Pourquoi on aimerait un retour de Mortal Kombat : Shaolin Monks ?
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Rédigé par Neomantis Dee
Après plus de trente ans de vie, la franchise d’Ed Boon et John Tobias a fini par atteindre des sommets impensables, en termes de ventes et de popularité, n’ayant pas peur de constamment prendre des risques créatifs, mais sans se départir d’un amour et d’une passion sincère envers leur licence qu’est Mortal Kombat.
Si le début des 2000 et l’irruption de Mortal Kombat sur la 3D ne permirent pas d’en faire une référence sur le gameplay, clairement inférieur à la concurrence, d’autres qualités possédées par la série firent sa renommée. Son contenu généreux d’une part, son univers aussi, et son lore. Lore qui n’a cessé de s’enrichir au fil des opus, s’affinant d’un titre à l’autre.
On retient beaucoup les opus Mystification et Armageddon pour leurs apports conséquents au lore de la franchise. Néanmoins, Mortal Kombat : Shaolin Monks n’était pas inintéressant là-dessus, apportant lui aussi sa pierre en retraçant l’intrigue de MK 2 dans un beat’em all coopératif plutôt plaisant
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ToggleNuit de Vengeance
Sorti en 2005, un an après Mystification, Mortal Kombat : Shaolin Monks a la particularité d’être avant tout un beat’em all dans la veine d’un God of War (la trilogie). Un choix surprenant pour l’époque, même si finalement pertinent et loin d’être une première pour Ed Boon et ses équipes. Et puis, le beat’em all étant parent proche du jeu de combat, le grand écart n’est pas si déchirant. L’occasion de retrouver les mouvements signatures de Liu Kang et Kung Lao, les deux protagonistes de cette aventure.
Scorpion et Sub-Zéro peuvent se débloquer mais l’histoire ne change pas, puisqu’initialement pensée pour mettre les deux shaolins en avant. MK : Shaolin Monks reprend donc l’intrigue de Mortal Kombat 2 pour la rendre plus claire, en plus de profiter de cinématiques de bonne facture, particulièrement pour les chorégraphies de combat. Les limitations des années 90 ne permettaient pas aux jeux de combat d’avoir suffisamment de place pour développer efficacement la narration.
Cela passait par des textes le plus souvent. De fait, cette reprise du scénario du second opus de la série revêt un intérêt, surtout que quelques révélations sont présentes. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. L’écriture reste typique de la licence, du genre aussi, nous ne sommes pas au niveau des meilleurs récits vidéoludiques. Cependant, force est de constater que l’intrigue se laisse apprécier quand on aime l’univers. Quiconque souhaite redécouvrir l’intégralité de l’histoire de la franchise gagnera à découvrir Mortal Kombat : Shaolin Monks plutôt que MK 2.
Côté inspiration, ce sera surtout les films Bloodsport et Enter The Dragon qui alimenteront principalement la licence, aujourd’hui encore, parmi pléthore d’autres reprises et clins d’œil à tout un pan du cinéma d’arts martiaux asiatique, ainsi qu’à la série B américaine. En nous faisant parcourir les niveaux à l’esthétique reprise des arènes de combat bien connues des jeux, Mortal Kombat : Shaolin Monks fait oublier son level design relativement simpliste et peu inspiré en affichant une vraie identité.
Heaven and Hell
Comparé à son modèle God of War époque PS2/PS3, ce MK : Shaolin Monks fait un peu grise mine. Un peu, parce que l’amour coule par litres dans le soft et, sans atteindre la maîtrise des meilleurs, n’en demeure pas moins plus qu’honorable. La proposition est plutôt solide. Le gameplay reprenant coups et bruitages emblématiques de Kung Lao et Liu Kang aide à l’appréciation des combats, de surcroît avec les quelques combos sympas à réaliser en duo, ainsi que les attaques multidirectionnelles qui permettent de frapper les ennemis à 360 degrés.
Par ailleurs, le soft fut pensé pour la coopération locale, c’est bien en binôme qu’il révèle son potentiel. Pour les combos, mais aussi pour les secrets à dénicher qui, le plus souvent, nécessiteront d’être deux. Les cinématiques montrent aussi les deux amis à chaque scène. Une fraternité qui s’illustre également sur la barre de santé commune aux deux personnages. Gare à ne pas laisser le collègue se faire démolir, sachant que le jeu possède quelques pics de difficulté bien sentis.
En parlant de pics, afin de pimenter les affrontements, il est possible d’utiliser des éléments du décors pour faire jaillir le sang, ne manquant pas de procurer son petit effet. Mortal Kombat : Shaolin Monks n’oublie pas la violence et l’hémoglobine, encore moins les fatality. En effet, les développeurs ont choisi d’inclure une jauge de sang à remplir en tuant la chair à canon croisée et qui, une fois pleine, donne accès à une fatality. Ces dernières se débloquent et se découvrent au fil de l’aventure. Meilleurs seront vos combos, plus vite la jauge se remplira.
Du classique, certes, mais qui bénéficie du cachet MK. Qui plus est, outre Liu Kang, Kung Lao et les ninjas élémentaires à débloquer et à incarner, le jeu embarque les habituels goodies à base de vidéos et d’artwork si prisés par la licence. Même le mode combat est accessible, avec un roster limité cela dit, en plus d’une version arcade de Mortal Kombat 2. Le contenu et le fan service sont là pour notre plus grand plaisir, d’autant plus sur un beat’em all.
L’Ombre du Feu
Presque vingt ans dans les pattes, pourtant, même s’il est compliqué de l’apprécier à sa juste valeur aujourd’hui, Mortal Kombat : Shaolin Monks est une pièce importante dans l’histoire de la licence et mérite de perdurer dans les mémoires. Cette chronique lui est dédiée car c’est un soft qui se doit d’avoir sa suite, ce qui faisait partie des plans d’Ed Boon. Mortal Kombat : Fire and Ice était une suite, elle aussi en beat’em all, mais censée suivre l’histoire des rivaux Scorpion et Sub-Zéro. Malheureusement, rien n’a vu le jour.
Des années plus tard, des tweets du game designer mentionnaient le désir de produire un remake. L’espoir restait permis, on l’espérait même après MK 11, mais c’est finalement la suite/reboot Mortal Kombat 1 qui fit son apparition. Et, quand bien même des qualités évidentes et une expérience de jeu au niveau, ce dernier épisode témoigne d’un coup de mou parmi les équipes créatives, en particulier sur le contenu, mais pas que, qui semble avoir la peau sur les os en comparaison de son aîné bien en chair.
Il y a plusieurs années, j’aurai souhaité un remake de Mortal Kombat : Shaolin Monks. Cependant, le temps file sans relâche, des choses changent, le pseudo reboot narratif opéré par MK1 a réécrit le background des personnages et, forcément, donne envie de revoir la série à la sauce beat’em all tout en explorant cette timeline récente. La sortie des films d’animation estampillés Mortal Kombat Legends, et qui sont ce qui se fait de mieux en terme d’adaptation de la licence, montre l’envie d’étendre le lore et/ou de le réécrire pour le rendre plus cohérent et limpide.
Pourquoi on aimerait un retour ?
On parle beaucoup de League of Legends et son cross-média, son lore qui se développe sur des genres vidéoludiques différents, sauf que Mortal Kombat le fait encore avec le cinéma et la BD, des versions mobiles aussi. Ce qui manque véritablement, c’est de mettre les ressources d’un AAA dans une nouvelle approche. Oublier un temps le versus fighting pour lorgner sur autre chose. NetherRealm n’a plus rien à prouver sur le ring.
Offrir un épisode plus action-aventure, sorte de mode quête comme dans Mystification, mais remis au goût du jour. Devenant, dès lors, un jeu à part entière une sorte de RPG d’arts martiaux mettant davantage l’accent sur la narration. Ou bien, repartir sur du beat’em all dans le style Mortal Kombat : Shaolin Monks, l’un comme l’autre me semblent avoir des atouts. Une prise de risque que j’estime bénéfique pour l’avenir de la série.
Une manière de toujours exploiter la marque, de quoi ravir Warner, tout en évitant la surdose de jeux de combat. Sans compter les difficultés inhérentes au genre, entre coûts de production élevés, suivis de jeux sur le long terme, la niche que représente le versus fighting, etc. Une expérience vidéoludique un peu différente a le potentiel pour toucher un autre public, sans délaisser les fans de la première heure pour autant.
MK : Shaolin Monks n’a pas déçu sur ses ventes parce que l’amour des développeurs était là et que le soft avait une réelle plus value. C’est pourquoi, si la flamme brûle toujours dans le cœur des équipes de NetherRealm, et je pense que oui, nul doute que le résultat sera à la hauteur des attentes. Qui plus est au vu du savoir-faire acquis sur plusieurs décennies, en plus des possibilités de récits intéressants qu’offre la timeline MK 1.
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