Pourquoi on aimerait voir un reboot de Dragon Ball Z : Attack of the Saiyans ?
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Rédigé par Neomantis Dee
Tandis que le manga Dragon Ball Super se poursuit et devrait bientôt clore son arc en cours, 2022 verra aussi débarquer au cinéma Dragon Ball Super : Super Hero ainsi qu’un nouveau jeu, Dragon Ball : The Breakers. Ce dernier va tenter une approche différente en terme de gameplay, changement toujours surprenant, bien que ce ne soit pas la première fois, puisque dans une décennie pas si lointaine, sur console portable, des adaptations inspirées avaient vu le jour.
Nous allons revenir sur l’une de ces adaptations marquantes, à savoir Dragon Ball Z : Attack of the Saiyans. Un RPG au tour par tour des plus classiques dans la pure veine des premiers Final Fantasy ou Dragon Quest, en plus d’être exclusif à la Nintendo DS, berceau de pas mal de jeux de rôles. Annoncé via le Weekly Shonen Jump en décembre 2008, l’opus connu au Japon sous le nom Dragon Ball Kai : Saiyan Invasion sortira quasi en même temps que l’animé Dragon Ball Z Kai sur l’archipel, en avril 2009. Avant de débarquer quelques mois plus tard en occident.
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Dragon Ball Z : Attack of the Saiyans est le premier jeu Dragon Ball distribué par l’emblématique Bandai Namco, les droits étant jusqu’alors détenus par Atari. Le développement fût confié à Monolith Soft, studio fondé par Tetsuya Takahashi, connu pour avoir travaillé sur les graphismes des premiers Final Fantasy sur Super Nintendo comme ceux de Chrono Trigger. Expérience dont il se servira pour mettre sur pied la licence Xenogears en 1998 et sur laquelle il officiera comme réalisateur et scénariste. Devant le succès de son jeu, Takahashi a l’idée d’une nouvelle licence en plusieurs épisodes que Square refusera. Décision qui amènera notre homme a fonder son propre studio avec l’aide de collaborateurs, ce sera Monolith Soft. La fameuse licence qu’il a imaginé pour approfondir les thématiques abordées dans Xenogears deviendra la franchise phare du studio, il s’agit de Xenosaga.
Au vu de l’expertise du studio et sachant que cette adaptation du bébé de Toriyama est une commande, il n’est pas si surprenant d’avoir affaire à un RPG old school. Puis, le choix du support DS permettait de se contenter de la 2D, rapprochant le jeu des standards qui régnaient à l’époque sur Super Nintendo. Le récit de Dragon Ball Z : Attack of the Saiyans va débuter avec l’arc du 23e Tenkaichi Budokai pour se terminer sur la confrontation entre Goku et Vegeta durant l’arc Saiyan. Bien que l’histoire du manga soit respectée, le soft se permet quelques libertés pour le bien du rythme, mais aussi afin de gonfler un minimum la durée de vie pour tenir dans la moyenne du genre qui tourne entre 20 et 30 heures.
Ceci étant, ses rajouts scénaristiques sont respectueux du lore d’origine et permettent d’amener de la consistance, d’étendre nos connaissances de l’univers, sans le dénaturer ni trahir les fondements. Le plus souvent, ces ajouts permettront d’alimenter les quêtes annexes, les rendant dans l’ensemble sympathiques et intéressantes. Mais aussi pour introduire les personnages, comme avec Krillin de retour au temple shaolin, un moment fort. De même que Yamcha croisera la route du gang des lapins. Dans Dragon Ball Z : Attack of the Saiyans vous allez contrôler différents héros durant l’aventure, pendant que d’autres seront absents. Ainsi, Goku ne sera jouable qu’après plusieurs chapitres puisqu’il est parti s’entraîner dans son coin et qu’il est censé réapparaître qu’au tout début du tournoi. Un parti pris pertinent qui permet de profiter du roster, de se familiariser avec chacun, en plus d’apporter de la diversité. Et comme nous le disions pour Krillin, les introductions de chacun des guerriers de la Z Team sont cohérentes et efficaces.
Rôga fû fû ken
RPG en 2D classique, il reprend logiquement la structure du genre, avec une map sur laquelle se trouve divers lieux emblématiques de la franchise où il est possible de se balader. Que ce soit dans une ville ou dans des zones plus dangereuses où se trouveront les ennemis. En outre, certains niveaux auront des pseudos obstacles qu’il faudra détruire avec un kikoha pour avancer. Rien de bien folichon, alors que cela aurait pu amener des situations plus intéressantes, sachant que parfois se seront des éléments de glace, feu ou poison qui pourront vous obstruer la route. Des capsules, que l’on peut collecter, vont alors servir à passer ces dits obstacles plus aisément ou être utilisées comme dragon radar, etc.
Dommage que les développeurs n’aient pas été plus loin la-dessus. Surtout qu’avec l’esthétique et la direction artistique superbes, on est embarqué dans l’univers de Dragon Ball, quand bien même des musiques trop en retraits pour totalement marquer le coup. Déception qu’on retrouve dans le level design qui manque clairement d’ambition. Une ambition qui a aussi pu manquer sur la narration, bien vite relayée au second plan dans les zones de combats. Sans doute logique, mais comme nous le disions sur l’écriture et l’exploitation du lore, on aurait aimé que l’approche narrative soit plus présente. Monolith Soft est connu pour ses licences aux scénarios prenants, il y avait un petit défi à relever ici. Au moins le doublage original est là et fait du bon travail, porté par des effets sonores cohérents et fonctionnant très bien.
Mais là où Dragon Ball Z : Attack of the Saiyans s’en sort le mieux c’est dans les affrontements. S’il est possible d’améliorer ses statistiques grâce à l’expérience gagnée ou de débloquer et augmenter des capacités, une des particularités du titre est que certaines techniques sont cachées. Le jeu propose en effet un système de combinaisons à découvrir soi-même. En exécutant les bonnes techniques avec les bons personnages, et ce durant le même tour, vous pouvez déverrouiller des enchaînements spéciaux qui formeront de puissants combos. Ces derniers vous gratifient d’animations réussies qui rendent fièrement hommage à l’œuvre. Généralement les affiliations vont découler d’une association de personnages et de techniques logiques. Enfin, plus le combat sera long et plus vos combattants seront déchaînés.
Des mécaniques qui profitent du fait que nous pouvons contrôler jusqu’à trois héros sur le terrain, avec la possibilité de switcher avec les autres si notre team complète en inclus plus. Cela rend les affrontements grisants et permet de profiter de la Z Team. Notez qu’il est aussi possible de réduire les dégâts reçus en appuyant au bout moment sur la touche adéquate. Un moyen d’ajouter un petit peu plus de dynamisme et de pimenter l’action, bien que cela reste très basique.
Pourquoi un reboot ?
Le jeu ne sortait pas vraiment du lot comparé aux pléthores de RPG existant sur Nintendo DS. Pourtant, rien qu’avec l’univers de Dragon Ball, sa beauté et son système de combat qui retranscrit plutôt bien l’essence des affrontements, le jeu possède toujours ce petit truc en plus. De même que l’approche en équipe a du sens ainsi que l’utilisation intelligente du lore, dans les quêtes comme avec le bestiaire qui va piocher dans pas mal de spécimens, populaires ou non. Preuve d’un amour sincère des développeurs envers la licence. De plus, le fait que le récit nous fasse jouer plusieurs personnages aide à renouveler l’aventure.
Un reboot permettrait surtout de tenter de démarrer l’aventure au début de Dragon Ball pour aller jusqu’à la fin de Dragon Ball Z et la défaite de Buu. Le scénario doit aller plus loin, tout comme les séquences narratives qui doivent gagner en impact. L’idéal serait évidemment d’avoir des séquences animées. Traiter l’ensemble de l’œuvre c’est aussi permettre d’avoir un bestiaire plus conséquent et diversifié. En profitant mieux des qualités d’écriture de Monolith Soft il y aurait moyen d’enrichir le récit et d’offrir au jeu l’opportunité d’apporter un petit truc à l’univers. Il y a des choses à raconter dans Dragon Ball, surtout vis-à-vis des personnages à la fois charismatiques et majoritairement bien écrit. Et si une des forces de la franchise se trouve dans les combats, ce n’est pas qu’esthétique, c’est surtout parce qu’ils sont intenses et qu’ils racontent le plus souvent quelque chose.
Qui plus est, si tout cela profite d’une direction artistiques et de fidèles graphismes de qualité, l’aventure gagnerait grandement en consistance. Chose que n’est pas parvenue à faire comme il faut Dragon Ball Z : Kakarot. Il faut plus d’ambition de façon générale, surtout dans les affrontements en ajoutant toujours plus de dynamisme et de folie. Que le jeu reste sur une esthétique 2D old school pourquoi pas, mais il pourrait bénéficier des capacités techniques d’une Switch afin de gonfler ses ambitions et donc son contenu. Par contre, il faut garder les mécaniques de gameplay mises en place dans cet opus DS, en les approfondissant bien plus, voir en les complexifiant judicieusement pour y glisser une couche stratégique. Il existe bon nombre de RPG sur lesquelles il est possible de s’inspirer. On ne demande pas une réinvention du genre, mais plutôt que ce Dragon Ball se réinvente lui-même, car aujourd’hui encore il reste assez unique parmi les adaptations de la licence.
Enfin, concernant la partie exploration, particulièrement avec les capsules à récupérer et utiliser, s’inspirer de ce que fait Game Freak sur Pokémon avec l’usage des CS semble la meilleure chose. Cela rendrait l’aventure plus immersive, plus jouissives aussi et impliquerait plus concrètement les joueurs et joueuses. Notamment vis-à-vis de la narration, qui est normalement un élément important dans un RPG. Le genre se prête bien à Dragon Ball car il peut donner une autre ampleur à la saga en mettant en avant son lore comme c’est rarement le cas. Et bien qu’on parle de reprendre l’intrigue du manga, on est tout aussi ouvert à une nouvelle histoire, néanmoins cela implique un travail plus minutieux si l’on veut éviter les déconvenues comme le scénario autour de C-21, malgré le personnage stylé, ou bien la proposition des Dragon Ball Xenoverse qui n’apporte rien de pertinent, sur ce point en tout cas.
Ce Dragon Ball Z : Attack of the Saiyans regorge de bonnes choses et de bonnes intentions. On aimerait qu’un autre jeu de la franchise prenne la relève afin de proposer un RPG digne de ce nom. Pouvoir un jour placer un jeu Dragon Ball à côté d’un Dragon Quest sans qu’il y ait à rougir.
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