Pourquoi on aimerait un retour de Spider-Man : Dimensions ?
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Rédigé par Neomantis Dee
Afin de patienter encore un peu avant le tant attendu Marvel’s Spider-Man 2, dans lequel nous incarnerons à la volée Peter Parker et Miles Morales, j’aimerai parler d’un autre jeu tiré de la licence. D’une autre approche des aventures de l’homme-araignée, plus ancrée dans le passé avec une succession de niveaux linéaires hérités des deux excellents opus de la PS1. Si c’est bien Sony, en 2018, qui relança la franchise en tant que jeu vidéo, après quelques coups de mous bien vites oubliés, ce serait négliger des tentatives loin d’être foireuses.

Comme avec Ultimate Spider-Man en 2005 ou encore, et surtout, Spider-Man : Dimensions qui est au centre de l’attention aujourd’hui. Que la multinationale japonaise continue ses mondes ouverts pour Spidey, pourquoi pas, rien que pour les déplacements grisants de building en building il faut y jouer. Néanmoins, une part de moi est en manque d’expériences différentes. Pour Spidey dans un premier temps, mais aussi parce que j’ai déjà pas mal donné sur le Manhattan-ouvert. Dimensions n’était rien de tout ça et, si à l’époque ce fût une petite claque, presque 10 ans plus tard j’en redemande.
Pour résumer brièvement le concept : nous avons quatre Spidey différents, évoluant chacun à une époque précise, avec un gameplay mettant l’emphase sur un aspect spécifique de leurs capacités, au même titre que la direction artistique variant d’un personnage à l’autre. Un projet pétri de bonnes idées et soutenu par une réelle vision de game design. Des défauts il y en a, mais il suffit d’imaginer quelques corrections, et Spider-Man : Dimensions deviendrait excellent. Il était temps de parler de ce jeu, et de l’envie de le revoir dans un reboot qui ferait honneur à l’ambition créative des développeurs. Malgré l’existence d’un portage sur Nintendo DS, réalisé par une autre équipe, c’est bien les versions PS3, Xbox 360 dont il sera question.
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Spider-Man: Dimensions est sorti en 2010 et posa quelques bases qui serviront à nourrir les prochains titres de la licence. C’est édité par Activision et développé par Beenox Studios, à qui l’on doit les jeux Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi (2003), Star Wars : Battlefront (2004), mais aussi, récemment, l’excellent remake de Crash Team Racing (2019).
Concernant le tisseur, le studio gérait les adaptations vidéoludiques jusqu’à ce que Sony prenne la main. Le travail de Beenox sur la franchise remonte à 2005 avec la parution du très plaisant Ultimate Spider-Man, offrant la possibilité de manier à la fois Spidey et Venom dans un monde ouvert classique, mais marqué par une direction artistique en Cell Shading du plus bel effet. Encore aujourd’hui, visuellement ça fonctionne très bien.
Une esthétique que l’on retrouvera, en partie seulement, sur Spider-Man : Dimensions, parmi les quatre directions artistiques présentes. Ce dernier est aussi le titre qui va sortir le studio d’une mauvaise passe. En effet, les deux opus que sont Spider-Man 3 et Allié ou Ennemi, qui précède Dimensions, n’avaient pas convaincu, à juste titre.
Ce qui n’est pas le cas de notre intéressé du jour. Fort de l’expérience acquise par les studios depuis plusieurs années, l’ambitieux projet qu’est Dimensions est mis en branle pour relancer la machine. Malheureusement, les ventes ne seront pas aux rendez-vous et le jeu finira vite aux oubliettes. La sortie l’année suivante de Spider-Man Aux Frontières du Temps, nouvel opus décevant inférieur à Dimensions, n’aidait pas à se relancer dans les aventures de l’homme-araignée.
Spider-Island
En 2012, The Amazing Spider-Man donnera un petit sursaut au tisseur avec un monde ouvert hérité des premières adaptations de films sur PS2, et offrant de belles sensations de jeu. On retrouvera l’ébauche de ce que seront les déplacements et les combats dans Marvel’s Spider-Man. Ceci étant, on restera sur un succès mitigé, malgré un scénario qui avait le mérite de se placer après les événements du premier film mettant en scène Andrew Garfield dans le costume rouge et bleu.
Face à ce constat, Spider-Man : Dimensions brille encore plus, se plaçant comme l’un des titres les plus marquants de la franchise. Toujours selon moi. Parce que même si j’apprécie Marvel’s Spider-Man, sur lequel j’ai passé un très bon moment, beau retour à cette période PS2 et ses sensationnels déplacements, ce que j’attendais clairement, ça manquait finalement de folie, alors même qu’on y retrouvait la mécanique des costumes à pouvoirs. Comme ce que faisait les deux volets de la PS1, bien plus généreux cela dit.
Le scénario fut aussi une déception, précisément sur son final qui m’a grandement déçu et sur un gameplay qui, finalement, considérant les autres volets, et Dimensions, ne transcendait pas tant que ça. Attention, cela reste d’une maîtrise évidente, ce qui est moins le cas dans l’intéressé du jour, mais disons que l’ambition et la créativité faisaient cruellement défaut, comme un oubli de tout ce qui avait pu être fait auparavant. Alors que, personnellement, j’attendais un retour fracassant.
Alors même que ces titres précédemment cités avaient participé à l’évolution de la licence en jeu vidéo pour l’amener à la réussite des derniers opus. Je pense cela dit, notamment en rédigeant cette chronique, qu’il faut peut-être un autre Spidey. Un nouveau Dimensions, proposant une expérience parallèle plus restreinte, mais qui pourrait plus aisément expérimenter et faire évoluer la licence principale, le monde ouvert.
Les Yeux sans visage
Une saine cohabitation, ne touchant pas nécessairement le même public. Spider-Man : Dimensions serait parfait. D’autant plus dans la période actuelle, que ce soit en jeu vidéo ou sur le grand écran, sa popularité est au top depuis bon nombre d’années. Et malgré des erreurs, et un récit au traitement peu convaincant de la part de Dan Slot, scénariste sur les comics The Amazing Spider-Man et The Superior Spider-Man, il faut dire qu’avec un multivers en jeu c’est toujours complexe à aborder, je pense que doivent ressurgir les bonnes idées de Beenox.
A défaut d’une intrigue passionnante, les doubleurs portaient fièrement le soft, avec de très bonnes incarnations. Un Spidey était par ailleurs interprété par Neil Patrick Harris. Les dialogues du tisseur fonctionnaient bien, le personnage était compris et respecté, mais c’est une constante sur la licence, fort heureusement. Pour mentionner brièvement les particularités propres à chaque personnage du jeu, sans aller dans les détails pour vous laisser rêver de ce que l’on pourrait en faire, sachez que Peter Parker issu de l’univers Amazing (costume bleu et rouge classique) va être axé sur l’action-aventure et une esthétique plus proche des comics, sans reprendre de façon aussi radicale l’approche graphique d’Ultimate en 2005.
2099 évolue dans un monde futuriste aux décors moins généreux dans leur variété, et moins chatoyants. Plus agile et profitant d’un futur ne lésinant pas sur des environnements vastes et imposants, son gameplay sera plus orienté plateforme. Mention spéciale des phases de chutes libres. Le costume de symbiote du troisième Spidey sera, quant à lui, concentré sur la baston dans le pure style Beat’Em All. C’est peut-être celui qui dénote le moins dans le lot, à l’inverse du Spider-Man Noir. Ce dernier rompt totalement avec ses comparses pour privilégier la furtivité dans un style visuel tirant sur le sépia.
L’absence d’une totale maîtrise n’enlevait rien au plaisir de découvrir des partitions différentes, sur le fond et la forme, même si on aurait aimé que cela soit davantage appuyé afin de casser plus concrètement une quelconque redondance. Il y avait même des costumes à débloquer et des combats de boss à l’approche assez old school. Bancal, mais plaisant. Quelques réminiscences apparaissent dans Marvel’s Spider-Man, comme pour les éliminations furtives, depuis un lampadaire notamment, déjà présentes pour les séquences de Spider-Man Noir dans Dimensions.
Pourquoi on aimerait un retour ?
Je ne peux enlever la légère frustration de me retrouver devant un soft comme Spider-Man : Dimensions, avec autant de bonnes idées et de bonne volonté sous-exploitées, bien que tout de même exploitées. Je ne veux pas que Spidey se contente de virevolter dans un monde ouvert, peu importe les qualités. L’approche linéaire avec des successions de niveaux permet de concentrer le travail sur d’autres éléments, notamment visuels. Cela permet de se détacher de New York et d’aller chercher plus loin dans les environnements et le lore de la franchise.
Mais, bien sûr, c’est bien le fait d’avoir quatre personnages avec des gameplay différents qui fait tout le charme de l’opus. Si Spider-Man : Dimensions manquait l’excellence avec son lot d’idées pas toujours correctement incorporées. Et une créativité que j’aurai souhaité plus poussée encore, toujours plus, le concept est si génial qu’il serait dommage de ne pas le réutiliser. Dans les faits, ce n’était pas foncièrement le cas, mais on était proche d’avoir plusieurs jeux au sein d’un seul. Direction artistique spécifique, quand ce n’est pas le gameplay qui change comme pour Spider-Man Noir, comment ne pas être charmé par cela.
C’était aussi une bonne manière de découvrir l’univers du tisseur. Miles Morales a su trouver sa place de nouveau héros à part entière, et un jeu à la sauce Spider-Man: Dimensions pourrait permettre la découverte d’autres porteurs du costume qui peuplent le Spider-Verse. Qui plus est, en plein boom de popularité, et ce Spider-Verse exploité par les studios de cinéma, le soft serait pertinent je pense. J’ai peu à ajouter. Malgré ses défauts, Dimensions possède déjà à peu près tout ce qu’il faut pour me ravir. Ne manque peut-être qu’un budget et du temps suffisants pour aller au bout de l’ambition qui reste plutôt osée. Si vous en avez l’occasion, je ne peux que vous conseillez de tester le jeu, ne serait-ce que pour être témoin des bonnes idées présentes et qui pourraient alimenter un futur opus ambitieux.
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