Pourquoi on aimerait un retour de TMNT : Tournament Fighters ?
Publié le :
Pas de commentaire
Rédigé par Neomantis Dee
Quand il n’y en a plus, il y en a encore. Après avoir abordé Strider Hiryu le temps d’une chronique, nous restons dans le ninjutsu pour parler des Tortues Ninja dans un registre trop peu exploité par la franchise : le versus fighting. En effet, le genre a beau faire sens pour les tortues, il n’a pourtant pas été investi, à l’exception de l’épisode TMNT : Tournament Fighters qui va nous intéresser aujourd’hui. Un opus loin d’être parfait, mais qui montre l’évidence : L’univers créé par Kevin Eastman et Peter Laird possède tout ce qu’il faut pour nourrir un jeu de combat digne de ce nom.

Petite précision. C’est bien des Tortues Ninja rattachées aux comics estampillés IDW qu’il s’agit ici, avec tout le lore développé autour depuis plusieurs décennies. Notez également que TMNT : Tournament Fighters (incluant les trois versions) est disponible dans Teenage Mutant Ninja Turtles : The Cowabunga Collection.
Sommaire
ToggleLe Nouvel Ordre Mutant
Un peu plus de 40 ans après leur création par Kevin Eastman et Peter Laird, Les Tortues Ninja continuent de vivre au travers des comics et des diverses adaptations, avec plus ou moins de réussite. Si l’on peut voir les crossovers comme un gage de popularité, nos tortues juvéniles peuvent se vanter d’avoir croisé la route de licences populaires (principalement en comics) : Power Rangers, Batman, The Savage Dragon, Naruto, parmi d’autres. Concernant la partie jeu vidéo, la franchise a su apparaître sur à peu près toutes les consoles sorties depuis les années 80. Ce qui relève presque d’une prouesse.
Au moment d’écrire ce bref papier, nous sommes en 2025, et la tendance se poursuit. Sans surprise, que l’on soit en 2D ou en 3D, c’est bien le beat ’em all qui est le plus souvent investi. Et ce, quand bien même des surprises telles que Teenage Mutant Ninja Turtles : Tactical Takedown, prévu pour le mois de mai et qui opte pour du tour par tour tactique. Cela dit, le genre du jeu de combat, pourtant parent du beat ’em all, ne fut pas souvent choisi pour une adaptation.
En 1993, Konami tenta l’exercice avec un projet particulier et sobrement intitulé TMNT : Tournament Fighters. Pourquoi particulier ? Eh bien, parce que les studios développèrent trois versions destinées à trois consoles différentes : NES, SNES et Genesis/Megadrive. Outre les rosters qui varient en contenu et en nombre – Shredder n’est par exemple pas jouable dans les trois versions –, certains modes de jeu peuvent changer d’un opus à l’autre également. Bien sûr, qui dit support différent, dit puissance et limitation qui le sont tout autant.
La NES appartient à la génération 8 bits, tandis que la SNES est une console 16 bits. Le résultat ne peut pas être similaire. Ainsi, de telles conditions ne permettent pas à l’opus 8 bits de tenir la comparaison avec les deux autres versions qui, elles, font encore le plaisir de quelques joueurs acharnés. La présence d’une petite scène compétitive autour de TMNT : Tournament Fighters, en atteste la présence du jeu durant le Combo Breaker 2021 notamment, le montre bien. L’occasion de découvrir un soft à la plastique toujours aussi séduisante, à défaut de briller sur le reste.
Ennemis un jour…
Un jeu si peu approfondi dans sa partie gameplay ne pouvait pas rivaliser avec la féroce concurrence des années 90. Nous le mentionnions déjà lors de la chronique dédiée à Vampire Savior/Darkstalkers, c’était une décennie importante pour les jeux de combat. Les nouvelles licences pullulaient, les studios n’avaient pas peur d’expérimenter et, grâce aux rapides avancées technologiques de l’industrie, de nombreuses évolutions majeures virent le jour pour le genre.
Plusieurs opus ont su tirer leur épingle du jeu, voire même s’imposer comme des classiques, quand la licence s’attaquait au beat’em all. Teenage Mutant Ninja Turtles IV: Turtles In Time est sans doute le meilleur exemple. L’épisode marqua une génération entière de joueurs et de joueuses. Encore aujourd’hui, il s’agit d’une référence du BTA, allant jusqu’à inspirer le très bon TMNT : Shredder’s Revenge . En revanche, TMNT : Tournament Fighters n’est pas la réussite espérée, même si nous saluons la démarche. Il y a un minimum de contenu et les personnages sont pertinents pour ne pas faire tâche comme adaptation. Le problème, c’est de ne pas avoir réitéré l’expérience afin de peaufiner la formule.
Les jeux de combat ont considérablement évolués au fil des ans. Cependant, au 21e siècle, l’euphorie créative et expérimentale qui animait les 90’s n’est plus au centre des préoccupations pour les studios. De fait, en théorie, il paraît plus aisé de venir imposer une licence aujourd’hui qu’à l’époque, à l’instar d’un Dragon Ball FighterZ ou d’un Power Rangers : Battle for the Grid (bien que le titre ne possède pas les atouts suffisant pour se comparer aux grands noms du genre). Malgré une concurrence qui persiste de nos jours, exclusivement sur la scène des jeux de combat 2D cela dit, Les Tortues Ninja ont une carte à jouer. Peu importe l’approche d’ailleurs.
TMNT : Tournament Fighters lorgnait vers un Street Fighter II, néanmoins, au vu du travail exemplaire réalisé par NetherRealm lors de l’introduction du quatuor d’amphibien dans Injustice 2, comment ne pas rêver d’un nouvel opus plus moderne et inspiré par les licences récentes ? Investir la 3D ne serait pas déconnant non plus. La franchise pourrait venir concurrencer Tekken et subtiliser une place sur le ring, en attendant le retour du pionnier Virtua Fighter. Ou bien carrément s’imposer comme un jeu de combat avec arme blanche, puisque SoulCalibur ne donne plus aucun signe de vie.
Pourquoi on aimerait un retour ?
La garantie d’un succès n’est pas certaine en venant concurrencer une scène déjà investie par des grands noms. Si un nouvel opus TMNT : Tournament Fighters revenait fouler le ring de la 2D, la concurrence n’en serait que plus rude. Pour autant, les jeux de combat regagnent en popularité depuis plusieurs années, faisant suite au triste déclin du début des années 2000. Je persiste donc à le dire, la franchise a un coup à jouer. Davantage qu’en se cantonnant à du beat’em all, terrain sur lequel la licence n’a finalement plus rien à prouver.
Et puis n’oublions pas que la franchise Teenage Mutant Ninja Turtles est extrêmement populaire. Elle est capable de toucher plusieurs générations, petits et grands. En outre, avec les années, le lore s’est considérablement enrichi, via les comics d’IDW pour l’essentiel, même si les adaptations animées s’en inspirent de près ou de loin tout en permettant de toucher un large public (quasi exclusivement les enfants). Il y a suffisamment de matériaux pour fournir un roster de qualité et satisfaisant en nombre.
Avec quelques efforts de narration pour offrir un mode histoire à la hauteur des attentes, en plus de modes de jeu pertinents pour garnir le solo, on pourrait présenter efficacement l’univers. Parce qu’au final, tout ce que les fans veulent, c’est un jeu de combat complet, autant pensé pour le compétitif (ce qui implique un approfondissement du gameplay) que pour les joueurs plus occasionnels et/ou attachés à la licence TMNT. Sans oublier l’amour porté à l’univers créé par Kevin Eastman et Peter Laird. Un amour que nous nourrissons, pour beaucoup, depuis nos jeunes années.
Le soin accordé à l’exploitation du lore ainsi qu’à la narration revêt son importance quoi qu’on en pense. En termes d’immersion, mais aussi afin de respecter la singularité de la franchise, ce qui, logiquement, devrait permettre de sortir du lot. Les jeux de combat les plus populaires semblent le prouver. Exploiter son lore et correctement caractériser ses personnages est gage d’attachement et de suivi de la part de la communauté. Et cela ne date pas d’aujourd’hui, dès Fatal Fury en 1991 les ambitions narratives étaient là, mais on aura l’occasion d’en reparler lors de la sortie de Fatal Fury : City of The Wolves.