Fate/Samurai Remnant : Nous avons joué aux 5 premières heures du jeu, premier avis
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Rédigé par Quentin
Licence japonaise incontournable du jeu vidéo, « Fate » n’a plus à prouver son énorme popularité. Toujours désireux de développer la franchise dans le jeu vidéo en dehors des Visual Novel, Type-Moon s’est associé à Koei Tecmo et le studio Omega Force pour réaliser un Action-RPG en 3D. Nous avons pu y jouer en avant-première afin de vous donner nos premières impressions sur cette nouvelle Guerre du Saint Graal dans le Japon féodal.
Pour les amateurs de Visual Novel japonais, Type-Moon demeure une référence incontournable. Bien qu’ils disposent d’autres licences en réserve, Fate est sans aucun doute celle qui rencontre le plus grand succès dans leur catalogue, et de loin. Extrêmement populaire au Japon, elle bénéficie également d’une immense fanbase à l’international. Fate/stay night (qui a initialement été un Visual Novel destiné aux adultes avant de bénéficier d’une version tout public) a marqué le point de départ de cette réussite. Par la suite, elle a été déclinée en mangas, animes, films, light novels et dramas…
Le 29 septembre marquera la sortie de Fate/Samurai Remnant, une toute nouvelle aventure prenant la forme d’un Action RPG. Nous avons eu l’opportunité d’y jouer pendant 5 heures sur PC via Steam, ce qui correspond au prologue et à l’intégralité du premier chapitre.
Sommaire
ToggleUne lutte sans merci pour un vœu
Dans Fate/stay night, l’histoire se déroulait dans une ville japonaise contemporaine où 7 personnes s’affrontaient dans une féroce bataille dans l’espoir d’obtenir le Graal et d’exaucer leur vœu le plus cher. Ils occupent le rang de « Master » et sont épaulés par des « Servants » représentant des personnages historiques/mythologiques qui ont été invoqués à partir du passé et possédant de très grands pouvoirs. Shirô Emiya et son Servant Saber (une réincarnation féminine du roi Arthur) étaient les deux protagonistes de cette intrigue.
C’est donc tout naturel de retrouver un duo assez similaire dans Fate/Samurai Remnant sauf qu’ici, nous sommes plongés en 1651 à l’époque d’Edo. Nous suivons les aventures de Miyamoto Iori, le fils adoptif de Miyamoto Musashi (une véritable figure historique du Japon considéré comme le meilleur bretteur du pays) qui se retrouve plongé malgré lui dans un conflit appelé « Waxing Moon Ritual » (que l’on peut traduire par « Le rituel de la lune croissante »). Il s’agit ni plus ni moins que d’une nouvelle (ou ancienne) guerre visant à s’octroyer n’importe quel vœu.
Là encore il est accompagné d’une « Saber », et je dis bien « une » car ce nom n’est en fait qu’un pseudonyme désignant une classe de Servant au même titre que « Lancer », « Archer », « Assassin »… Ces derniers utilisent ce système pour éviter de dévoiler leurs véritables noms. En effet, celui-ci est souvent lié à leur pouvoir ultime, à leur légende et à leur identité. Si un adversaire connaît leur vrai nom, il peut en apprendre davantage sur leurs points faibles, leurs exploits et leurs histoires, ce qui pourrait les rendre vulnérables en combat.
Cela donne une véritable dimension stratégique à cette intrigue et cela permet aux différents Servants d’interagir entre eux sans forcément déclencher les hostilités. On apprend rapidement que Saber refuse de révéler son véritable nom à Iori tandis que d’autres Masters et Servants cherchent à récolter des informations pour le dénicher. Notre héros rencontre d’ailleurs son père adoptif décédé, Miyamoto Musashi, sous la forme d’un Servant ayant les traits d’une femme.
Ce paradoxe peut paraître compliqué, mais le jeu est, selon nous, assez accueillant avec les nouveaux venus. Il parlera bien plus aux fans étant donné les références que l’on peut dénicher (dans le jeu ou encore dans les trailers), mais la narration prend le temps de bien expliquer les enjeux et les interrogations à travers Iori qui découvre, lui aussi, totalement cet univers autour des Servants et des Masters. Le jeu propose même un codex expliquant chaque terme important ainsi que les références historiques de cette période.
Une histoire intéressante, mais uniquement en anglais
Malheureusement, le jeu ne sera disponible chez nous qu’avec des textes en anglais. C’est une situation à laquelle nous sommes habitués avec des JRPG de cette envergure, mais on peut néanmoins regretter ce choix pour une licence telle que Fate, qui aurait mérité un effort pour la rendre plus accessible. C’est d’autant plus dommage que la narration nous emporte assez aisément dans son récit, notamment grâce au duo formé par Iori et Saber qui parvient à nous captiver rapidement. L’épéiste ne correspond pas aux clichés habituels des Shonen grâce à son caractère plutôt calme et pragmatique, tandis que Saber n’hésite pas à imposer sa force avec férocité tout en dévoilant une touche de naïveté enfantine face à la découverte de cette époque qui représente le futur à ses yeux.
Malgré son monde semi-ouvert, Fate/Samurai Remnant ne procure pas la sensation ressentie dans bon nombre de J-RPG, où une trame directrice fait progresser l’histoire à laquelle on vient greffer des quêtes optionnelles peu développées. C’est en tout cas l’impression que l’on a eu après 5 heures, elle pourra changer sur le jeu final. Chaque mission ou objectif donne du corps aux personnages et aux contours de l’intrigue. Il y a des à-côtés comme caresser des chats et des chiens (il y en a beaucoup trop), prier devant les sanctuaires ou décimer quelques bandits, mais ce ne sont que des « succès internes » au jeu que vous pouvez accomplir durant vos déplacements dans Edo pendant l’aventure principale.
Le titre se découpe en chroniques faisant avancer l’histoire et en digressions qui permettent de rencontrer des « Rogue Servants » (des Servants n’ayant pas de Master) ainsi que d’en apprendre plus sur eux. Ces deux catégories s’intègrent dans un ensemble scénaristique linéaire, bien que cette linéarité ne se ressente pas autant. Cela est probablement dû à l’expertise de Type-Moon, qui joue un rôle majeur dans cette sensation.
Un système de combat qui doit encore faire ses preuves
L’ancien Tokyo est parsemé de grands espaces où l’on peut expérimenter le système de combat du studio Omega Force, reconnu pour son expertise dans le domaine des Musou, avec des titres tels que Dynasty Warriors et de nombreux dérivés de grandes licences comme Persona, Fire Emblem ou Zelda.
Cependant, le problème avec Fate/Samurai Remnant est que l’influence du Musou est parfois un peu trop prégnante. Le système de combat propose une sorte d’hybride entre ce genre et l’Action-RPG classique. La caméra peine souvent à suivre l’action, ce qui rend régulièrement les affrontements chaotiques. Certes, la sensation lorsque l’on délivre de puissants coups de sabre sur des groupes d’ennemis est gratifiante, mais ce principe devient vite redondant. Que ce soit face à des monstres ou à des ennemis humains, le schéma reste le même : des figurants servant de chair à canon encerclent un adversaire plus robuste.
Ce n’est toutefois pas un échec total car il y a une bonne exploitation du duo Master/Servant. On incarne principalement Iori, qui peut adopter différentes postures à la manière d’un personnage de Yakuza. Il peut riposter en esquivant au bon moment, lancer des sorts, et ordonner à Saber d’utiliser ses puissantes techniques aquatiques. Il est même possible d’enchaîner des combos avec elle, mais l’apogée de la puissance survient lorsque la jauge de substitution est pleine. Cela permet d’incarner Saber pendant un court laps de temps pour déchaîner toute sa force. Notre session s’est d’ailleurs conclue par un combat impliquant Musashi, que nous avons eu l’opportunité d’incarner. Cela suggère que d’autres Servants seront jouables, mais on ne sait pas encore à quel point.
D’après ce que l’on a observé, la progression ne semble pas apporter beaucoup de différences mis à part des statistiques et de nouvelles techniques pour Saber. A ce stade, seules deux postures étaient disponibles pour Iori, mais le plus inquiétant est le manque de nouveaux combos à débloquer. On espère que l’arbre de compétences nous fera mentir lorsque l’on débloquera plus de choses.
Faut-il attendre Fate/Samurai Remnant ?
L’autre mécanique majeure introduite assez rapidement prend la forme d’une sorte de jeu de plateau au tour par tour où l’on doit conquérir des cases représentant des fontaines spirituelles. Couper les connexions ennemies permet de tuer nos adversaires sans avoir à ce battre, mais le système se complexifie rapidement au fur et à mesure. On dispose même de capacités spécifiques à ce mode grâce aux Rogue Servants alliés comme une jeune Rider qui nous rejoint assez tôt dans l’aventure. Le principe permet de varier le gameplay, mais on a un peu peur de la direction que prennent ce genre de mini-jeux omniprésents.
En matière de graphismes, il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’éblouissant, toutefois, en prenant en compte le fait que le jeu est aussi prévu sur Switch et PS4, il ne s’en sort pas trop mal. Comme d’habitude, on ne se prononcera pas sur la technique avant la sortie officielle, d’autant que nous étions sur PC, mais aucun souci à signaler pour le moment. Nous aurons d’ailleurs droit à un mode performance à 120 FPS et un mode graphique à 60 FPS sur PC. Il y a tout de même de vrais efforts pour rendre chaque zone d’Edo unique en terme de décors. En revanche, en matière d’artworks, de chara-design et de doublages, c’est assez soigné.
Alors que l’on pensait avoir affaire à un JRPG moyen avec des ambitions assez limitées, Fate/Samurai Remnant nous a agréablement surpris par sa narration et sa progression. Le système de combat nous a moyennement convaincu, mais nous en avons vu assez pour avoir l’envie de poursuivre l’aventure dans cet univers particulier de Fate au Japon féodal. Certains pourront se braquer à cause de la barrière de la langue et d’autres défauts observés, mais nul doute que les fans de la première heure apprécieront cette nouvelle bataille entre Masters et Servants.
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Date de sortie : 29/09/2023