plus difficile à prendre en main (nous avons, par exemple, éprouvé beaucoup de difficultés à créer des angles arrondis). Il est par exemple possible de créer des places et des configurations plus complexes, rendant la conception des allées et espaces beaucoup moins fastidieuse, toutefois attendez-vous à quelques heures d’apprentissage avant de pouvoir faire exactement ce que vous voulez.
De manière générale, Planet Coaster 2 se démarque de son prédécesseur en offrant davantage de fonctionnalités sur le plan créatif. L’option permettant de modifier l’échelle de toutes les décorations est un ajout absolument majeur. Cette fonctionnalité, bien que simple en apparence, multiplie considérablement les possibilités de personnalisation. Un autre point fort réside dans la possibilité de décorer entièrement les attractions. Les joueurs peuvent désormais laisser libre cours à leur imagination, sans être limités par des éléments préconçus.
Autre nouveauté bienvenue, Planet Coaster 2 propose un mode multijoueur qui permet de construire des parcs en équipe. Par ailleurs, grâce au Frontier Workshop (directement intégré au jeu), les joueurs et les joueuses peuvent désormais partager leurs créations et télécharger celles d’autres joueurs et joueuses sans passer par le Steam Workshop. Cet aspect communautaire, un élément qui a participé au succès de Planet Coaster et de Planet Zoo, est très bien exploité : il est passionnant de découvrir régulièrement les plans les plus appréciés par la communauté (allant du stand de hot-dogs au parc complet). Les débutants et les joueurs pressés apprécieront de pouvoir importer ces créations pour y apporter ensuite une touche personnelle.
Une campagne décevante, une gestion perfectible
La campagne, qui fait office de gros tutoriel, permet vaguement de se familiariser avec les nouvelles mécaniques. La narration (certes, pas l’aspect le plus important dans ce type de jeu) est assez navrante. Les personnages sont caricaturaux à souhait et agaçants. Mais ce qui l’est davantage encore, c’est le manque d’informations concernant les missions à effectuer, les contraintes à respecter ou encore le fonctionnement de certains outils. Assez rapidement, nous avons eu envie de délaisser ce mode pour nous tourner vers le bac à sable ou le mode franchise.
Sur le plan de la gestion, le jeu reste fidèle à la réputation de Frontier : ce n’est pas son point fort. Bien que de nombreuses options soient disponibles, comme les paramètres d’allergènes, les niveaux de peur ou de nausée des visiteurs, et même la gestion des fastpass, ces mécaniques restent accessoires. Gagner de l’argent en ignorant pratiquement la microgestion est simple. En somme, les nombreuses possibilités de gestion sont intéressantes sur le papier, mais elles manquent de véritable impact dans la pratique.
Des générateurs d’électricité (déjà présents, avec un fonctionnement légèrement différent, dans Planet Zoo) font leur apparition, mais n’apportent rien d’intéressant, en dehors du fait de légitimer davantage la création de backstage pour les travailleurs. L’organisation de l’emploi du temps de ces derniers est un peu brouillonne mais n’est pas très compliquée.
Nous n’avons pas apprécié l’interface utilisateur, que nous avons trouvé lourde et peu intuitive. De nombreux clics sont parfois nécessaires pour atteindre ce que l’on cherche. Il peut, en effet, être fastidieux de chercher certains éléments spécifiques, comme les bancs ou les poubelles (notons cependant qu’une option permet de les placer automatiquement lors de la création des chemins).
Un contenu encore limité
Sur le plan technique, le titre est heureusement beaucoup moins limité que son prédécesseur (dans lequel les parcs d’une certaine taille ne pouvaient tourner sans saccades). Les développeurs ont tout de même jugé bon de fixer une limite de 6000 visiteurs simultanés, ce qui nous semble plus que raisonnable à ce stade. Graphiquement, Planet Coaster 2 bénéficie d’une nette amélioration par rapport à son prédécesseur. Les décors, les attractions et les environnements sont plus détaillés et immersifs. Cependant, certains éléments visuels, comme les cascades ou d’autres effets aquatiques, manquent de finition.
Il est important de préciser qu’à son lancement, Planet Coaster 2 ne reprend pas tout le contenu du premier jeu. Alors que le premier jeu proposait une grande variété de thèmes, Planet Coaster 2 débute avec une sélection limitée. Pour le moment, il faudra donc se contenter de cinq thématiques (dont « antiquité », « vikings » et « monde aquatique »). Nous aurions plutôt préféré retrouver dans un premier temps des thèmes plus classiques comme celui du farwest ou des pirates. Si l’ajout de DLC pour enrichir l’expérience est attendu, il est difficilement acceptable que des éléments de base du premier opus soient absents. Les restaurants (pourtant existants dans Planet Zoo) et les hôtels brillent également par leur absence.
En conclusion, Planet Coaster 2 est un titre que nous recommandons aux joueurs et aux joueuses qui n’auront pas peur d’investir du temps dans l’exploration minutieuse des outils et fonctionnalités du titre afin de créer le parc thématique de leurs rêves. Bien que des éléments préconstruits facilitent les premiers pas, il reste nécessaire de s’investir pleinement pour maîtriser la création. Planet Coaster 2 est un jeu prometteur mais encore perfectible. Si vous n’êtes pas pressé, il pourrait être judicieux d’attendre que le jeu évolue avec des DLC et des patchs correctifs. Cette patience sera récompensée par une version plus complète et sans doute plus abordable.
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