Aperçu : Welkin Road : Quand Mirror’s Edge rencontre Spider-Man
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Rédigé par Tony Ruscito
Lorsque l’on pense à un platformer 3D en vue à la troisième personne et incluant du parkour, on en vient systématiquement à penser à Mirror’s Edge. Depuis son arrivée en temps que référence du genre, quelques jeux se sont eux aussi essayés à l’exercice d’offrir ce type d’expérience. Welkin Road, actuellement en accès anticipé sur PC, est l’un d’eux. Voyons si le titre développé par Gregor Panič saura aller au-delà d’une comparaison qui peut sembler réductrice.
L’araignée, l’araignée…
Pour commencer, précisons que Welkin Road n’est doté d’aucun scénario, celui-ci se base donc exclusivement sur une expérience de gameplay. Le but n’est autre que de terminer chaque niveau (onze au total) en ralliant des plateformes grâce au parkour et à une autre particularité. Tout d’abord, vos capacités en parkour sont tout à fait classiques et même un peu limitées dans la mesure où vous pouvez simplement courir au sol, sur les murs, sauter et vous accroupir. Vous n’avez par exemple pas la possibilité de vous accrocher aux différents rebords des plateformes. Le parkour n’est donc pas LE point central de l’expérience Welkin Road. Votre personnage bénéficie effectivement de gants permettant de déployer dans chaque main, indépendamment l’une de l’autre, un rayon permettant de s’accrocher à des orbes de couleurs. En somme, ce rayon fait office de grappin et vous devrez en tirer profit afin de pouvoir traverser les niveaux et les terminer.
Cette fonction de grappin présente néanmoins ses propres spécificités puisqu’il est possible de s’accrocher en main droite, en main gauche ou même avec les deux en même temps. Si au premier abord on pourrait se dire qu’une telle fonction n’a que peu d’intérêt, elle est en réalité essentielle. En effet, lorsque vous vous accrochez d’une main à un orbe et que vous relâchez ensuite afin de vous projeter à la prochaine plateforme ou tout simplement à un autre orbe, la main que vous avez utilisé juste avant devient alors inopérante quelques précieuses secondes. Ceci fait qu’il faudra impérativement savoir alterner judicieusement l’une et l’autre main lors des différents parcours.
Comme dit précédemment, les orbes auxquels s’accroche le joueur sont de différentes couleurs. Si au début vous ne rencontrez que des orbes rouges qui n’ont d’autre effet que de servir à s’accrocher (sans restriction), d’autres apparaissent rapidement pour offrir de nouvelles possibilités appréciables, qui viendront varier et corser l’expérience de jeu. Par exemple, des orbes vertes permettent, lorsque l’on s’y accroche, de déclencher un mécanisme propre à l’endroit où vous vous trouvez.
Cela pourra faire déplacer un orbe plus loin, une plateforme, ou faire tout autre chose. Des orbes bleus sont aussi présents et ont la particularité de se désactiver si l’on s’accroche un peu trop longtemps à ceux-ci. Cela a surtout pour effet d’inciter le joueur à enchainer rapidement ses mouvements, sachant qu’au début, avec de simples orbes rouges, le joueur peut tout à fait prendre son temps afin d’effectuer ses sauts, en essayant de se balancer du mieux possible par exemple. Mais avec les orbes bleus, il est nécessaire d’enchainer très rapidement les sauts sous peine de tomber dans la vide.
Une expérience bien dosée
Bref, vous l’avez compris, le jeu propose une progression graduelle avec de nouvelles fonctions se débloquant au fur et à mesure, et heureusement. Car ne nous le cachons pas, l’expérience n’est pas très variée, ce qui fait que certains joueurs pourraient vite se lasser sachant qu’il n’y a aucun autre enjeu que le scoring. Effectivement, le but n’est autre que de traverser les niveaux le plus vite possible. A chaque fin de niveau, votre performance est évaluée et un rang vous est octroyé. En dehors de cela, aucun contenu n’est déblocable.
Et donc, si le titre devrait plaire aux speedrunners et autre amateurs de scoring, pas sûr que l’expérience plaise à tout le monde par sa variété. Les animations du personnage lorsqu’il est en mouvement ne sont pas non plus très travaillés. Par exemple, lorsqu’il est accroché grâce à un rayon, celui-ci reste raide comme un piquet. Heureusement, ceci ne perturbe en rien le gameplay, mais disons que côté immersion, on peut faire mieux.
Mais ne crachons pas dans la soupe ! Le titre offre des sensations vraiment appréciables au point qu’une fois le gameplay assez bien maitrisé, traverser les niveaux devient assez jouissif. On se prend assez vite au jeu, même s’il faut un peu de temps pour savoir doser ses sauts et les différentes accrobaties. De même, la progression du titre est plutôt bien gérée dans la mesure où les épreuves deviennent de moins en moins faciles et finissent par nous faire enchainer l’utilisation du grappin et du parkour alors qu’au départ, ces deux fonctions sont plutôt dissociées. Vos réflexes sont donc progressivement mis à rude épreuve sans pour autant offrir une expérience irréalisable. L’exploit n’est pas dans la réussite, mais dans le fait de réaliser le meilleur parcours possible. De cet aspect, Welkin Road est accessible à tous.
Autrement, Welkin Road présente un aspect tout particulier d’un point de vue esthétique. Celui-ci se présente effectivement tout en polygon art. Ici point de textures, de formes douces, etc. Les plateformes ne sont autres que des polygones aux couleurs simples. Cet aspect minimaliste n’en fait pas pour autant un soft simpliste. Les effets de lumières et autres effets de rendu sont plutôt réussis et montrent un certain soin dans la réalisation. Néanmoins, le manque de variété dans les couleurs (une couleur par niveau) pourra finir par lasser certains joueurs.
L’autre regret – tout à fait subjectif – est qu’avec ce choix esthétique, nous ne ressentons pas vraiment la sensation de peur du vide et de l’échec. Lorsque l’on tombe, on recommence au dernier checkpoint (très fréquents) et on tente d’avancer. Maintenant, il doit s’agir là d’une volonté propre du développeur de s’être axé essentiellement sur l’aspect performance plus que sur une expérience du vide. Rien de bien méchant mais il peut être utile de le savoir.
Welkin Road offre en somme une expérience plutôt sympathique alliant aspect épuré et gameplay efficace, avec des sensations plutôt agréables. La fonction grappin est sans nul doute la spécificité la plus intéressante du titre et devrait plaire aux amateurs d’expériences plateformesques. On sent le titre particulièrement taillé pour le speedrun, il ne faudra donc pas y chercher autre chose sous peine d’être déçu. Mais si vous savez à quoi vous en tenir, Welkin Road devrait vous plaire, sachant qu’il est déjà assez complet et ne souffre de quasiment aucun bug alors qu’il est encore en accès anticipé. Son prix de 12,99€ reste tout à fait raisonnable compte tenu des quelques heures durant lesquelles il devrait tenir occupé, pour peu que l’on aime réaliser les meilleures performances possibles.
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Date de sortie : 13/04/2016