Aperçu : Conan Exiles – Premiers pas mitigés dans l’univers du barbare
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Rédigé par Tony Ruscito
Dès son annonce, Conan Exiles n’a pas manqué de susciter un vif intérêt au sein de la rédaction qui se sentait déjà l’âme de barbares sans peur, au corps musculeux et aux tétons saillants. La promesse faite par Funcom avec son nouveau bébé n’avait pas fini de nous emballer : un jeu de survie en ligne prenant place dans un immense désert et où crafting, construction de maisons et surtout de forteresses pour se défendre contre des créatures aussi gigantesques que dangereuses… tout cela dans l’univers de Conan. C’est avec un engouement toutefois teinté d’une certaine méfiance que nous avons accueilli l’arrivée de Conan Exiles en accès anticipé. Voici donc, pour vous, nos impressions sur le soft sorti le 31 janvier dernier.
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Pour commencer, soyons clairs dès le départ : Conan Exiles propose un concept déjà usé jusqu’à la moelle ces dernières années puisque l’on reste dans la veine d’un Rust, ARK ou encore DayZ. Nous sommes donc dans de la survie tout ce qu’il y a de plus classique. Le titre vous propose de créer votre personnage qu’il s’agira de faire évoluer dans un monde ouvert et en ligne. Lorsque vous lancez une partie sur un serveur, vous devez donc commencer par créer votre personnage alors qu’il est crucifié, condamné pour des crimes dont on découvre la nature sur une pancarte accroché à son cou, à la fin de la session de création.
L’outil de création de personnages est on ne peut plus limité et n’a que très peu d’intérêt par le fait qu’il ne propose que peu d’options de personnalisation. Funcom a sans doute jugé plus utile de proposer la possibilité de choisir la taille des seins ou de l’engin de son personnage que de proposer davantage d’options, comme celle de la pilosité faciale, encore indisponible pour le moment. Si l’on a déjà très peu de choix au niveau des visages, des cheveux ou des autres parties du corps, sachez que les différences entre chaque sont loin d’être flagrantes. L’élément un tant soit peu sympathique est la possibilité de choisir sa religion, sachant que certaines réclament des sacrifices ou même d’être cannibale pour bénéficier des faveurs du Dieu concerné.
Après avoir passé (très rapidement) la création rudimentaire de votre avatar, vous assistez à une cinématique où l’on peut y voir Conan, venu vous détacher. Vous êtes finalement lâchés en plein milieu du désert, avec rien d’autre qu’un journal et une outre contenant de l’eau. Désormais, vous voilà seul et contraint de vous débrouiller avec les moyens du bord. D’ailleurs, si le serveur sur lequel vous jouez n’a pas choisi de censurer la nudité totale, vos débuts ressembleront davantage à une simulation de nudisme qu’à un jeu de survie, puisque vous n’avez vraiment rien.
L’heure de retrousser ses manches
A vous de ramasser pierres, branchages et autres fibres végétales au sol et dans les buissons afin de fabriquer les premiers outils indispensables pour espérer survivre. Ainsi, créer une hachette et une pioche vous permet par exemple de récolter du bois en coupant des arbres. Le nombre de ressources récupérées est plus nombreux suivant si vos outils sont adaptés à l’usage que vous souhaitez en faire (la hachette pour le bois, la pioche pour la pierre, etc.). Bref, jusqu’ici rien de nouveau sous le soleil, on reste dans de la survie classique.
Par ailleurs, l’une des plus grosses urgences est aussi de vite fabriquer une paillasse pour sauvegarder sa position, sous peine de devoir repartir du point de départ à la moindre mort. Mais attention, à chaque mort il est nécessaire de recommencer l’opération, en tout cas avec la première paillasse disponible. Les objets que vous pouvez fabriquer sont conditionnés par les recettes que votre personnage connaît. Au départ, celui-ci n’en connait que quelques-unes, suffisamment pour créer le strict nécessaire : vêtements, outils en pierre, paillasse, etc. Les autres se gagnent avec l’expérience.
Parce que oui, hormis l’aspect crafting, sachez aussi que votre personnage peut gagner en expérience en récoltant des ressources, en fabriquant des objets, en tuant des créatures, ennemis, etc. Ce faisant, votre avatar grimpe en niveaux et à chaque palier franchi, vous pouvez augmenter différentes caractéristiques comme la force, la précision, la vitalité, la capacité de port d’objets, les compétences de survie, etc. Le système de progression, s’il est loin d’être révolutionnaire, reste plutôt agréable et ne donne au moins pas l’impression de jouer des heures pour rien lorsque la mort survient et que vous perdez tout votre barda. Vos capacités sont toujours présentes et on peut de nouveau obtenir ce que l’on a perdu assez rapidement.
Les recettes de craft sont à choisir par le joueur suivant le domaine dans lequel il souhaite se spécialiser (maçonnerie, forge, création d’armures, etc.). Sur les premiers niveaux, les recettes sont plutôt classiques et manquent un peu d’originalité mais c’est en progressant que des possibilités intéressantes se débloquent, comme celles de créer des outils pour réduire des NPC en esclavage et les faire travailler pour vous. La construction de forteresses est aussi une possibilité alléchante mais que l’on a pas vraiment pu expérimenter, la faute à l’instabilité des serveurs que nous aborderons plus loin.
Répandre mort et destruction, leitmotiv de l’exilé
Le système de combat est quant à lui assez creux et calamiteux. La maîtrise semble loin d’être importante puisque, dans une rixe, le gagnant sera surtout celui qui tape le plus fort et celui qui sera le plus endurant, la protection n’ayant que peu d’intérêt. Bien entendu, ce que vous portez conditionne votre taux de protection et vous pouvez user d’un bouclier, mais celui-ci n’a que peu d’utilité.
Une fois une créature ou un ennemi terrassé, il est possible de le fouiller et même de le découper en tapant dedans avec un outil ou une arme, pour récupérer de la viande, des peaux, des os ou d’autres ressources qui peuvent se révéler utiles. Ce système n’est pas forcément le plus judicieux, puisqu’il aurait été peut-être plus malin de récupérer ces ressources directement en fouillant. En effet, taper dans un cadavre pour récupérer ses ressources n’est pas ce qu’il y a de plus intuitif au premier abord.
Notons également que les combats contre les NPC sont fortement entachés de bugs tous plus ridicules les uns que les autres. Quand vos ennemis ne se laissent pas frapper sans bouger ou en vous provoquant sans réagir (ou quasiment pas), ceux-ci ne parviennent même pas à se déplacer correctement. Ainsi, vous aurez même parfois le loisir de les voir se déplacer en glissant, de quoi rendre Mickael Jackson vert de jalousie.
Un accès anticipé peu convaincant pour l’instant
Techniquement, Conan Exiles ne brille pas vraiment non plus pour son rendu visuel tout juste correct. Mais ce qui pêche aussi, comme la majorité des jeux de survie du genre, c’est bien la stabilité du titre. Si dans un désert vide le titre se montre stable, dans les oasis ou dans les zones peuplées, les FPS chutent dangereusement, offrant une expérience très limite, bien que l’on reste dans la limite acceptable pour un jeu en accès anticipé, et surtout en comparaison de ce que proposait ARK à son arrivée. Il faudra donc envisager de faire des concessions graphiques, ce qui rend Conan Exiles encore moins aguichant, déjà qu’il faille accepter le clipping et autres retards d’affichage de textures. On est loin des visuels dévoilés par Funcom au fur et à mesure…
Il est à également à noter que suivant le serveur, les règles ne sont pas les mêmes. La vitesse de récolte, la quantité d’objets récoltés ou encore l’expérience gagnée, et d’autres paramètres dépendent fortement des choix de l’administrateur du serveur. Attention donc à ce que vous choisissez, et surtout à ne pas entamer une partie avant de vous rendre compte que vous regrettez ce choix de serveur, sinon, vous aurez le plaisir de tout recommencer depuis le début. Et encore, tout n’est pas certain même après avoir choisi le serveur de vos rêves.
Effectivement, le jeu venant tout juste de débarquer, il est très courant que des serveurs ferment au bout de quelques jours voire quelques heures. De même, il n’est pas rare de se rendre compte que l’on a perdu de nombreuses heures de jeu en se reconnectant, constatant que le serveur a été réinitialisé à partir d’une sauvegarde plus ancienne. Clairement, c’est on ne peut plus frustrant et je pense qu’il sera nécessaire d’attendre un peu de temps avant de voir débarquer des serveurs solides et fiables, offrant une certaine sécurité et surtout une bande passante raisonnable.
L’expérience est pour le moment entachée de nombreux lags, même sur des serveurs pourvus d’un ping assez faible. Preuve en est puisque même Funcom n’a pas su gérer l’énorme afflux de joueurs et a dû rompre le contrat signé avec son prestataire lui fournissant les serveurs officiels, Ping Perfect, pour en trouver un autre capable de suivre la cadence. Pour le moment, on est donc loin d’une expérience stable et il faudra sûrement être patients.
Conan Exiles se montre donc relativement décevant pour le moment. Bien entendu, les problèmes majeurs sont à imputer au fait que le titre soit en accès anticipé, mais il faut tout de même savoir dans quoi on met les pieds avant d’investir. Nous ne saurions que conseiller chaudement aux amateurs d’attendre un peu pour bénéficier d’une expérience véritablement agréable et surtout moins frustrante. Le soft développé par Funcom connaît quelques débuts difficiles mais qui pourrait aboutir à quelque chose de relativement sympathique si seulement le studio s’en donne les moyens. Malgré tout, quelques idées sont bienvenues, même si celles-ci ne proposent pas pour autant quoique ce soit de véritablement révolutionnaire. Seul le temps nous dira si Conan Exiles vaudra véritablement le détour. Donc à moins que vous ne soyez trop impatients, nous vous déconseillons de vous jeter sur le titre dans l’immédiat, d’autant qu’il coûte une bonne trentaine d’euros actuellement.
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Date de sortie : 08/05/2018