Aperçu : Radical Heights – Un Battle Royale sorti dans la précipitation ?
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Rédigé par Mathieu Corso
On ne peut pas véritablement affirmer que Boss Key Productions, sous la houlette de Cliff Bleszinski, n’a pas perdu son temps. Effectivement, les développeurs sortent un Battle Royale – que c’est étonnant me direz-vous -, qui a été développé en un temps record, à savoir à peine cinq petits mois. Alors que les développeurs auraient dû prendre un peu plus de temps pour peaufiner ce Battle Royale dans une ambiance complètement années 80, Radical Heights, à peine sorti en accès anticipé et totalement free-to-play, n’est-il pas sorti un peu trop précipitamment ?
Pay-to-win or not Pay-to-win ? That is the question !
C’est d’ores et déjà une question que l’on est en droit de se poser, étant donné que bizarrement, et contrairement à LawBreakers, le soft est jouable en tout gratuité, mais avec de la micro-transaction. Elle vous permettra notamment via de l’argent récupéré en jouant ou de la monnaie réelle, d’acheter principalement des éléments cosmétiques via une boutique dédiée. Seul problème d’ores et déjà, on sent que Boss Key Productions veut inciter d’un côté le joueur à l’achat juste pour des éléments cosmétiques plus huppés, et plus classes que les autres éléments de personnalisation achetables avec de l’argent en jouant, frisant le mauvais goût.
Ça encore, ça peut passer même si ce côté-là est discutable, comme le pack fondateur vendu à pratiquement 15 €. Effectivement, si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté dans une partie, vous pourrez passer à la caisse, et gagner instantanément 10.000 $ dans le jeu, qui vous permettra de vous faire plaisir dans les diverses parties, et y récupérer les diverses armes moyennant de l’argent via des distributeurs positionnés un peu partout sur la map. Les nouveaux venus pourraient donc au premier abord ressentir un déséquilibrage certain à cause de certains joueurs qui mettent la main à la poche, pour avoir de l’argent tout de suite dans le soft.
Donc au final, est-ce vraiment du pay-to-win ? Oui et non car en définitive, et en fouinant un peu partout sur le map à chaque partie, vous pouvez récupérer facilement des objets vous donnant un peu d’argent. Néanmoins, on pourra pointer du doigt le fait de sortir un pack fondateur pour le soft qui n’apporte strictement rien au jeu de base, et qui n’a foncièrement pas lieu d’être. Au passage, le côté personnalisation de notre personnage est assez simpliste, mais on pourra déplorer le fait que l’on ne puisse pas encore choisir un personnage féminin. Cela sera apparemment disponible prochainement, mais il aurait peut-être fallu mettre cela dès la sortie du soft en accès anticipé, ce qui aurait été logique. En tout cas, on sent malheureusement la volonté de Boss Key Productions de se faire de l’argent facile, et c’est dommageable…
Une version pré-alpha en accès anticipé
Outre cette politique de Boss Key Productions pas forcément des plus bienvenues, on pourra également être choqué par la qualité de ce battle royale des années 80, sorti même pas deux jours après son annonce. Petite piqûre de rappel pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un battle royale, il s’agit en fait d’un jeu où 100 joueurs sont lâchés dans la nature sur une map, et où vous devrez récupérer de l’équipement en fouillant cette dernière, et tenter d’être le dernier survivant ni plus, ni moins. Avant de commencer le soft, vous arrivez sur un camp d’échauffement, doté d’une direction artistique programmé par un enfant de six ans, et de très mauvais goût encore une fois, avec le logo du jeu placé un peu partout de façon totalement random – le logo veut clairement dire que les développeurs ont très envie de se faire de l’argent ça c’est certain -.
Bref, une fois ce camp d’échauffement totalement horrible passé vous voilà parachuté, et à vous de choisir l’endroit où vous voulez atterrir, tout en faisant attention à ne tomber en pleine zone rouge, sous peine de perdre de la vie tant que vous ne sortez pas de cette dernière. Par la suite, vous devrez parcourir la map et tenter de survivre aux joueurs, tout en faisant attention à ne pas rester dans les zones marquées en jaune sur la map, synonyme de prochaines zones rouges.
En terme de gameplay pur sinon, Radical Heights est tout simplement un PUGB et un Fortnite du pauvre. Le jeu se veut totalement arcade dans son approche, mais foire totalement tout ce qu’il entreprend. La Hitbox des adversaires est juste dégueulasse à souhait, tellement que l’on se met à tirer complètement au pif pour toucher notre cible, et puis la balistique est totalement risible. Vous n’avez pas de sniper ? Pas de soucis, vous pouvez toucher sans problème un joueur à des kilomètres rien qu’avec un simple flingue ou fusil d’assaut. Même la vue FPS est bien moins faite sur ce titre que sur PUBG, c’est dire à quel point le jeu est raté sur ce point-là dans toute sa splendeur, même au niveau des animations de notre personnage, rigides et catastrophiques au possible. Ah oui et pour faciliter les choses, il n’y a même pas de dégâts de chute, chose totalement incohérente car même sur Fortnite cela est présent…
Le scandale proviendra également du côté technique et graphique du jeu, non seulement pas fini, mais en plus de ça, complètement buggé jusqu’à la moelle. Le soft se tape bon nombre de bug de collisions absolument ahurissants, nos personnages s’enfoncent étonnamment dans les textures du soft, et puis il nous est même arrivé de voir des objets comme des vélos flotter dans les airs. Et niveau graphismes, le titre se situe entre un PUBG et Fortnite, preuve que les développeurs ne savaient pas sur quel pied danser. Mais du coup, on se trouve en face d’un aspect graphique digne d’un jeu PS3, alors que l’on trouve bien mieux dans certains jeux totalement free-to-play, et chez les concurrents du genre…
On notera également des textures absolument pas terminées, et même des bâtiments dans le soft même pas finis pour le coup. Alors là oui, le Xtreme Early access donné par Boss Key Productions porte bien son nom en effet, car nous sommes en fait en face d’un jeu en pré-alpha, mais en accès anticipé… Dernière chose à ajouter, l’optimisation du jeu est à l’heure actuelle complètement à la rue, avec des chutes de FPS. Preuve que le titre est trop gourmand, alors que le jeu est tout bonnement moche ! Enfin, on pourra notamment compter la distance d’affichage qui n’aide absolument pas à la lisibilité de l’action, tout comme le fait que l’antialiasing soit parti lui aussi en vacances.
Les seules points positifs seront la bande-son du soft typée années 80 – et encore -, les quelques objets rigolos – le grenade à confettis par exemple -, mais aussi le système économique mis en place dans le soft. En jouant plusieurs parties, vous engrangez de l’argent, que vous gardez donc même en mourant. Cela vous permettra dans une prochaine partie de vous jeter sur un distributeur de billets, et ainsi retirer l’argent durement gagné dans les précédentes parties pour récupérer des armes ou armures, dans les différents distributeurs présents sur la map, qui n’est au passage pas si grande qu’un PUBG, et dont on fait très vite le tour à la longue. Le système est cool comme les différents events présents pour gagner du loot – roue de la fortune, de l’argent tombant du ciel, des boîtes mystères etc… -, mais cela reste très anecdotique car le gameplay global du soft est malheureusement très mal calibré et affreux.
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Date de sortie : 10/04/2018